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La vile basse et le quartier militaire en 1893
La vile basse et le quartier militaire en 1893

Alors que les tensions se multiplient entre les français de Diego Suarez et les merina du fort d’Ambohimarina, la population et les activités de Diégo ne cessent de croître et les voyageurs s’étonnent de la transformation du petit village de 1885 en une ville de plusieurs milliers d’habitants

Les fameuses «echelles» d’Ambohimarina - Gravure parue dans l’Illustration en août 1890
Les fameuses «echelles» d’Ambohimarina - Gravure parue dans l’Illustration en août 1890

Entre la fin de 1891 et 1893 les tensions vont se multiplier, à Diego Suarez, entre les français et les malgaches de la forteresse d’Ambohimarina mais aussi, plus largement, entre la France et l’Angleterre engagées dans une rivalité militaire et commerciale dans laquelle Diego Suarez jouera un rôle important

Tensions franco-merina : « l’affaire des échelles»

Sur le plan intérieur, l’intransigeance du gouverneur Froger et le remplacement du vieux gouverneur de la place forte d’Ambohimarina par le gouverneur Ratovelo, moins conciliant que son prédécesseur, allait amener un incident qui fit grand bruit à Madagascar et en France. Ce que l’on a appelé «l’affaire des échelles» fit la «une» des journaux français. Voyons le récit qu’en donne le Gil Blas :
« On sait que la fête du Bain de la Reine est en quelque sorte la fête nationale des hovas et qu’il est d’usage, maintenant, que les fonctionnaires français de Madagascar assistent aux cérémonies auxquelles elle donne lieu.

La « Graineterie Française » à Antongombato
La « Graineterie Française » à Antongombato

Si les relations avec l’extérieur s’améliorent, l’activité économique de Diego Suarez reste encore à l’état embryonnaire et l’avenir de la nouvelle colonie n’est pas encore nettement dessiné: si certains veulent y voir un pôle de colonisation, d’autres lui prédisent plutôt un rôle militaire dans la mer des Indes

Le nouveau quartier d'Antsiranana en 1890
Le nouveau quartier d'Antsiranana en 1890

La rivalité entre autorité civile et autorité militaire n’a pas toujours rendu les choses faciles à Diego Suarez pendant les premières années de la présence française... A partir de 1890, cependant, la légitimité du gouverneur Froger va être renforcée ce qui permettra la réorganisation et le développement des « Etablissements français » de Diego Suarez

«Les trois gouverneurs et leur état-major» - 15 octobre 1887
«Les trois gouverneurs et leur état-major» - 15 octobre 1887

En 1888, le territoire de Diego Suarez est gouverné à la fois par un gouverneur civil, Froger, et par un commandant supérieur des troupes, le colonel Badens. Ce qui ne plaît ni aux civils ni aux militaires !

Une «grande rue» de Diego Suarez
Une «grande rue» de Diego Suarez

Quand Diego devient territoire français, en 1885, les journaux ne tarissent pas d'éloges sur cette baie, une des plus belles du monde, d'une parfaite salubrité, capable d'accueillir toutes les flottes du monde, indispensable à l'essor maritime de la France etc... Cependant, des avis divergents vont se faire jour quand il s'agira de voter les crédits nécessaires au développement de la nouvelle colonie

La plage d’Antsirane en 1886
La plage d’Antsirane en 1886

Le 17 décembre 1885, un traité met fin à la première guerre franco-hova. Si les français trouvent que l’Amiral Miot et le consul Patrimonio, qui l’ont signé, ont fait trop de concessions, en revanche, le Premier Ministre de la Reine, Rainilaiarivony considère qu’on l’a « amputé » d’un membre

Antsiranana, village français de la baie de Diego Suarez
Antsiranana, village français de la baie de Diego Suarez

Le 17 décembre 1885, un traité met fin à la première guerre franco-hova. Si les français trouvent que l’Amiral Miot et le consul Patrimonio, qui l’ont signé, ont fait trop de concessions, en revanche, le Premier Ministre de la Reine, Rainilaiarivony considère qu’on l’a « amputé » d’un membre

Ce membre, c’est Diego-Suarez que la France conserve, avec le droit d’y « faire des installations à sa convenance ». Cependant, Rainilaiarivony ayant demandé d’expliciter plusieurs articles, Miot et Patrimonio adressèrent, le 8 janvier 1886, une lettre qui leur fut âprement reprochée et dans laquelle il précisait, à propos de Diego Suarez, « En ce qui concerne le territoire nécessaire aux installations que le Gouvernement de la République fera, à sa convenance, dans la baie de Diego-Suarez, nous croyons pouvoir assurer qu’il ne dépassera pas un mille et demi dans tout le sud de la baie, ainsi que dans le contour de l’est à l’ouest, de quatre milles autour du contour nord de la baie, à partir du point de la dite baie le plus au nord...» Engagement que le Résident Général, Le Myre de Villers, se hâta de désavouer en déclarant qu’il ne reconnaissait aucune valeur à la lettre de Miot et de Patrimonio. De son côté, le Premier Ministre de la Reine, affirma qu’il considérait cette lettre comme une annexe indispensable au traité.

Le village d’Antsirane vu du fortin en 1885
Le village d’Antsirane vu du fortin en 1885

L'intérêt de la France pour la baie de Diego Suarez vient de loin... Déjà, en 1832, le comte de Rigny, ministre de la Marine, envisageant d'installer à Madagascar un « établissement maritime » chargea le contre-amiral Cuvillier, gouverneur de Bourbon de faire explorer la baie de Diego. Cette exploration fut exécutée en 1833 par la corvette La Nièvre, par le commandant

Vohemar, la rue principale
Vohemar, la rue principale

Après la prise de Vohemar, le 21 novembre 1884, puis des deux forts d’Amboanio et d’Andraparany en décembre, la région de Vohemar passa sous l’autorité française. Elle n’allait pas y rester longtemps...

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N°182
Semaines du 12 au 25 avril 2017
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