L’un des quartiers les plus vastes de Diego Suarez. Ambohimitsinjo est découpé en deux parties : Mahatsinjo et Ambohimandroso, mais officiellement il est subdivisé en sept secteurs menés par des bénévoles
Ce quartier, stratégiquement positionné, est un de ceux qui accueille le plus grand nombre d’établissements scolaires
Les établissements scolaires privés prolifèrent à Ambohimitsinjo. Un emplacement intéressant pour ceux qui investissent dans l’enseignement car Ambohimitsinjo est au cœur des quartiers du sud de la ville. La RN6 le sépare de Morafeno, au nord se trouve Soafeno, à l’ouest Ambalavola et au sud la SCAMA. Cette situation rend service aux habitants, car il y a plus de choix sur les établissements où instruire les enfants et les jeunes. Le quartier a une école primaire publique, le lycée technique professionnel y est installé et le collège d’enseignement général, CEG PK3 n’est pas loin. Chaque établissement doit obtenir l’aval du Fokontany avant de faire la demande auprès de la circonscription scolaire ou de la direction régionale de l’éducation nationale. « Lorsque nous estimons que l’ouverture de l’école est nécessaire, nous veillons à ce que l’entourage y soit favorable. Et ce jusqu’à demander (ou exiger) la fermeture d’un bar qui s’est installé à proximité ». Au dernier recensement, réalisé en 2011, 20% des enfants (en âge d’être scolarisés) ne vont pas à l’école. « Ce sont les enfants d’immigrés d’une autre région du pays, ils négligent la scolarité de leurs enfants, nombreux n’ont pas de copie » dit le chef fokontany.
Interview de Salo Richard, chef du Fokontany Ambohimitsinjo
Pour beaucoup Ambohimitsinjo représente l’insécurité, et pas n’importe quelle infraction : les meurtres à coups de couteaux. Votre avis ?
C’est bien triste, mais c’est la réalité. Le problème est qu’Ambohimitsinjo se retrouve au centre, les délinquants voire des criminels pénètrent sur le territoire. Les coins les plus appréciés par ces individus sont le stade mitabe, les environs de la direction de l’information et d’autres endroits dans le sud et l’ouest du quartier. Les agressions se font de plus en plus rares puisque les forces de l’ordre font des patrouilles, mais les affrontements entre les élèves du lycée technique, de bandes adverses sont un tout autre problème. Un autre type d’infraction est apparu dernièrement, des zébus volés à Antanamitarana ou Ambalavola sont tués à Ambohimitsinjo. Le territoire est très grand qu’il est difficile de tout contrôler.
Qu’y a-t-il à faire face à cette insécurité grandissante ?
Actuellement, nous comptons sur les forces de l’ordre. Toutefois, nous nous efforçons de reconduire les jeunes vers le droit chemin. Il est arrivé où moi, chef du quartier, et la secrétaire nous moralisons les jeunes et les conseillons. Nous fixons des règles avec les parents. S’ils sont locataires, nous les expulsons du quartier. S’ils sont propriétaires, nous leur faisons signer des lettres d’engagement, les tenant responsables tout comme leurs enfants, des actes que ces derniers commettent. Nous avons mis en place des andrimasompokonolona (police communautaire) qui ont prouvé leur efficacité en 2007 et 2008. Ils se sont arrêtés en 2009 à cause des événements politiques puis nous avons repris en 2012. A cause d’un incident créé par un individu que les membres de l’andrimasompokonolona voulait s’assurer l’identité, ce moyen de protection a été abandonné. Il est difficile de regrouper à nouveau des volontaires.
La plupart des quartiers du sud de la ville ont difficilement accès à l’eau, qu’est-ce qu’il en est pour Ambohimitsinjo ?
La population n’a pas d’eau de 6h à 21h. Pour ceux qui ont l’eau par les bornes fontaines publiques, il faut sortir la nuit et faire la queue. Les habitants disposent de huit bornes fontaines, une ne fonctionne plus. Dès la moitié du mois de septembre et jusqu’en décembre, la population a difficilement accès à l’eau potable.
Y a-t-il un plan pour le développement du quartier ou au moins pour améliorer la situation actuelle?
En 2008, nous avons tenté par nos propres moyens de construire des canaux pour l’évacuation des eaux insalubres et des eaux de pluie, mais il y a eu beaucoup de pertes à cause de va-et-vient inutiles de l’engin que le Fokontany a loué pour creuser les canaux. A l’époque, chaque ménage cotisait (20 000 Ar) pour la réalisation des travaux. L’objectif était d’évacuer les eaux qui inondaient trois secteurs d’Ambohimitsinjo durant la période de pluie. La construction n’étant pas réalisée, ce problème subsiste. La Commune Urbaine ne nous assiste pas. Le comité de développement du fokontany est mis en place en 2009 et nous avons un plan de développement. Reste à trouver les moyens de le réaliser.
Madagascar National Parks
La direction inter-régionale de Madagascar National Parks Antsiranana, MNP se trouve à Ambohimitsinjo, au bord de la route nationale n°6. Cette direction inter-régionale par les directions de parc gère trois parcs nationaux : la Montagne d’Ambre, Marojejy et Ankarana. Elle gère les deux réserves naturelles intégrales de Lokobe et Tsaratanàna , les réserves spéciales d’Anjanaharibe sud, Manongarivo et Analamerana. La gestion du parc marin de Nosy Hara est aussi de son ressort.
En ce moment, on parle encore de terrain de l’ANGAP pour désigner les terrain de basketball à côté des bureaux du MNP. Avant de devenir Madagascar National Parks en 2008, cette ONG était l’ANGAP ou Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées. Cette dernière est créée en 1990, reconnue d’utilité publique en 1991 et mandatée par l’Etat pour gérer les aires protégées. La mission de Madagascar National Parks et de ses directions interrégionales est la conservation, la gestion durable et rationnelle des parcs nationaux et des réserves naturelles. Ainsi, MNP contribue à instaurer le partage équitable des bénéfices générés par les aires protégées avec la population riveraine. Par ailleurs, elle valorise l’écotourisme et la science.
La télévision Varatraza diffuse les informations régionales à 13h30, les rediffusions sont à 18h30 et le lendemain à 6h du matin. A ces heures, les techniciens rompent le programme national pour le journal télévisé régional. Samedi, le décrochage dure deux heures car il y a des émissions préparées pour la région. Le week-end et en cas de besoin, la télévision Varatraza peut interrompre le programme de la TVM nationale jusqu’à 17h. Pour la radio, le journal est à 17h05. La télévision Varatraza et la radio Baomby ont chacun un studio de diffusion, un studio de montage (chacun), une régie technique de dépannage et une régie publicitaire. Les studios ne sont pas climatisés (faute de moyens) donc ne sont pas hermétiques.
La radio couvre un rayon de 75 km à vol d’oiseau et la télévision sur près de 45 km. La radio Varatraza (FM 99.2) transmet le programme de la RNM sans interruption tandis que la radio Baomby (FM 101.2) effectue des décrochages pour les émissions et informations régionales.
■ V.M