Le bazar de la S.C.A.M.A., en bordure de la R.N.6., est trés fréquenté par les habitants du quartier
Le quartier S.C.A.M.A. hérite cette dénomination de la Société de Conserves Alimentaires de la Montagne d’Ambre. Il est délimité par la commune rurale Antanamitarana, les quartiers Tsaramandroso, Manongalaza, Ambalakazaha. C’est un quartier que les administrateurs de la Commune qualifient à vocation rurale
La S.C.A.M.A. est à 5 km du centre ville d’Antsiranana. C’est dans le quartier de la S.C.A.M.A. qu’est installé le grand séminaire Paul VI. Il s’agit d’un établissement d’enseignement supérieur et de formation de prêtres. Les séminaristes y suivent des études bibliques, théologiques, philosophiques et pastorales. La population a l’eau potable grâce à 14 fontaines publiques dont quatre qui ne sont pas fonctionnelles. C’est dans ce quartier que se situe la gare routière récemment rénovée. Elle accueille voyageurs et transporteurs desservant les zones régionales et nationales. La S.C.A.M.A. a un marché de quartier où légumes, produits de la mer, fruits et vêtements sont vendus. La mairie envisage le déplacement de ce marché près de la gare routière puisqu’il est actuellement installé en bord de la route nationale. Le quartier est subdivisé en six secteurs.
Akany Fitiavana
La mission des sœurs de la communauté du Cœur Immaculé de Marie est le travail en milieux défavorisés, des maisons pour des femmes en difficulté, la formation de jeunes pour la mission, organisation de stages pour jeunes adultes, collaboration avec les laïques pour la mission. L’éducation et la prise en charge de personnes handicapées n’est donc pas dans leur charisme. Cependant, une triste réalité s’est imposée à elle, ce qui conduit à la création de l’akany fitiavana (akany : foyer, fitiavana : amour). En 2005, Zanchetta Paolo, Italien, bienfaiteur de trois jeunes hommes handicapés a dû retourner dans son pays. Il a confié ses protégés aux sœurs de la CIM. Deux jeunes ont un handicap moteur et mental sérieux, le troisième communique assez bien malgré son handicap et peut se déplacer. Un homme s’occupe jour et nuit des trois hommes. Ils sont maintenant âgés d’entre 18 et 25 ans. Le jeune homme qui donne les soins est rémunéré par la communauté. Les religieuses n’envisagent pas une seule seconde d’abandonner les trois handicapés, mais l’akany fitiavana ne recueille plus des personnes en situation d’handicap.
Maçonnerie
Le chef quartier Ismaël affirme que la plupart des jeunes de la S.C.A.M.A. ont des activités en rapport avec la construction de bâtiment. C’est le cas de Sylvain et de Juliano qui travaillent au bord de la RN6 du matin jusqu’à 16h. Ils y fabriquent environ 250 parpaings par jour, sans parler des balustres et autres équipements pour la construction. « Notre travail est rude, il faut avoir de la force. Mais une fois habitué, on ne sent plus la fatigue et les douleurs musculaires » explique Sylvain. Pendant que l’un effectue le mélange, l’autre récupère le sable de l’autre côté de la route avec une brouette. Juliano relate sa tâche quotidienne « nous mélangeons le ciment avec de l’eau et du sable. Lorsque le client le demande, on y ajoute aussi des gravillons de basalte ». Un parpaing coûte 1 000 Ariary, le client paye 200 Ariary la pièce lorsque c’est lui qui prend en charge les dépenses en eau, sable et ciment. Sylvain explique les difficultés que rencontre leur domaine d’activité « à 24 000 Ariary le sac de ciment, c’est trop cher. L’eau est à 10 000 Ariary le bidon de 100l et le sable transporté par un camion de 3,5 tonnes à 300 000 Ariary. Ça a un impact sur le prix de nos produits, les gens hésitent à acheter » dit-il. Le terrain, leur patron le loue à la mairie. Les deux hommes, d’une vingtaine d’année admettent bien vivre de cette activité, mais leur rêve c’est de créer une petite entreprise du même type.
