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Nicko Joary, assassiné le 4 aout, aurait fêté son dix-huitième anniversaire le 19 août prochain.
Nicko Joary, assassiné le 4 aout, aurait fêté son dix-huitième anniversaire le 19 août prochain.

Malgré une forte réaction des autorités qui ont procédé à une série d'arrestations sans précédent avec 46 jeunes interpellés en deux jours, la vague de violence que connait la ville se poursuit en atteignant le triste record de treize agressions dont au moins 2 mortelles en trois jours.

Posséder un téléphone moderne, avoir une belle petite amie, être une fille, être vieux, être trop jeune, paraitre plus riche que la moyenne, être seul, habiter le mauvais quartier, avoir passé une heure de plus que d'habitude dehors, et passer au mauvais croisement au mauvais moment… Il semble que ces quelques raisons innocentes soient désormais suffisantes pour mettre sa vie en danger dans les rues d'Antsiranana. Si les autorités marquent leur volonté de mettre un terme à ces agressions en procédant à de nombreuses arrestations, les délinquants continuent à faire régner un climat de terreur.

Aboudo, un musulman âgé de 69 ans, accompagné de son petit fils, revenait de la prière du soir et se dirigeait vers le quartier d'Ambalavola dimanche aux environs de 22h, quand il a été violement pris à parti pour des raisons inconnues par six jeunes qui l'ont frappé à coup de pierres et lui ont porté plusieurs coups de couteaux ainsi qu'à son petit fils. Grièvement blessé, le grand père est décédé vers 4h le lendemain à l'hôpital où il avait été transporté. Son petit fils est dans un état grave, dans le coma, et le pronostic vital est engagé à l'heure où sont rédigées ces lignes.
Il allait fêter son dix-huitième anniversaire le 19 août prochain, et devait partir le lundi 5 aout, à Antananarivo, pour aller suivre un stage de danse. « IL » c'est un jeune d'Antsiranana, connu de tous sous le nom de Nico qui devait passer son baccalauréat cette année, à son retour de la capitale, et devait encore donner des cours de danse à des amis. Il commençait à peine sa vie et sa gentillesse d'avoir raccompagné une amie dans les ruelles de Tsaramandroso vers 20h, lui a couté la vie.

autant de victimes d'agressions que d'accidents de taxi-moto
Entendu au service des urgences de l'hôpital Manara-penitra

Ces histoires tragiques deviennent ainsi quasi quotidiennes, comme le confirme un responsable de l'hôpital manara-penitra qui affirme que le service des urgences reçoit « autant de victimes d'agressions que d'accidents de taxi-moto ». Il se développe ainsi le sentiment que les auteurs de ces violences agissent en toute impunité.

46 arrestations en deux jours

Les autorités ne restent pourtant pas les bras croisés. Mais en procédant à une vaste série d'arrestations le vendredi 2 et le samedi 3 au cours de laquelle quarante six jeunes ont été interpellés, les représentants des forces de l'ordre se sont attirés le courroux des parents des jeunes arrêtés qui dénoncent une vague d'arrestations arbitraires. Le commandant de la compagnie territoriale de la gendarmerie à Antsiranana, le chef d'escadron Lova Randrianasolo se défend : « l'heure est grave… la gendarmerie a décidé d'agir dans l'immédiat », et justifie : « nous avions suffisamment de charges contre eux pour pouvoir les arrêter ». Dans l'attroupement qui s'est rassemblé le lundi 5 mai devant la Gendarmerie où sont retenus les jeunes interpellés, une éducatrice sociale se désole en affirmant que ces arrestations qu'elle juge injustifiées ne feront « que les endurcir et les éloigneront du droit chemin ».
Devant le blocage de la situation, plus en plus de voix se font entendre pour organiser une justice expéditive et font craindre l'apparition de milices spontanées avec les dérives que cela entrainerait.
D'autres demandent l'envoi de forces spéciales de la Capitale et recommandent que les parents des auteurs de ces exactions soient eux aussi poursuivis pour les responsabiliser aux actes de leurs enfants.
Au delà des conséquences terribles pour les victimes et leurs familles, c'est toute la ville de Diego Suarez qui pâtit de l'absence de solution à cette situation, et particulièrement le secteur touristique dont les opérateurs, qui subissent déjà les effets dévastateurs de la crise à Madagascar et de la crise économique mondiale, ont ressenti une baisse de la fréquentation de leurs établissements allant jusqu'à 40% de moins que l'année précédente.

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