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Comme dans beaucoup d'autres quartiers de Diego Suarez, les rues et ruelles du fokontany Grand Pavois sont en très mauvais état
Comme dans beaucoup d'autres quartiers de Diego Suarez, les rues et ruelles du fokontany Grand Pavois sont en très mauvais état

Grand Pavois est l’un d’un quartier à plus petite superficie de la Commune Urbaine d’Antsiranana. Il est séparé du quartier Tanambao V par la route de la Pyrotechnie. La cité Grand Pavois, Mahatsara, Tsaramandroso, Mangarivotra constituaient un seul quartier avec Tanambao V. En 1997, Grand Pavois se sépare du groupe et devient un Fokontany à part entière

Grand Pavois
Le chef fokontany de Grand Pavois, Randrianasolo Jaonasy
Le chef fokontany de Grand Pavois, Randrianasolo Jaonasy
Selon le chef fokontany Randrianasolo Jaonasy, le nom Grand Pavois vient de la dénomination de l’entreprise constructrice de la cité. Elle aurait fourni le travail à la Société d’Equipement Immobilier de Madagascar, SEIMAD tout comme. Des centaines de logement ont été construites abritant actuellement 800 familles. Construits en début des années 1960, les logements ont été vendus dans les années 1980. Randrianasolo Jaonasy se souvient qu’en 1984, lorsque les logements ont été mis en vente, celui destiné au célibataire coûtait 540 000 FMG. Le prix des logements pour les mariés allait de 940 000 (deux pièces) à 1 500 000 FMG (quatre pièces). Les acheteurs-locataires payent le prix de la maison pendant dix ans.
Rencontre avec Randrianasolo Jaonas, chef du fokontany Grand Pavois

Randrianasolo Jaonasy s’est installé à Grand Pavois en 1972 avec son épouse. Douze ans plus tard, il achète un logement, quatre pièces de la cité SEIMAD. Il est père de deux garçons et cinq filles. Une éducation « scout » au sein de l’église METM (Mission Evangélique Teratany eto Madagasikara) et l’intégration à diverses activités associatives ont développé sa capacité de meneur. Très jeune, il adhère au parti social démocrate, parti politique du Président Philibert Tsiranana. En 1975, il a connu comme d’autres jeunes un engouement pour l’idéologie de Didier Ratsiraka et est resté fidèle à l’AREMA jusqu’en 2002. Depuis 2005, il est membre du parti Tiako i Madagasikara.
Sur le plan professionnel, Randrianasolo Jaonasy est retraité de la SECREN depuis 2008. Il a obtenu son Certificat d’Aptitude Professionnelle du Centre d’apprentissage (actuellement CEG François de Mahy) en 1968. Il en sort ouvrier polyvalent.

 Le centre d'ophtalmologie de Grand Pavois
Le centre d'ophtalmologie de Grand Pavois

Randrianasolo Jaonasy fait son entrée dans le monde du travail en août 1968 à la Direction des Constructions et Armes Navales (DCAN) qui devient SECREN à partir de 1975. Il y travaillait jusqu’en 2008 en tant que «  charpentier tôlier navire ». Il est particulièrement fier d’avoir contribué à la construction des bateaux de guerre malgache « Toky » « Mailaka » « Fanantenana ». Il se souvient de sa première élection à la fonction de président du Fokontany. C’était en 1989. « J’ai recueilli 416 voix contre 326 pour l’autre candidat ». Suite au changement de régime de 1992, il a été destitué. Il reprend son poste de président de fokontany en 1997 et y reste jusqu’en 2002. A la suite, encore, d’un changement de pouvoir, il perd sa place. En 2005, il est nommé adjoint du président de fokontany. Il est élu chef du fokontany en octobre 2009 et occupe cette fonction jusqu’à aujourd’hui. Randrianasolo Jaonasy totalise 18 ans dans l’administration du Fokontany. Il constate que le Fokontany et le Fokonolona (l’assemblée générale des habitants du quartier) perdent peu à peu leurs valeurs. « Je rejoins mes confrères pour dire que le Fokontany n’a son importance administrative qu’en période électorale. Néanmoins, il y a des services techniques déconcentrés qui cherchent notre collaboration et considèrent le Fokontany tel une hiérarchie à ne pas surpasser. En matière de sécurité, les gens comptent encore sur les chefs Fokontany pour arranger divers problèmes et établir des documents. Notre décision d’y donner suite ou de renvoyer vers d’autres autorités plus compétentes importe aux habitants du quartier ».



Interview

Presque tous les quartiers de Diego Suarez ont une école primaire publique, pourquoi n’y en a-t-il pas à Grand Pavois ?
Le quartier n’a plus de terrain pour la construction d’une EPP. Il y en avait mais le temps que nous nous préparions à demander à la SEIMAD qu’elle octroie le terrain au fokontany, il a été vendu. Maintenant, les enfants vont aux EPP les plus proches : Mahatsara ou Labigorne. Les collégiens vont un peu plus loin, au CEG PK3 ou aux collèges catholiques.