Polyclinique le Samaritain
Le centre de diagnostic médical « Le Samaritain » offre des services en biologie médicale, imagerie, diagnostic cardio-vasculaire, visites médicales de base et spécialisées et une chirurgie ambulatoire
La construction du centre de diagnostic médical « Le Samaritain » a débuté en 2002 à l’initiative de l’ONG italienne Next Onlus. Cette ONG est crée en 1998 par le chercheur scientifique Luigi Bellini. Le centre « Le Samaritain » ouvre ses portes en 2006. Il occupe une superficie de 3 000m2 accordée par l’église catholique romaine malgache et offre des services en biologie médicale, imagerie, diagnostic cardio-vasculaire, visites médicales de base et spécialisées et une chirurgie ambulatoire.
La partie administrative du centre est assurée par la Congrégation des sœurs de Saint Jean Baptiste.
L’ONG Next Onlus avec ses partenaires étend ses actions par la construction d’un bâtiment pour accueillir un service maternité et un service de chirurgie. Cette infrastructure de 5 000m2 comporte une salle opératoire principale, une salle opératoire d’urgence, une salle d’accouchement, une salle de stérilisation, une salle postopératoire et un centre d’hémodialyse.
EPP SCAMA
Depuis que six instituteurs ont été affectés à l’EPP SCAMA, l’effectif des élèves par salle a diminué. Il est passé de 75 à 50 enfants. « Cela nous permet de suivre de plus près l’évolution de chaque élève » soutient Rakotondravita Antonio Noelson, maître d’école. Mbotimamy Marie Christine est la directrice de l’école. Elle gère 28 enseignants et 978 élèves du préscolaire à la CM2. L’EPP SCAMA a 15 salles de classe et un bibliothèque. Il est clair que l’école manque de salle. Des élèves retournent en classe le samedi matin pour compléter les 25 heures de cours hebdomadaire.
L’existence d’une classe pour enfants trisomiques ouverte à l’initiative de l’ONG Maison de sagesse fait la particularité de l’EPP. Une cinquantaine d’enfants trisomiques sont scolarisés dans cette école pour cette année scolaire 2013-2014.
Rencontre avec M. Ismaël, chef du fokontany S.C.A.M.A.
LtD : Quelle est le trait caractéristique du quartier de la S.C.A.M.A. ?
Ismaël : Les habitants du fokontany proviennent de différentes régions de Madagascar, il y aussi beaucoup d’expatriés français. Malgré la différence, il n’y a jamais eu de problèmes graves. Nous renforçons la solidarité en effectuant de l’ « asa tana-maro » (travail collectif), nous entretenons les canaux et nettoyons ensemble les ruelles.
LtD : Toute la population a accès à l’eau potable ?
Ismaël : Nous avons de nombreuses fontaines publiques, 14 plus précisément, mais quatre kiosques récemment installés n’ont pas accès à l’eau parce qu’il n’y a pas de canalisation. Pour l’hygiène, nous avons deux lavoirs publics qui fonctionnent bien.
LtD : Et l’accès à l’éducation et à l’enseignement?
Ismaël : Nous n’avons qu’une seule école primaire publique. Il arrive souvent que l’enfant obtienne son certificat d’étude primaire élémentaire, mais qu’il ne peut pas aller au collège d’enseignement public. N’ayant pas le moyen de l’envoyer dans un collège privé, les parents préfèrent ne pas le scolariser. C’est triste, mais il n’y a que le CEG PK3 et les enfants sont tellement nombreux. Tout le monde ne peut y accéder. Après le BEPC, (brevet d’étude du premier cycle), ils vont au lycée d’Antanamitarana.
LtD : Pour se distraire, que font les jeunes ?
Ismaël : Il y a le morengy au terrain Barma et à la STAR. Des tournois de foot sont parfois organisés au terrain du grand séminaire Paul VI. Il n’y a pas tellement de quoi s’occuper en dehors des heures de travail.
LtD : Quelles sont les difficultés que rencontre actuellement le quartier ? Ismaël : L’insécurité… Elle est liée à l’absence d’éclairage public. Dès que le soleil se couche, tous les coins sont sombres. Les crimes et les délits se multiplient.
■ V.M