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La vallée du Sambirano
La vallée du Sambirano

Premier producteur mondial d'ylang-ylang, plantations de café, cacao, vanille, mais aussi plages, mangroves, montagnes et réserves naturelles : le district d'Ambanja présente une diversité d'un très grand intéret touristique

La région d'Ambanja est aussi connue sous l'appellation de Vallée Sambirano, du nom du fleuve qui la traverse depuis le cœur de la partie nord du pays, le massif du Tsaratanana, jusqu'au fond de la Baie d'Ampasindava. Tout au long de sa course vers la mer le Sambirano irrigue une large vallée fertile bordée par deux massifs montagneux qui ont donné leur nom à deux réserves naturelles : Manongarivo et Tsaratanana où se trouve le mont Maromokotra, le plus haut sommet de Madagascar (2 876 m).
La vallée du Sambirano constitue un ensemble d'une superficie de 3 000 km2, complexe et original de par son relief et son climat. Dans le bassin du Sambirano protégé du vent par un amphithéâtre de montagnes boisées, les importantes pluies alliées à la fertilité des sols riches des alluvions drainés par le fleuve pendant des siècles ont permis le développement de nombreuses cultures d'exportation (vanille, cacao, café, poivre...). En toutes saisons c'est l'exubérance de la végétation qui frappe avant tout l'oeil du visiteur. Depuis les sombres hauteurs où subsistent des restes de forêt primaire, en passant par les bouquets de ravenala (arbres du voyageur) des contreforts de la vallée, jusqu'aux grands arbres d'ombrage qui protègent les plantations : c'est la palette des verts qui domine le paysage du Sambirano, beau couloir à aspect bocager aux damiers de rizières et petites exploitations agricoles. Au débouché du fleuve, c'est la mangrove qui prédomine, avec de vastes superficies plantées de palétuviers et abritant une faune et une flore exceptionnelles.
Avec une population de près de 35 000 habitants, la ville d'Ambanja est au carrefour entre la Capitale (500km) et la ville de Majunga, l'île de Nosy Be et Diego Suarez (220km).

Cascade d'Ambobaka
Cascade d'Ambobaka


Le district d'Ambanja est constitué d'un ensemble de 18 communes rurales et urbaines sur une superficie de 6 328 km2. La population est essentiellement rurale (environ 85%) et tire principalement ses revenus des cultures de rentes. Sur les 240 000 ha de terres cultivables, seuls 90 000 ha sont effectivement cultivés dont 42% en riziculture et 21% en cacaoyers. La production de cacao est d'environ 6 000 tonnes par an, représentant une fraction minime de la production mondiale. Mais le cacao produit est considéré comme un des meilleurs qui soit. Les conditions climatiques permettent en effet la culture conjointe des trois variétés majeures du cacaoyer : criollo, forastero et trinitario. Une partie de cette production fait l'objet d'une certification « bio ».
Si le riz et le cacao occupent la plus grande part des terres cultivées, les paysans produisent également des épices (vanille, poivre, baie rose), et des plantes à parfum (ylang-ylang, vetiver, patchouli). Les revenus des cultures de rente sont complétés par du maraîchage et du petit élevage, ainsi que par la pêche.
Le passé géologique fortement marqué par le volcanisme a rendu cette région riche en pierres précieuses. On y retrouve des mines de grenat démantoïde, de saphirs, et autres pierres précieuses ou semi-précieuses qui attirent de fortes concentrations de population, ce qui ne va pas sans engendrer de sérieux problèmes sociaux et environnementaux.

Chargement de cabosses de cacao dans une plantation
Chargement de cabosses de cacao dans une plantation
Un potentiel touristique à développer

Malgré un potentiel non négligeable, le tourisme reste assez peu développé. La région souffre en effet de la concurrence de l'île de Nosy Be toute proche, haut lieu du tourisme à Madagascar. Si toutefois peu d'infrastructures aux normes internationales sont présentes, des hôtels de petites et moyennes catégories permettent l'accueil de tout type de clientèle. Entre Diego Suarez et Nosy Be qui proposent un tourisme essentiellement balnéaire, la région du Sambirano peut mettre en avant la pratique de l'agro-tourisme et de l'éco-tourisme. Un Groupement des Opérateurs Touristiques du Sambirano a vu le jour en 2011 en partenariat avec l'Office Régional du Tourisme de Diego Suarez, dans l'objectif de promouvoir et de développer le tourisme dans cette région. Plusieurs ONG et programmes de développement apportent un soutien à la mise en place de structures d'accueil dans des villages, et assurent la formation des populations locales.
La région du Sambirano est aussi un haut lieu de la culture traditionnelle, celle des Sakalava Bemazava, avec ses sites sacrés dont : l'île de Nosy Faly, le lac sacré d'Anjavimilay, les sources thermales d'Andranomandevy, ou encore le massif d'Ambohidravy devenu réserve naturelle depuis peu. Cette culture très vivante est marquée par de nombreuses cérémonies qui rassemblent des foules considérables et offrent un spectacle coloré et authentique aux rares visiteurs qui ont le privilège d'y assister.

 

Ambanja, capitale du cyclo-pousse

Avec plus de 250 licences de cyclo-pousse, Ambanja est sans conteste la ville reine de ce moyen de transport peu commun. Apparu en 2010, l'absence de relief marqué avec de très grandes étendues planes dans la ville a sans doute favorisé ce choix. Le coût de revient sans égal du cyclo-pousse a opposé une concurrence acharnée aux taxis traditionnels qui n'ont pas été sans dénoncer cette apparition et la mairie a du sévèrement réglementer la profession.
Si on est pas pressé, une promenade sous le calme des grands arbres offre un moment de détente inégalée...
Ambanja, capitale du cyclo-pousse



Carte : le district d'Ambanja Carte : le district d'Ambanja

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