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Catégorie : Economie
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Le commerce équitable et solidaire présenté à Diego Suarez

C'est la première fois que la journée mondiale du commerce équitable et solidaire était célébrée à Antsiranana. Une vente exposition s'est tenue au CITE samedi 12 mai, mais l'évènement n'a pas eu le succès qu'il méritait

Malgré les efforts consentis par les membres des associations qui ont exposé leurs produits, ceux-ci ont été déçus, les autorités ne sont pas venues et les visiteurs rares.
C'est lors des évènements de ce type que les artisans ont le plus de chance de trouver des débouchés et de se faire connaître auprès de la clientèle et des consommateurs. Lors de cette « journée mondiale du commerce équitable et solidaire » célébrée pour la première fois à Antsiranana, l'exposition a reçu très peu de visiteurs. Une défaillance au niveau de la communication ou manque d'attrait pour les produits artisanaux locaux ? Quelque soit la raison, les associations et coopératives présentes à l'évènement ont attendu vainement de 9 heures à 17 heures.
Des produits de vannerie, de textile, de noix de coco, de cornes de zébu… de qualité impressionnante ont été exposés au CITE qui a actuellement le rôle d'informer le public et les producteurs (artisans surtout) sur ce qu'est le commerce équitable et l'ANCESM.
L'ANCESM ou Association nationale du commerce équitable et solidaire de Madagascar existe depuis le 14 novembre 2007. Elle regroupe maintenant 60 membres qui sont des producteurs, exportateurs, points de vente ou organismes d'appui. Ces membres sont issus de 10 régions de Madagascar, la DIANA n'en fait pas encore partie. Cependant, cette exposition a permis aux participants de connaître beaucoup plus les avantages d'appartenir à cette association qui sont la promotion et le développement du commerce équitable à Madagascar..
Mais les termes « commerce équitable » sont encore inconnus du monde de l'échange dans le nord et aussi dans d'autres régions de l'île. Ainsi nombreux sont ceux qui croient que le commerce équitable et solidaire est un système de coopération or il s'agit d'un commerce qui « privilégie et encourage des procédés de développement en évitant les rapports d'exploitation et d'injustice caractéristiques des relations commerciales nord-sud ». C'est alors par l'intermédiaire de l'association que les organisations importatrices entrent en relation avec les producteurs et vendent aux consommateurs. Ces derniers entrent alors dans une démarche d'achat responsable qui est déjà une contribution au développement économique social durable des pays en voie de développement.
« Pour la prochaine célébration de la journée mondiale du commerce équitable et solidaire à Antsiranana, nous espérons que des associations et coopératives puissent intégrer l'ANCESM à Antsiranana » nous a confié Mme Faokia Mohamed, directrice de l'antenne du CITE à Diego Suarez. L'appartenance à une telle association offre de nombreux avantages, selon toujours ses explications puisque les membres bénéficient d'un label qui peut être utilisé dans la publicité du produit ou comme étiquette pour les documents commerciaux. Pour les consommateurs, le label est une garantie, les produits sont issus d'une structure qui s'est engagée pour le respect du commerce équitable et solidaire. Ce qui signifie : attention à la qualité des produits, juste rémunération du travail, respect de l'égalité des sexes, réinvestissement des marges bénéficiaires au niveau des communautés locales des producteurs, préservation de l'environnement, etc..

nous n'avons pas de points de vente et ce sont les revendeurs qui profitent du fruit de nos efforts car ils ont les moyens d'ouvrir une boutique en ville… ils achètent nos produits à moindre prix et les revendent très chers

Pour les artisans d'Antsiranana, l'intégration à l'ANCESM n'est pas facile à réaliser, mais les associations FAVIAMA d'Ivovona, Vonona et Vonono de Mangarivotra sont confiantes et envisagent une prochaine adhésion. Au niveau de la qualité des produits, nous pouvons dire que les membres (principalement des femmes) ont le savoir-faire. Cela, d'après les présidentes, grâce aux nombreuses formations reçues au CITE. « Nous avons le savoir-faire, nos produits sont très appréciés par le public, mais nous manquons de matériels », déplore Mme Mbotimasy Bernadette, présidente du FAVIAMA ou Fikambanan'ny vahoakan'i Ivovona manao asa tanana. La présidente de l'association Vonona, Razafindrasoa Eyssette a quant à elle regretté de l'absence de mesures au niveau de l'Administration pour leur appui « nous n'avons pas de points de vente et ce sont les revendeurs qui profitent du fruit de nos efforts car ils ont les moyens d'ouvrir une boutique en ville… ils achètent nos produits à moindre prix et les revendent très chers ».
Pour l'instant, le seul refuge pour ces associations est le CITE qui essaie tant bien que mal de les aider. Le CITE dispose de matériel que les associations et les artisans peuvent utiliser. Il envisage aussi une collaboration avec la Direction Régionale du Commerce d'Antsiranana pour qu'au moins les produits artisanaux soient visibles partout dans le monde par l'intermédiaire de sites internet, et de trouver ainsi de la clientèle. La recherche de débouchés est accompagnée de la présentation des produits lors des ventes expositions qui se tiennent régulièrement en ville : salon de l'artisanat, journée mondiale des femmes, foire régionale… Le prochain rendez-vous sera la semaine du 29 mai au 2 juin au hall d'information du musée régional, avenue Princesse Fatima Achimo. Une vente exposition organisée à l'occasion de la fête des mères.
■ V.M