À l'heure où partout dans le monde les populations d'abeilles sont décimées par la pollution et les maladies, l'abeille de Madagascar, réputée docile et grande travailleuse, représente un atout dont le développement se heurte à des problèmes de manque d'information, des difficultés d'approvisionnement, et de l'absence d'une filière d'exportation.
Avec Apis Mellifera Unicolor, l'espèce d'abeille endémique présente sur son sol, Madagascar possède un atout certain : peu agressive, cette abeille est réputée pour ses bons rendements, et reste pour le moment relativement épargnée par les maladies qui touchent actuellement les populations d'abeilles dans le reste du monde. En effet, le seul problème auquel étaient confrontés les apiculteurs de la Grande Île jusqu'à il y a quelques années était la fausse teigne, un papillon qui envahit les ruches faisant fuir leurs habitantes et qui impose une surveillance constante et des mesures radicales dès son apparition. Las,
Un élément essentiel de la fabrication du miel est l'apport en eau. C'est pourquoi il est important pour les apiculteurs de disposer à proximité des ruches des réserves d'eau où les butineuses peuvent facilement venir se ravitailler.
depuis 2009 la varroase, un parasite extrêmement nocif, a fait son apparition dans la région Analamanga. A l'heure actuelle aucun traitement connu ne permet son éradication totale, ce qui fait peser un risque grave sur la ressource et impose de sévères mesures de prophylaxie qui représentent un véritable défi pour les autorités sanitaires en charge du secteur ainsi que pour tous les apiculteurs.
Mais l'enjeu en vaut la peine. En effet, la richesse de la flore ainsi que les caractéristiques du climat qui donnent de très longues périodes de floraisons d'une très grande variété d'espèces permettent à apis mellifera unicolor de produire tout au long de l'année plusieurs récoltes de miels succulents aux saveurs multiples nées du grand nombre des essences butinées. Il est en effet possible d'obtenir jusqu'à trois récoltes annuelles là où la norme mondiale serait plutôt une seule.
Mais ce potentiel reste assez peu exploité. Le manque d'informations sur les techniques de l'apiculture ainsi que la difficulté que rencontrent les apiculteurs pour se fournir en matériel spécialisé en sont les principales raisons.
Techniques traditionnelles et modernes
L'apiculture à Madagascar est pratiquée à différents niveaux.
Les apiculteurs-cueilleurs se contentent de prélever les essaims sauvages que l'on trouve assez nombreux dans les forêts. L'inconvénient majeur de cette pratique est qu'elle entraîne souvent la destruction totale de l'essaim, faisant peser une contrainte certaine sur la ressource dont la reproduction est entravée.
Les apiculteurs-chasseurs d'essaims pratiquent l'élevage traditionnel à partir d'essaims recueillis en forêts. Cette pratique a l'avantage de respecter la ressource naturelle, mais du fait du peu d'élaboration des techniques employées elle n'obtient que de faibles rendements. Une part de cette population tend cependant à intégrer des pratiques plus avancées quand elles lui sont enseignées par les différents programmes de développement mis en place dans le secteur.
Les apiculteurs intégrés sont ceux qui travaillent en partenariat avec des mielleries ou des coopératives. Leurs techniques de productions sont aux standards internationaux. On les retrouve principalement dans la région Analamanga.
Contraintes
Si quelques centres d'information pratiquent une politique de formation auprès des populations, les contraintes nombreuses qui pèsent sur la profession entravent son développement. Les principales difficultés proviennent des conséquences de la déforestation, l'insécurité, le faible pouvoir d'investissement et le manque d'organisation du marché.
Abeille de Madagascar découverte en 1804 par Latreille, Apis mellifera unicolor est aussi présente à La Réunion et à l'île Maurice. Bien acclimatée, elle peut produire jusqu'à 50 kg de miel par ruche/an. Docile, elle présente une haute valeur commerciale
La déforestation, en réduisant sans cesse la variété et le nombre des espèces de plantes à la disposition des abeilles, provoque une diminution des populations d'abeilles sauvages et limite la productivité des autres.
