Quand le nord de Madagascar se ruait vers l’or...
Jusqu’en 1884, les chercheurs d’or étaient interdits à Madagascar et mis aux fers pendant 20 ans. L’exploitation est libre dès 1902, sauf pour les...fonctionnaires locaux et européens.
Pendant longtemps les Malgaches ne se sont pas intéressés aux richesses minières que pouvaient receler leur territoire et qui, à tort ou à raison, avaient fait rêver les voyageurs dès le XVIème siècle. Ce n’est que vers la fin du XIXème siècle que le pouvoir royal a commencé à s’intéresser à l’or, en se réservant son exploitation. En effet, d’après le Code des 305 articles, de 1881 :
« Ceux qui extraient de l’or seront mis aux fers pendant 20 ans » L’interdiction d’exploiter l’or subsista officiellement jusqu’à la mort de Ranavalona II, en 1883. Sous la pression du Premier Ministre Rainilaiarivony qui voyait dans l’exploitation de l’or un moyen de créer des ressources pour le pays, l’exploitation de l’or fut décidée et commença, en 1884, dans le nord d’Ambositra. Cependant, les rendements furent faibles, une grande partie de l’or étant détournée par les ouvriers, très mal payés. Cette situation amena le Premier Ministre à attribuer des concessions en échange de royalties.
Le 2 décembre 1886, la première concession d’exploitation aurifère fut accordée à Léon Suberbie qui s’engageait à fournir les salaires et le matériel, le Gouvernement malgache s’engageant à trouver les travailleurs. Ce dernier recevait 10% du produit brut, les 90% restant étant partagés entre Suberbie et le Premier Ministre. Cependant, l’exécution des contrats s’étant révélée difficile, le gouvernement autorisa, en mars 1890, les Malgaches à se livrer à la prospection et à la récolte de l’or, sous certaines conditions, assez contraignantes qui découragèrent rapidement les travailleurs. Aussi, dès le mois de juillet, le décret fut supprimé.
Une nouvelle phase s’ouvrit avec la loi du 31 juillet 1896 et qui donna un champ plus large aux prospections : en 1897, 453 permis de recherche étaient délivrés. Enfin, le décret du 20 février 1902 libéralisa encore la prospection, réserve faite des fonctionnaires européens ou malgaches à qui elle était interdite. Les deux procédés principaux qui ont été tous deux utilisés à Andavakoera- sont : la batée qui permet le lavage des sables aurifères, soit en bordure de rivière, soit en amenant l’eau dans des canaux étroits coupés de petits barrages permettant le dépôt des paillettes dans le sable lourd, lavé ensuite à la batée; soit, le concassage des quartz aurifères qui, au début, se faisait simplement par pilage dans des mortiers à riz. Mais il existait également un 3ème moyen, plus original qui consistait à extraire, en saison sèche, l’or resté prisonnier d’une plante aquatique, aux rhizomes chevelus qui piégeait les paillettes dans l’enchevêtrement de ses racines.
S Reutt
Commentaires
en 2 DVD's avec commentaires et musique. J'ai l'intention de faire de même avec Diégo que je connais depuis 20 ans. Je possède beaucoup de photos mais il me manque encore des articles concernant la construction de la ville
aussi vos articles m'intéressent vivement. Une question: dans la rue Colbert, où se trouvait le pont Froger ?
Merci pour tout
S’abonner au flux RSS pour les commentaires de cet article.