Si à Diego Suarez, les conséquences de la grève du personnel de la compagnie Air Madagascar se font de plus en plus ressentir, les autres régions du nord ne sont pas abandonnées par les touristes qui optent pour d’autres moyens de transport
Cette obstination des touristes ne permettra certes pas aux opérateurs d’atteindre les bénéfices escomptés pour la haute saison 2015, mais elle constitue un signe encourageant de l’attrait que représente la zone nord. Sur la situation actuelle du secteur touristique, interview de Fabrice Plantive, président du conseil d’administration de l’office régional du tourisme de Nosy Be et directeur général du Royal Beach Hôtel.
Il faut un transport aérien qui s’ouvre à la concurrence
Des groupes de touristes continuent d’arriver et de visiter Ambilobe, Nosy Be et les îles environnantes malgré la grève d’Air Madagascar. La régularité des vols d’Air Austral et d’Ewa Air y est certainement pour quelque chose. Les deux compagnies totalisent quatre vols par semaine à destination de Nosy Be provenant de la Réunion et de Mayotte.
Mais des voyageurs choisissent le transport terrestre. Pour le président du conseil d’administration de l’office régional du tourisme de Nosy Be, Fabrice Plantive, l’ouverture du transport aérien à d’autres compagnies et donc à la concurrence stimulera Air Madagascar. Le blocage est en effet dû au fait qu’Air Madagascar veut garder le monopole du transport aérien. « La concurrence oblige la compagnie à être plus performante » soutient-il. Pour l’instant, « il n’y a pas que l’industrie du tourisme qui est en difficulté. Toute l’économie est bloquée ».
D’après le PCA, il faut cinq gros porteurs en plus de ce qui existe déjà pour réussir à satisfaire la demande pour la destination Nosy Be. « Il faut rentabiliser le trafic et pour cela, il faut qu’il y ait plus de vols » dit-il « la lueur d’espoir c’est la reprise en concession de l’ADEMA (aéroports d’Ivato et de Nosy Be, NDLR) . Elle permettra l’agrandissement de l’aéroport de Nosy Be ». De l’espoir aussi sur le développement des activités car la culture et l’histoire commencent à être exploitées. L’amélioration de certains sites par le projet Pôle Intégré de Croissance (PIC), route vers Mont Passot, création du parc marin Nosy Tanikely, sont aussi des avancées qui ne sont pas négligées. Selon les chiffres de la direction régionale du tourisme DIANA, l’effectif des visiteurs de l’île aux parfums de 2013 à 2014 a évolué. 41 458 touristes ont visité Nosy Be en 2013, 59 700 en 2014.
Encourager le tourisme national
Le développement du tourisme pour les nationaux aurait un apport considérable. Fabrice Plantive affirme qu’il y a beaucoup de touristes potentiels à tous les niveaux. Les offres sont adaptées à toutes les bourses. Au Royal Beach, les touristes de nationalité malagasy représentent 30% de la clientèle. L’effort pour attirer les ressortissants malgaches serait conjugué à celui de l’office national du tourisme (ONTM). L’ONTM qui affirme « que favoriser et développer le tourisme local offre un potentiel considérable, car les m algaches ont beaucoup de choses à découvrir de leur Île ». Eric Koller, PCA de l’ONTM avait annoncé en 2014 faire du tourisme local « une priorité de l’office ».
■ V.M