Le premier éditorial de La Tribune de Diego avait souligné la soif de communication des Malgaches. On pouvait penser que ce besoin de communiquer se retrouverait dans les institutions publiques ou les administrations qui sont au service des citoyens-lecteurs et qui doivent rendre compte.
Beaucoup de villes et d’institutions publiques dans le monde payent souvent cher un journal pour communiquer et informer: pour créer un dialogue avec la population, éviter les incompréhensions, les crispations communautaires qui menacent en période de crise.
La Tribune de Diego a fait savoir à l’ensemble des autorités publiques qu’elle était à leur disposition pour qu’elles exposent librement leur travail, leurs difficultés, leur fonctionnement et leurs réalisations. Pour que l’information devienne la marque du respect et de la considération que l’on doit à tout citoyen, contribuable, usager ou client.
Or, nous ne pouvons que le regretter, nous n’avons reçu à ce jour presque aucune information ou communication de leurs parts. Pourquoi?
Tout le monde peut constater que les pays les plus prospères et les plus développés sont ceux où la presse et l’information circulent aisément. Car les individus qui les composent, ont une haute idée de leur liberté et exigent de leurs institutions, des comptes et de la transparence.
A Antsiranana, en guise d’informations, nous avons surtout reçu des mises en garde: faites attention, n’en parlez pas, c’est compliqué... Après 3 mois d’existence, nous avons cependant une raison d’espérer: le succès du dernier numéro de la Tribune de Diego. En effet, un Antsiranais sur 100 a acheté le dernier numéro, qui ayant circulé de mains en mains, a dû être lu par plus de 10 % de la population, ce qui est considérable. Nous espérons dès lors que les responsables de la ville saisiront cette opportunité pour se rapprocher de leurs concitoyens.
Séraphin B.