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Le phare du Cap d'Ambre
Le phare du Cap d'Ambre

Pointe extrême de l'île deMadagascar terminée par un cap qui a fait trembler les plus hardis marins, la presqu'île d'Ambre a longtemps été une région quasi mythique de rêves, de terreurs ...et de fascination.

« Terra incognita » pour certains, région de maléfices et de sorciers pour d'autres, parages angoissants pour les marins : toute cette zone extrême de Madagascar abrite des rêves, des terreurs ...et de la fascination.

Le cap du sel

Pourtant, l'extrême-nord de Madagascar a été connu , très tôt, par les boutres arabes venus d'Oman ou du Yemen, venant y chercher de l'écaille, de la cire ou...de l'ambre. Le célèbre pilote Ibn Majid, qui conduisit Vasco de Gama, note dans ses « routiers » (livres de bord) les escales qu'il fit le long de la côte N.O de Madagascar. A l'époque, sur les premières cartes, le cap d'Ambre porte le nom de Khour Jabel : le cap du sel. Dans sa « Hâwiya » Ibn Magid parle du « Cap-du-sel(Ras al-milh) que connaissent (les pilotes) aussi bien arabes que Persans » et il le situe à environ un demi-degré plus au nord que sa latitude de 57° sud
De ces escales il resterait dans la baie d'Ampanasina (ou baie de Jenkinson), entre Nosy Hao et le Cap d'Ambre, une mosquée perdue dans la mangrove, dont certains se souvenaient il y a longtemps mais que les chercheurs (dont M.Mantaux, bien connu à Diego Suarez), n'ont pas pu retrouver.
C'est également d'Arabie que seraient venus les premiers habitants du Bobaomby: les Anjoaty (que l'on trouve souvent dans les textes sous la forme « Onjatsy »).
Cette arrivée des hommes de la mer s'entoure de légendes:
Selon Grandidier « Les onjatsy habitent la province la plus septentrionale de Madagascar, l'Ankarana, surtout sur la côte entre le Cap d'Ambre et l'Ampanobe, rivière qui se jette dans la mer un peu au sud de Vohemar...Ils sont originaires de l'Arabie et ont d'abord habité une des îles du canal de Mozambique qu'ils ont dû quitter après des guerres longues et sanglantes; les survivants se sont réfugiés dans le Nord de Madagascar où les uns ont abordé à Majunga ou Anorontsanga, et les autres au Cap d'Ambre même, dans la petite baie d'Antsiramasina ».
Une autre tradition attribuerait la venue des Anjoaty à une catastrophe engloutissant Moudjumbi, la grande île sablonneuse sur laquelle ils vivaient.
Enfin, d'après Ferrand et selon le témoignage d'un chef Anjoaty « ses ancêtres débarquèrent à Ampasindava dans la sous-préfecture d'Ambilobe, en pays antankarana. Le roi de cette tribu assigna la région de Bobaomby au Cap d'Ambre, l'extrême-nord de l'île pour leur refuge ».
Une autre migration rapportée dans le récits anciens est celle de Hassani, cheikh persan des environs de Bassora qui, après avoir été frappé par son fils et se sentant déshonoré, s'expatria d'abord vers le Kenya puis vers Madagascar : « La flottille atterrit près de l'extrémité nord de l'Ile, à Ampan'hassi (toujours la baie d'Ampanasina)où les émigrants débarquèrent avec l'intention de s'établir dans les environs. Ils y avaient déjà fait quelques constructions et élevé une muraille autour de l'emplacement choisi pour leur village mais, ayant reconnu plus tard que le terrain était impropre à la culture, ils se transportèrent au sud, d'abord sur l'île de Nosy Komba... »
Peu nombreux dans l'extrême-nord de l'île, les Anjoaty bénéficient toujours d'un respect mêlé de crainte: on leur attribue des pouvoirs magiques et certains d'entre eux sont encore fréquemment consultés.