Le faible pouvoir d'achat des populations rurales fait que le coût de l'investissement que représente l'acquisition et l'entretien de ruches modernes dépasse souvent leurs possibilités. L'insécurité dans les campagnes, avec le vol fréquent des ruches, ne contribue pas non plus à favoriser les investissements.
Mais le facteur limitant le plus important est sans doute l'absence d'un marché structuré pour écouler la production. En effet, les professionnels utilisant des techniques avancées sont contraints d'aligner leurs tarifs avec ceux des apiculteurs-cueilleurs qui ont des frais de production bien moindres pour avoir accès au marché local. Il limitent souvent leur production faute d'une filière d'exportation qui leur permettrait d'exploiter pleinement leur outil et de valoriser la grande qualité de leur production -production qui comprend le miel proprement dit mais aussi tous les produits dérivés de la ruche : propolis, gelée royale, cire, pollen, etc..
La ruche, un éco-système fragile
qui necessite une grande attention
La ruche est l'élément essentiel qui demande à l'apiculteur de déployer tout son savoir faire pour que les abeilles s'y sentent bien et y restent pour produire leur miel.
Une ruche qu'elle soit Dadant ou Langstroth se compose au minimum de 8 éléments :
- un socle
- un corps de ruche
- des cadres de corps
- une hausse
- des cadres de hausse
- un couvre cadre
- un toît de ruche
- une planche d'envol
L'organisation de la ruche a fait l'objet d'études scientifiques systématiques à partir de la fin du XVIIIème siècle en Europe et aux Etats Unis. C'est au Révérend Lorenzo Lorraine Langstroth (1810-1895) que l'on doit d'avoir formulé le principe du « Bee space » (espace des abeilles), sur lequel repose l'élaboration de toutes les ruches depuis. Ce principe s'énonnce comme suit :
- Tout espace de plus de 10 mm (3/8 inch) sera bouché par les abeilles avec de la cire.
- Tout espace de moins de 6mm (1/4 inch) sera bouché par les abeilles avec de la propolis.
Il en déduit les dimensions idéales que doivent avoir les éléments de la ruche pour maximiser les chances que les abeilles s'y installent à demeure. Le corps de la ruche et ses extensions (hausses) recoivent des cadres dont la forme et les dimensions permettent à la fois aux abeilles de construire leur rayonnages de cires pour y stocker le miel et aux apiculteurs de les prélever facilement et sans occasionner trop de désordre.
Le système original a pris le nom de « ruche Langstroth » et est majoritairement utilisé dans le monde. Ce système a donné de multiples variantes, dont la ruche dite « Dadant » qui présente quelques diffèrences au niveau de la taille des éléments pour augmenter la modularité (le corps et les hausses ont la même taille ce qui les rends interchangeables).
Le corps est le coeur de la ruche. C'est là que réside la reine, et qu'elle dispose, aidée par les ouvrières, les oeufs dans les couvains.
On trouve à Madagascar principalement des ruches Dadant, mais aussi beaucoup de Langstroth.
L'art de l'apiculteur réside principalement dans la gestion du cycle reproductif de la reine. Celle-ci, en effet, après avoir été fécondée une fois, passe le restant de son existence à pondre. Quand la population de la ruche dépasse un certain seuil, la reine se met alors à pondre des oeufs royaux qui donneront naissance à une nouvelle reine. A la naissance de la nouvelle reine, une partie des habitantes de la ruches se rassemble autour de la vieille reine et se prépare à quitter la ruche pour aller fonder une nouvelle colonie : c'est l'essaimage. L'apiculteur doit user de toute sa connaissance des abeilles pour détecter suffisament à l'avance l'amorce de ce cycle et séparer les nouvelles reines pour les installer dans de nouvelles ruches avant le départ de l'ancienne qui entraine bien souvent la perte de l'essaim, qu'il est parfois possible de récupérer avant qu'il ne soit parti trop loin mais pas toujours.
