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« Concentrons-nous sur ce que nous rend vraiment heureux-une autre économie humanisée est un impératif : délaissons le « travailler pour gagner plus » au profit d’un « travailler moins, mais mieux » afin « d’avoir moins pour être mieux » et tendre vers la sobriété heureuse »
« Concentrons-nous sur ce que nous rend vraiment heureux-une autre économie humanisée est un impératif : délaissons le "travailler pour gagner plus" au profit d’un "travailler moins, mais mieux" afin « d’avoir moins pour être mieux » et tendre vers la sobriété heureuse »

L’économie sociale et solidaire sera-t-il le moyen pour le développement de Madagascar ? Ces concepts passant par l’emploi, le travail, l’innovation étaient au centre des discussions lors de la nuit des idées organisée le 26 janvier dans la Capitale

Sept heures de débats publics autour du travail et de l’emploi

La nuit des idées devient un événement participatif et international. Soixante-dix événements sont organisés à travers le monde dont celui qui s’est tenu dans la soirée du 26 janvier à l’Institut Français de Madagascar. 50 villes de 40 pays ont accueilli ces événements. La nuit des idées est dédiée à la circulation internationale des idées, à des débats publics sur différentes thématiques. A Madagascar, le thème portait sur l’emploi et le travail. « Oublier l’emploi ? Réinventer le travail », sur ce thème se rapportait les quatre tables rondes organisées à l’IFM qui a eu l’intervention de seize intervenants dont des journalistes, des responsables de ressources humaines, de compétences, de diplomates, d’économistes, entrepreneurs, sociologues, etc. La création et la destruction d’emplois sont au cœur des préoccupations politiques et du débat presque au quotidien. Cette destruction ne résulte pas forcément de la faiblesse financière de l’entreprise, mais de la contrainte liée notamment à l’évolution technologique et au développement de l’automation. Que seront les activités économiques génératrices de revenus de demain si la création d’emplois par les entreprises est désormais limitée ? A Madagascar comme dans tout autre pays du Sud, les activités du secteur informel, bien qu’elles soient qualifiées de chômage déguisé, sont les formes de travail les plus répandues. Ce travail est qualifié indécent puisqu’il ne fournit pas de sécurité ni de couverture sociale. Les différentes tables rondes mènent à l’évidence que la création ne peut provenir que des hommes et des femmes, des actifs. Le lien entre la croissance économique, voire le développement du pays et le travail. L’économiste, Olivaniaina David Rakoto explique qu’il y a un problème de répartition de la richesse créée à Madagascar. Il y a création de richesse, mais elle n’améliore pas les conditions de vie de la population. Au contraire, la population s’appauvrit. La minorité crée la richesse à Madagascar d’où l’inexistence d’impact sur la majorité. Cette création de richesse est remarquable au niveau macroéconomique, mais n’impacte pas sur le développement humain.

Aucune création de richesses sans travail

Pour que la création de richesses soit l’œuvre d’une grande part de la population et que celle-ci puisse profiter de la distribution de la valeur, la création d’emploi ou d’activités économiques génératrices de revenu est de mise. La représentante du BIT Antananarivo a expliqué qu’avoir des objectifs de croissance et une stabilité macro-économique ne suffisent pas. Il faut assurer la redistribution de la valeur. Une partie importante de la population produit des richesses, mais qui ne sont comptabilisées et ne contribuent pas au développement. 92 % de la population ont un emploi indécent, sont dans l’économie informelle. Le problème est lié à la qualification. Les actifs sont faiblement employables comme l’indique le directeur de l’Agence Française du Développement, Jérôme Bertrand-Hardy. « Il faut une meilleure qualification, plus de capabilité » soutient-il. La formation professionnelle doit répondre aux besoins des entreprises et l’État est le garant pour une formation touchant le plus grand nombre. Le pays est face à une situation à gérer en urgence et une solution à trouver pour le long terme. Dans la Capitale, 150 000 à 200 000 personnes affluent chaque année pour trouver de meilleures conditions d’existence. 200 000 à 250 000 enfants entrent chaque année dans le monde éducatif. Pourtant, Famenontsoa Rakotomalala, chef de département gestion des compétences du groupe STAR rapporte que pour les derniers recrutements, sur un millier de candidatures 30 % seulement étaient acceptables, 10 % potentiels et moins de 3 % ont été embauchés. Cette chef du département de gestion des compétences affirme qu’il est difficile de recruter dans les zones reculées et même pour des postes non qualifiés. Le système éducatif et de formation professionnelle doivent accompagner les jeunes à réussir dans leur domaine.

L’économie de la contribution

Les alternatives au salariat ont été discutées lors de cette nuit des idées. Olivier Landau, président de l’Institut de Recherche et de l’Innovation a présenté l’économie de la contribution. Bernard Stiegler, philosophe, fondateur de l’association Ars Industrialis dénonce le consumérisme toxique et promeut l’économie de la contribution : « le problème du capitalisme, c’est qu’il détruit nos existences. Le marketing nous impose nos modes de vie et de pensée. Et cette perte de savoir-faire et de savoir-vivre devient généralisée. Beaucoup d’ingénieurs n’ont plus que des compétences et de moins en moins de connaissances. On peut donc leur faire faire n’importe quoi, c’est très pratique, mais ça peut aussi produire Fukushima. » L’idée de l’économie de la contribution a en partie germé du mouvement de logiciel libre. « Les processus de travail à l’intérieur du libre permettent de reconstituer ce que j’appelle de l’individuation, c’est-à-dire la capacité à se transformer par soi-même, à se remettre en question, à être responsable de ce que l’on fait et à échanger avec les autres. » L’économie de la contribution remet à leurs places des valeurs que le consumérisme a fait disparaitre : la motivation et la passion. La question qui se posait lors de la présentation d’Ars Industrialis dans la matinée du 27 janvier concernait la rémunération des contributeurs. La contribution volontaire est une richesse, mais comment la valoriser ? Olivier Landau avance la possibilité de chiffrer globalement la valeur des travaux gratuits contribuant à l’évolution de l’entreprise, créer une taxe sur le chiffre d’affaires et distribuer la valeur. Il ne s’agira donc pas de revenu d’assistance, mais un revenu de contribution. Pour ce qui est de la solution adéquate à Madagascar, Olivier Landau avance deux pistes envisageables. Un appel d'offre sera lancé par Ars Industrialis à l’endroit des chercheurs malagasy qui ont des projets et les appuyer pour leurs mises en œuvre. La seconde piste serait la création d’une université pour installer la dynamique recherche et action. Le savoir-faire et le savoir-vivre sont les idées soutenues et donnent la valeur au travail, au-delà des questions de salaire. Iharizaka Rahaingoson administrateur de GOTICOM affirme « à un moment où la technologie impacte profondément la façon dont nous interagissons, et donc faisons économie, appréhender l’emploi sous un angle uniquement social et protecteur est réducteur ».Tsiory Razafimpahanana, fondateur d’INCUBONS quant à lui souligne « Concentrons-nous sur ce que nous rend vraiment heureux-une autre économie humanisée est un impératif : délaissons le "travailler pour gagner plus" au profit d’un "travailler moins, mais mieux" afin « d’avoir moins pour être mieux » et tendre vers la sobriété heureuse ».
■ V.M

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