Le cap Natal

Dès le début du XVIème siècle, dans leur conquête maritime du monde, ce sont les portugais qui vont affronter le terrible cap, sans grand succès: en 1506-1507 Tristan da Cunha, arrive le jour de Noël au cap d'Ambre qu'il appellera Cap Natal en raison de la solennité du jour. Mais, affronté à des vents violents et à des courants contraires, il doit rebrousser chemin. Il passe alors sa colère sur la ville de Sada (Anorontsangana) qui fut pillée et brûlée.
Un de ses navires put cependant passer le cap d'Ambre mais il semble que la zone ne leur ait pas porté chance puisque plusieurs des navires de la flotte de Tristan da Cunha furent perdus dans des conditions dramatiques.
Le cap d'Ambre y gagna sa réputation de cap « fascheux à passer » selon le géographe Magister.

Le cap d'Ambre

Très tôt, si l'on en croit les cartes, les deux noms: Cap Natal et Cap d'Ambre (écrit aussi « amber » « ambar » « ambro » ) coexistèrent.
Sur l'origine de ce second nom, plusieurs explications ont été données: pour certains, il s'agirait de la traduction approximative du nom malgache Ambohitra (où il y a un village); pour d'autres, le cap devrait son appellation à l'ambre gris, concrétions biliaires des baleines employées en parfumerie, très recherchées autrefois. C'est encore Ibn Magid qui nous le dit: « les nautoniers des littoraux malgaches y ont, eux, des mouillages qu'ils connaissent parfaitement. Ils en rapportent...de l'ambre gris et ce, depuis les temps les plus reculés ». Et effectivement, le trafic de l'ambre gris est attesté à Vohemar par de nombreux récits des XVI et XVIIème siècles.
Jérôme Megiser, historien allemand qui fit paraître en 1609 une « Description véridique et détaillée » de Madagascar écrit de son côté: « Après quoi, on arrive à la pointe extrême de l'île Saint-Laurent (Madagascar), le cap d'Ambar; c'est sur ce point qu'on recueille le meilleur ambre » et il ajoute, dans un autre chapitre : « Il existe à Madagascar, du côté de l'Est, un cap ou un promontoire qui s'avance assez loin dans la mer et qui est appelé cap d'Ambre par la raison que c'est dans ces parages qu'on trouve et qu'on recueille beaucoup de cet ambre et que c'est là que les commerçants viennent le chercher pour le porter dans le monde entier ».
Quoi qu'il en soit, c'est ce dernier nom qui a subsisté, provoquant de nombreuses confusions, dans les débuts de l'occupation française de Diégo, avec le Camp d'Ambre, l'actuel Joffreville.

Passer ou éviter le Cap  d'Ambre

Quel que soit son nom, ce cap que nous appelons Cap d'Ambre, a été au long des siècles un redoutable obstacle au passage de la côte est à la côte ouest. Pour l'éviter, les pêcheurs ou marins malgaches ont développé des stratégies d'évitement. Dans les années 1860, le Dr Guinet, venu dans le nord en émissaire de la Compagnie de Madagascar témoignait de leur périple: « Je suis allé visiter l'endroit nommé par les indigènes Ampanohara (c'est à dire où l'on fait traverser les pirogues, de l'Est à l'Ouest).Il se trouve au fond de la baie des rafales près de l'Anse Antafo. Il faut des pirogues sakalaves (lakampiara) pour pouvoir être passée à dos d'homme, dans cet endroit, car la route à parcourir est d'environ 4 à 5 milles, et il faut gravir et redescendre la montagne du fond de la baie qui fait du Cap d'Ambre une grande presqu'île ».
Guinet donne plus loin des précisions: « De décembre à avril, les communications par mer d'Antomboko (la province de Diego Suarez sous le contrôle du gouvernement merina NDLR) à Vohemar, sont possibles; les pirogues des Antankares viennent de Nossi-Be à Nossi-Mitsiou et à Vohemar; ils font traverser leurs pirogues à Ampanohara, et, de là, suivent la côte, s'arrêtant chaque soir; en dix à douze jours, ils vont de Vohemar à Nossi-Be , pourvu que le temps soit beau ».

Mais pourquoi ce voyage difficile?