Henri Randrianasola est le responsable d'une trentaine de ruches à Diego Suarez. C'est un expert formateur en apiculture dont le père était chef d'exploitation apicole dans la région de Fianarantsoa. Il nous explique qu'il est très souvent amené à intervenir pour rattraper des essaims -sauvages ou venant de quitter la ruche. Il regrette le manque d'informations des populations sur les questions d'apiculture, qui amène notamment les gens à craindre ces essaims alors que selon lui les abeilles, si on respecte un certain nombre de précautions, ne sont absolument pas agressives. C'est cette même ignorance qui pousse les personnes qui récupèrent des essaims dans la nature à les détruire complétement plutôt que les recueillir et pouvoir ensuite les exploiter.
Face à ce constat, ce personnage attachant qui devient intarissable dès qu'on le lance sur son sujet de prédilection, a entrepris de rédiger un manuel d'apiculture détaillant un grand nombre de principes théoriques ainsi que les multiples techniques qu'il est nécessaire de connaitre pour réussir un élevage d'abeilles. Ce manuel, rédigé en malgache, qui comporte également de nombreuses illustrations de la main de l'auteur, attend à l'heure actuelle une solution pour être imprimé et diffusé.
2- Entrée de la ruche. le dépot noir est de la propolis
3- Enfumage de la ruche pour éloigner les abeilles
4- Séparation du corps et de la hausse de la ruche
5- Extraction d'un cadre chargé de rayons
6- Les produits finis : bidons de miel et pains de cire
Commentaires
pourrai je avoirle contacte ou numero de portable de Henri Randrianasola
merci
Le miel est béni chez les musulmans .
C'est un produit naturel qui guérit beaucoup de choses !
A utiliser quotidiennement !
Amicalement
Dilann
DILANN TOURS MADAGASCAR
j aimerais avoir les coordonnèes de mr RANDRIANASOLA
merci
Merci!
B. Delforge.
suis à diego en ce moment, merci bcp
- 4 Euro le litre
- Conditionnement :En fut de 20litres,
- Quantité :100 à 500 lITRES
Je suis à Sambava et désirerais avoir des renseignements sur l'occupation des abeilles à l'intérieur de leur ruche . . .
Si l'on possède des cadres Langstroth, sont-ils construits et occupés sur toute leur longueur ?
Merci de me répondre,
François Carré
Je suis apiculteur en France et je serai à Diego en décembre et Janvier 2013
Je serai heureux de pouvoir échanger avec Mr Henri Randrianasola . Pouvez vous m'envoyer son mail Merci
Cordialement
bonjour je débute dans l apiculture a nosy be je serais ravie de vous accueillir pour échanger votre expérience pour le moment je dispose une vingtaine de ruche vous pouvez me joindre sur mon mail . patrickbecker79@yahoo.fr merci
j'aimerai avoir plus de contact, a propos de votre CIRE
je suis un exportateur
merci de votre aimable réponse par mail
je connais bien le potentiel mellifère de Madagascar et je suis de plus en plus que surpris que cette apiculture reste stagnante, on régresse souvent dans certaines régions. Ce constat n'est pas spécial à Madagascar, je le rencontre partout où je passe, les pays du Maghreb, l'Afrique noire etc.
J'ai réalisé des études pour ces Pays, j'y ai élaboré des techniques appropriées avec des cahiers des charges pour éviter l'importation de matériel d'Europe mais rien ne bouge. L'apiculture se limite à une récolte de miel pas toujours de bonne qualité, vendu dans des emballages qui n'en ont que le nom mais peu ou pas de récolte de pollen, pas de gelée royale, pas de propolis et pas d'élevage de reines pour faire des essaims et augmenter le cheptel, c'est à croire que l'apiculture n'intéresse personne malgré le chômage important des jeunes. Ces Pays ont tout ce qu'il faut pour produire de bons produits et rentabiliser leurs exploitations mais tout le monde s'en moque et passe à côté de revenus bien viables. Pire encore ces pays importe du miel de certains coins de la terre que je ne citerais pas d'une qualité en dessous douteuse qui ne mérite surtout pas l'appellation de miel naturel et encore moins biologique. En Centrafrique, j'y ai développé un ruché important avec un ami, les récoltes étaient très bonnes avec un miel de qualité mais qu'en reste t-il aujourd'hui: rien tout à périclité par manque de suivi et de soins. Il ne suffit pas de mettre des abeilles dans coin et de ne pas s'en occuper, l'apiculture c'est pas comme cela que ça fonctionne, c'est un métier comme tout autre avec sa déontologie en aucun ce n'est un passe temps ou du bricolage, vous avez toutes les conditions propice pour la pratiquer alors retroussez vos manches, prenez des cours et mettez y sérieusement.
