Le week end des 4 et 5 décembre s’est tenu à Anamakia le premier festival des mangues à l’initiative du Ministère de l’Agriculture en coopération avec la Direction Régionale du Développement Rural, la Région Diana, et avec le soutien de tous les organismes de développement rural.
Cette manifestation avait pour objectif de sensibiliser la population locale au potentiel de développement que représentent la culture et la transformation de la mangue dans la région. Une vaste exposition présentait la variété de tout ce qu’il est possible de faire à partir de la mangue : confitures, mangues séchées, achars, ainsi que les différents organismes d’appui, associations, etc, qui interviennent déjà localement dans ce domaine auprès des producteurs locaux.
Le festival s’est ouvert sur un carnaval joyeux et haut en couleurs, animé par les habitants du fokontany venus en nombre. Cette manifestation avait pour objectif de sensibiliser la population locale au potentiel de développement que représentent la culture et la transformation de la mangue dans la région. Une vaste exposition présentait la variété de tout ce qu’il est possible de faire à partir de la mangue : confitures, mangues séchées, achars, ainsi que les différents organismes d’appui, associations, etc, qui interviennent déjà localement dans ce domaine auprès des producteurs locaux. Le festival s’est ouvert sur un carnaval joyeux et haut en couleurs, animé par les habitants du fokontany venus en nombre.
La région DIANA compte plus de 4000 ha de plantations de mangues qui étaient exportées dans le monde entier jusqu’à la fin des années 80. Alors que les mangues représentent 50% des fruits tropicaux importés par les pays occidentaux, actuellement, seuls 3% de la production de mangues de Madagascar est exportée. C’est dans l’objectif de relancer cette production aux perspectives de développement interressantes que le gouvernement a entrepris cette campagne de sensibilisation accompagnée d’un programme de renouvellement des plantations en fournissant à la Région plus de 60 000 pots – soit 1000 plants par commune.
Le Ministre de l’Agriculture Jaonina Mamitiana Juscelyno et celui du Commerce Freddy Mahazoasy avaient fait le déplacement pour appuyer personnellement cette initiative. Interview.
Messieurs les Ministres, pouvez-vous nous expliquer quelles sont les perspectives de développement de la filière mangue dans le nord Madagascar ?
Jaonina Mamitiana Juscelyno : « L’objectif est très clair. Il faut développer, améliorer la qualité et la quantité. On n’exporte actuellement que 1 000 tonnes à 2 000 tonnes. Il est donc possible d’augmenter considérablement les volumes. Avec ses normes à respecter, le marché international est très exigeant en matière de qualité, et aussi au niveau de la gamme de variétés qui doivent correspondre aux besoins des différents clients, dès le début avec les primeurs jusqu’à la fin avec les consommateurs. Nous sommes cependant avantagés puisque nous avons des gammes de produits sans fibres et de bonne qualité.
Ce qui nous handicape aujourd’hui, c’est que les gens sont très loin des marchés. C’est pour résoudre ce problème que nous avons mis en place une coordination des paysans. »
Comment sont exportées les mangues aujourd’hui ?
Freddy Mahazoasy : « En terme d’exportation, il y une forte baisse au niveau des mangues plus particulièrement à Madagascar principalement pour des difficultés liées aux infrastructures.
Pour exporter des mangues fraîches, il faut maintenir la chaîne du froid, disposer de centres de triage qui sont des infrastructures qu’il nous faut maintenant mettre en place.
Dans un premier temps, ce que nous pouvons faire c’est de nous intéresser au marché intérieur, au marché local et interrégional. C’est pour cela qu’avec le Ministère de l’Agriculture, nous avons mis en place le Système d’Information sur les Marchés, le SIM qui permet aux différents marchés de savoir au niveau national ce qu’il se passe dans les autres régions de Madagascar en termes de production. Ce système est à l’heure actuelle déjà opérationnel pour le litchi.
Il faut savoir qu’à Madagascar beaucoup de gens jettent les litchis alors que d’autres n’en mangent jamais. On essaye donc de combler ces manques au niveau de l’approvisionnement et nous allons faire de même pour les mangues. La DIANA est dans le système d’informations des marchés tel qu’il existe aujourd’hui. Il y a également six autres régions de Madagascar qui sont reliées au SIM.
Il y a aussi les perspectives de transformation et pour cela nous sommes en train de discuter avec le ministère de l’agriculture sur les transformations qui peuvent réellement constituer une solution pour lutter contre la pauvreté en milieu rural. J’ai remarqué par exemple que les femmes ne fabriquent pas de pâte de mangue alors que c’est un produit très valorisé et qui se vend très cher avec un minimum de technologie et un minimum de savoir faire. En Inde les pâtes de mangue, les pâtes de banane se vendent très bien. Les mangues séchées sont également très prisées sur ce marché. »
Envisagez-vous l’implantation d’une usine de transformation dans la région à plus ou moins court terme ?
Freddy Mahazoasy : « On ne parle pas d’usine de transformation pour le moment. Au niveau artisanal déjà, on peut déjà former toutes les femmes en s’appuyant simplement sur les structures existantes tels que le PSDR ou le CSA. »
Jaonina Mamitiana Juscelyno : « On souhaite y aller pas à pas, et non se lancer dans une usine dès le départ. Nous souhaitons en effet travailler en amont sur la qualité et la quantité pour avoir une base solide pour la production avec toute cette gamme de variété qui pourront certainement nous fournir les matières premières pour la production. Evidemment, une fois transformés, les produits ne sont plus périssables à court terme. »
Est-ce que vous pensez qu’il y a réellement des débouchés à l’international ?
Freddy Mahazoasy : « Il y a en effet une très forte demande surtout avec ces qualités de mangue. Ces mangues n’ont jamais connus les pesticides ou les engrais. On pourrait donc envisager de certifier ces mangues et ainsi les commercialiser comme produits bio, produits équitables. »