Les pêcheurs de tortue
Nous l'avons vu, l'attrait de la zone nord de Madagascar a été, depuis très longtemps, la quête de l'écaille. Or, les rois Antankara étaient « tompondjia » c'est à dire « maîtres du sable » et, à ce titre, avaient le monopole de la pêche aux tortues. D'après Guinet « Par suite d'une convention passée entre les chefs Sakalaves soumis aux Hovas (ceux de la province d'Antomboko- NDLR) et ceux qui habitent principalement à Nossi-Mitsiou, il résulte que toutes les plages de sable comprises entre le cap d'Ambre au nord et Manambatou au sud, ont été partagées et laissées aux Sakalaves du dehors qui en ont la jouissance, c'est à dire qu'ils ont le droit de s'emparer de toutes les tortues qui viennent pour y déposer leurs œufs, sans avoir à partager l'écaille avec les chefs Sakalaves soumis aux Hovas ».
Les Sakalaves de Nossi-Mitsiou quittent donc leur île vers le mois de juin pour se rendre sur la côte est. Les pêcheurs de tortue se divisent en deux classes: les guetteurs (Ampianbidjia) et les pêcheurs en pirogues (Ampivéhé Ranou).
Les guetteurs
« Chacun d'eux emporte ordinairement une hache, une zagaie, un antsi (espèce de serpe), des hameçons, un couteau à gaine, deux marmites en terre, un briquet fermé hermétiquement dans une corne de boeuf portée en ceinture, des pierres à feu et une espèce d'amadou... Le lieu où chacun doit s'établir est connu et parfaitement limité; nul autre n'a le droit de s'y fixer et d'y prendre des tortues, sans s'exposer à être dépouillé de tout ce qu'il possède ».
Arrivé à l'emplacement choisi, le guetteur se construit une case. Pendant 7 mois il y restera en n'ayant pour travail que la surveillance des tortues et la recherche de subsistance. Lorsque le guetteur reconnait les traces d'une tortue il attache à sa ceinture une petite corde à laquelle il fait un noeud: lorsqu'il arrive à 14 noeuds, soit 14 jours, il ouvre l'oeil car la tortue revient presque toujours au même endroit au bout d'une quinzaine. Il s'empare alors de sa proie et la dépouille de sa carapace. La « chasse » est souvent aléatoire et la recette des guetteurs dépend de leur vigilance!
les pêcheurs en pirogues
D'après Guinet « cette profession est celle des homme hardis, adroits à lancer le harpon ». Plus dangereuse, la pêche en pirogue est aussi plus rentable mais elle exige une connaissance parfaite de la mer. Le franchissement du Bobaomby eut aussi des raisons plus « guerrières » :

Les razzias sur les Comores
A la fin du XVIIIème siècle et au début du XIXème, les Sakalaves organisèrent de nombreuses expéditions sur les Comores pour en ramener des esclaves. Ces expéditions, initiées par les habitants de la côte est, ralliaient des « troupes » « depuis Tamatave jusqu'au Cap d'Ambre » (Guinet). Le lieu de rendez-vous de ces expéditions, qui pouvaient réunir 400 ou 500 pirogues pouvant porter chacune 20 à 30 guerriers était généralement le Cap Saint-Sébastien ou Nosy-Be. Généralement, la flottille longeait la côte jusqu'au nord puis franchissait le Cap d'Ambre. Il n'est cependant pas exclu que, par mauvais temps, les pirogues aient été passées à travers l'isthme du Bobaomby.