J.TURCHET
Citation en provenance du commentaire précédent de jacques TURCHET :
Bonjour,
J'ai créé un diffuseur aux huiles essentielles qui élimine les varroa et les lépidoptères dans les ruches sans perturber les abeilles, dont la population progresse très rapidement après usage du diffuseur.
C'est un sachet qu'on pose à l'intérieur de la ruche, sa diffusion dure 30 jours, permettant l'assainissemen t totale de la ruche.
J'aimerais, si vous le voulez bien, vous envoyer des échantillons pour avoir votre avis sur son usage sous d'autres cieux, même en France, juste pour tests.
Fida Karmaly
C'est bien de vouloir t'instruire sur les abeilles et de développer l'apiculture mais attention avec les méthodes Européennes, elles ne sont pas toujours efficaces en Afrique, j'en sais quelque chose car j'ai essuyé certains échecs dans ce domaine ce qui m' amené à voir un autre type d'apiculture beaucoup plus adapté à ces pays avec de meilleurs résultats.
Quand je sui rentré en France car je suis en retraite, j'ai voulu essayer ce système et je dois dire que je n'ai pas eu à le regretter mais c'est une autre vision de l'apiculture. Mis à part le matériel d'exploitation, l'apiculture n'a pas beaucoup évolué. Quand j'ai parlé de ce système peu connu en France, beaucoup de curieux m'ont écrit et son venu me voir certains ont fait le pas sans trop y croire mais ont changé d'avis par la suite. Une question: récoltez vous du pollen et de la gelée royale et faites vous l'élevage des reines. Surtout n'importez pas d'abeilles ou de reines travaillez avec vos abeilles local, c'est par l'importation que vous avez introduit le varroa sur l'île.
J.TURCHET
Comme je vous l'ai écrit je suis bien d'accord avec vous, l'apiculture traditionnelle et artisanale commence par un grand respect des abeilles, il faut aider les apiculteurs qui n'ont pas encore suffisamment de connaissances comme vous l'avez fait, mais dans le respect des valeurs, ne pas forcer la nature au bénéfice d'une productivité exagérée, je suis contre l'importation de reines ou d'essaims, mais plutôt pour aider et encourager tous les passionnés des abeilles, à bien s'en occuper. Madagascar à tout pour réussir, climat, fleurs etc.. le miel est excellent, il doit sans aucun doute être une valeur économique de terroir pour ce pays. Je suis prêt à les aider bénévolement dans ce sens. Merci à tous mes contacts apicole de Madagascar...Jo ël Chateau
Pourriez-vous m'indiquer l'espace entre cadres à pratiquer avec l'abeille unicolor ?
Merci d'avance,
François Carré
Pour répondre à la question de François Carré, j'ai besoin de connaître le type de ruches utilisé; merci.
J.TURCHET
Je crois vous avoir déjà laissé plusieurs message . . .
Votre ouvrage m'intéresse au plus haut point car il n'en existe pas sur la conduite de l'abeille endémique de Madagascar.
Ayant pratiqué en France sur plus de 300 unités, et, avec 3 types de ruche, je puis dire après 2 ans passé à Sambava que les ruches de plus de 40 litres sont totalementinapp ropriées ici.
En conséquence, j'ai établi des plans sur un nouveau standard de seulement 34 litres, ce qui est largement suffisant.
Des constructeurs ont été contactés, et, d'ores et déjà, plusieurs "clients" sont en attente.
Pour revenir à votre ouvrage, je serais prêt à rechercher un financement en France sous condition d'en connaître la teneur, bien entendu.
Si vous aller sur Sambava, pourrions-nous nous rencentrer le plus tôt possible ?
Je vous saurais gré de me transmettre les coordonnées de Monsieur Henri, SVP.
Merci d'avance,
François Carré
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