Comment se fait-il que le bureau du fokontany occupe une partie du foyer des jeunes ?
En fait, ce bâtiment appartient au fokontany. Le Conseil Général du Finistère a financé sa construction en 2003 à hauteur de 70 millions d’Ariary. Le fokontany a pris en charge deux millions d’Ariary, un apport des bénéficiaires. La maison de quartier a ouvert ses portes en 2005. Nous y organisons les assemblées générales du quartier. Depuis 2012, la maison de quartier est devenu foyer des jeunes. Le bâtiment appartient toujours au fokontany, mais la gestion de cet espace jeune est confiée par la direction régionale de la Jeunesse et des Loisirs aux jeunes pairs éducateurs. Le Fokontany y tient toujours ses réunions, mais en tant que foyer des jeunes, il est surtout utilisé pour les activités sportives (entraînement de karaté notamment) et pour des cours de langue. En cas de location de la grande salle, pour mariage entre autres, les frais de location versés sont partagés entre le gestionnaire et le Fokontany.

Y a-t-il une organisation particulière sur la vie sociale du quartier ?
La solidarité et l’entraide occupent une place très importante. Nous avons une quantité importante de riz qui vient de chaque foyer. Nous, dirigeants du fokontany insistons pour venir en aide aux personnes en détresse. Lorsque quelqu’un meurt, la famille a des charges importantes car il faut nourrir les gens qui viennent l’assister dans son malheur. Leur fournir du riz, est le moyen qu’a le fokontany pour la soutenir. Nous enregistrons dans un cahier les dons (argent ou riz) effectués par les habitants du quartier. En ce qui concerne les travaux en commun (nettoyage par exemple), il est de plus en plus difficile d’entraîner les jeunes. La vie est rude, ce qui rapporte de l’argent est pour eux la priorité. Sur le plan administratif, le quartier est subdivisé en trois secteurs  : ouest, centre et est.

Le quartier rencontre-t-il des problèmes d’approvisionnement d’eau ?
Non, les habitants ont l’eau de la JIRAMA toute l’année, sauf bien sûr en cas de coupure généralisée. Comme la plupart des foyers constituant le quartier ont été construits par SEIMAD, ils ont été fournis avec l’eau courante. Il y a tout de même des familles qui doivent chercher de l’eau aux bornes fontaines publiques. Le quartier en a deux dont une au lavoir public. Pour la deuxième, nous envisageons la construction d’un kiosque. Toutefois, les deux bornes fontaines fonctionnent bien.

Et la sécurité ?
L’insécurité, je pense, touche tous les quartiers. A Grand Pavois, c’est un peu calme depuis la fête de l’Indépendance. Avant, les foyers se font cambrioler même en plein jour. La nuit, tout le monde le sait, il vaut mieux ne plus sortir après 20 heures. En 2011, nous avons réfléchi au sein du fokontany pour la mise en place d’un andrimasom-pokonolona (entité traditionnelle de sécurité des fokontany), mais suite à des incidents avec les bandes de délinquants, nous y avons renoncé. Une bande de jeunes de Tanambao V a semé le trouble à Grand Pavois. Des jeunes qui sortaient d’un entraînement de football ne les ont pas laissé faire. Lorsque les forces de l’ordre sont arrivées, ils ont procédé à des arrestations. Trois jeunes de notre quartier ont été appréhendés et ont fait plus d’un an de prison. Cela a ôté à nos jeunes toute envie d’assurer la sécurité du quartier.

Le fokontany dispose-t-il d’un plan de développement ?
Le comité de développement du fokontany est mis en place, mais aucun plan de développement n’est élaboré.

D’autres problèmes que vous souhaitez en parler ?
En 2003, nous avions le choix entre reconstruire les rues du quartier, mettre en place une maison de quartier ou construire des canaux d’évacuation des eaux usées. Comme nous bénéficiaires, nous devions apporter notre part dans le financement, c’était la construction de la maison de quartier qui nous était possible. Maintenant l’évacuation des eaux usées pose problème. Les rues et ruelles du quartier sont en très mauvais état. Il faut trouver des solutions à tout cela. 90% des ordures stockées à Grand Pavois proviennent d’autres quartiers. C’est exaspérant, il y a des gens qui vont jusqu’à transporter leurs ordures en camion pour les déverser sur tout terrain qu’ils trouvent vide. Si l’on met du temps à les dégager, il forment sur le lieu un véritable dépotoir. C’est triste d’arriver à un point où des gens doivent vivre avec les ordures que d’autres ont produit !

Foyer Nazareth, Le foyer Sainte Famille,

Une vingtaine d’enfants grandissent au sein de ce foyer, ce sont des enfants abandonnés et des orphelins accueillis par la sœur Jeanine Couve (infirmière, enseignante et religieuse) et ses collaboratrices. Le foyer Nazareth de Grand Pavois est un foyer Sainte Famille. Il a accueilli pour la première fois des enfants défavorisés en 1977. Sœur Jeanine et le foyer ont donné un abri et éduqué 70 enfants pendant 37 ans d’existence. Ces termes rassurants « Petite est la maison, grand est notre cœur » sont la devise du foyer car l’objectif est de donner à chaque enfant une maison, une famille et la possibilité de grandir en jouissant de ses droits. Chaque enfant est scolarisé et ne quitte le foyer que lorsqu’il a le moyen de subvenir à ses besoins. Même si le foyer s’autofinance grâce à des activités agricoles, il reçoit l’aide d’autres associations et d’actions humanitaires.

■ V.M


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