Vaincre le Cap d'Ambre

Les lecteurs de La Tribune le savent: du fait de sa merveilleuse situation, la baie de Diégo attira les convoitises des puissances coloniales. Devenue française en 1885, elle fut parée de toutes les vertus « baie où toutes les flottes du monde pourraient se mettre à l'abri », elle n'avait qu'un seul défaut: le terrible Cap d'Ambre. On pouvait lire au début du XXème siècle, cette évocation à faire trembler: « Comme au temps des premiers explorateurs portugais, il n'est pas ...de capitaine de boutre ou de voilier qui n'envisage avec anxiété cette éventualité de doubler le Cap d'Ambre. Toute fausse manœuvre, toute erreur sur la direction y sont à redouter; elles suffisent pour jeter les bateaux à la côte, à moins qu'elles ne les envoient ailleurs. »
Et , de fait, le cap d'Ambre a été et est encore, un terrible pourvoyeur de naufragés. D'ailleurs, les Instructions nautiques de 1885 mettaient en garde les marins: « pendant les mois de juillet et août principalement, il peut arriver que les navires auxquels le propulseur ne peut imprimer, en temps calme, une vitesse de plus de 8 nœuds, soient empêchés pendant plusieurs jours de doubler le Cap de l'ouest à l'est ».
Dangereux, de jour, en raison de vents et des courants, le Cap d'Ambre devenait meurtrier , la nuit, à cause des récifs qui le frangeaient, à une époque où les instruments de navigation n'avaient pas atteint leur degré de perfectionnement actuel.
Plusieurs solutions furent donc envisagées: des solutions d'évitement, une fois encore: la construction d'un canal qui couperait l'isthme du Bobaomby fut sérieusement étudiée. La revue Questions diplomatiques et coloniales évoque plusieurs alternatives: « Le fond de la rade n'est séparé de la côte ouest de l'île que par un isthme de six kilomètres de largeur dont le percement est à l'étude; un premier plan fait aboutir le canal projeté d'un côté dans la baie du courrier, de l'autre dans le cul-de-sac Gallois; malheureusement ce dernier n'est pas navigable, et cette circonstance nécessitera la construction d'un chenal d'au moins six kilomètres de long. Il serait peut-être plus avantageux de réunir l'une des baies d'Amponkarana ou d'Ambavanibe à celle des Cailloux Blancs, qui a des fonds variant de 10 à 30m: le canal ne serait pas plus long, et il n'y aurait pas besoin de chenal ».
Autre solution: la construction d'une voie ferrée reliant les deux côtes, ce qui éviterait aux bateaux la nécessité de franchir le Cap.
Dans la Nouvelle Revue, Etienne rend compte du projet envisagé: « le général Joffre a fait étudier tout récemment le tracé d'un chemin de fer qui, avec un développement d'environ 35 km, relie la baie du Courrier à Antsirane en desservant, sur son parcours, les belles régions de culture et d'élevage d'Antongombato et d'Anamakia. L'étude très complète, faite sur le terrain par M. le capitaine du génie Fénéon, a montré que ce projet ne rencontrera aucune difficulté d'exécution particulière et ne comportera pas de dépenses dépassant la moyenne de celles à prévoir pour les travaux de ce genre. La construction de cette ligne aura pour premier résultat de créer à la baie du Courrier une sorte de port annexe de celui de Diégo.»

Le phare du Cap d'Ambre

On le sait, aucun de ces projets ne vit le jour, sans doute en raison du conflit mondial de 14-18 qui détourna les énergies vers d'autres objectifs
Aussi, faute de pouvoir éviter le terrible cap, on envisagea très tôt la possibilité de le rendre moins meurtrier par la construction d'un phare.
Ce fut chose faite le 1er octobre 1900, comme on pouvait le lire dans l'article en encadré.
Le cap d'Ambre fut également doté, en 1908, d'un sémaphore relié par télégraphie optique à Antsirane et permettant de signaler (avec ceux d'Orangea et de Windsor-Castle) les navires venant du large.
Les bateaux purent enfin franchir le cap de nuit...du moins tant que le phare fonctionna!
Celui-ci fut à plusieurs reprises l'objet de réparations importantes, notamment en 1932 où, au moment de mettre en place un nouveau système d'éclairage, on s'aperçut que l'ossature métallique du phare était défaillante. On envisagea alors la destruction et la reconstruction du phare. En fin de compte, on se contenta de réparer la structure et on y installa en un « système d'éclairage tout à fait moderne » selon la presse de l'époque
Dans les années 70 le phare commença à se fissurer, les feux ne s'éclairèrent plus...mais les gros navires étaient alors suffisamment équipés pour se passer de ses lumières rassurantes.
Et puis, le phare fut détruit: il avait sauvé bien des vies pendant une centaine d'années.
Il est maintenant remplacé par un joli phare tout blanc...mais ceux qui ont connu le phare de 1900 veillant sur les déferlantes qui avaient fait reculer Tristan da Cunha, contemplent encore avec nostalgie les photos de ce qui était l'ultime fanal septentrional de Madagascar
■ Suzanne Reutt - Ass. Ambre

Le phare du cap d'Ambre

1er octobre 1900

Le phare du cap d'Ambre vient d'être terminé.

L'ancien phare du Cap d'Ambre à sa construction
L'ancien phare du Cap d'Ambre à sa construction
C'est là un fait de grande importance pour la navigation dans l'Océan Indien. Les navires venant du Nord pourront désormais reconnaître facilement la terre de Madagascar, et ceux ayant à doubler le cap d'Ambre s'engageront de nuit dans ces dangereux parages,
sans s'exposer à aucun risque.
L'extrémité de la presqu'île qui termine Madagascar au Nord aboutit à la mer par une série de tables basaltiques échancrées de baies, au fond desquelles sont de petites plages recouvertes de palétuviers. Le phare se dresse sur l'une de ces tables, désignée par les navigateurs sous le nom de cap André, au nord de l'Ambatonjanahary. Le sol s'élève de trente mètres environ au-dessus de la mer; le feu du phare est établi à 64 mètres d'altitude et sa portée est de 18 milles (33.336 mètres).
La substruction en maçonnerie sert de base à une tour métallique de 30m 45 de hauteur, d'un poids total de 73 tonnes et surmontée d'une lanterne de 2 mètres de diamètre, à soubassement également métallique.
L'appareil donnera un feu éclair de quatrième ordre, à éclats blancs réguliers, de cinq en cinq secondes, avec optique à deux lentilles embrassant chacune 180 degrés d'horizon. Le plan focal est à 32 mètres au-dessus de la base de la tour.
Le phare du cap d'Ambre, le feu de l'îlot des Aigrettes à Diego-Suarez, ceux de la pointe Tanio et de !a pointe Hastie à Tamatave, ceux de la Pointe de Sable et d'Anorombato à Majunga, sont la réalisation partielle du programme général d'éclairage des côtes de Madagascar, étudié dès 1897 par MM. le colonel Roques et le capitaine de vaisseau Le Dô.
M. Suais, ingénieur en chef des colonies, avait déjà, en 1892, présenté au Ministre un rapport sur l'éclairage des côtes Nord de l'île et de la baie de Diego-Suarez.
L'étude du phare du cap d'Ambre fut faite sur place en 1897 par M. le capitaine du génie Vernier, puis soumise, à Paris, au comité des travaux publics des colonies et à la commission permanente des phares. Le projet ayant été complètement élaboré, le département des colonies traita en 1898 avec la société des établissements Henry Lepante pour la fourniture de la tour métallique, ainsi que de la lanterne et de l'appareil.
La direction des travaux fut confiée à M. le capitaine Ferrand, secondé par M. l'adjoint du génie Demarquez, et l'aviso Pourvoyeur, de la division navale, transporta de Diego-Suarez à la baie de Loitsina les pièces démontables débarquées par le paquebot.
Pour la• construction des maçonneries et pour les manœuvres du montage de la tour,60 ouvriers malgaches durent être recrutés à Tananarive, 50 Anjouanais se joignirent à eux, enfin des prestataires furent fournis par la province de Diego-Suarez.
Les conditions du travail furent des plus pénibles, par suite de causes diverses et multiples: intempéries, violence des vents, mauvaise qualité des eaux potables, difficulté des ravitaillements, manque de moyens de communications, inexpérience des ouvriers, et enfin présence en grand nombre de ces puces de sable dites pénétrantes, dont la piqûre est très douloureuse.
Il est juste d'ajouter que ce magnifique résultat a pu être obtenu en moins d'une année à force de persévérance, d'énergie et de dévouement.

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