155 spécialistes de la santé bucco-dentaire provenant des quatre coins de la Grande île se sont retrouvés pendant deux jours à L’espace Mahefa à Antanamitarana
Même si les membres de l’ordre national des odonto-stomatologistes (ONOS) n’ont pu se rendre à Antsiranana, leur congrès national du 28 et 29 août a été productif car il a permis d’identifier les solutions aux problèmes soulevés
Rehausser la profession d’odonto-stomatologiste
L’espace Mahefa, Antanamitarana a accueilli pendant deux jours, 155 spécialistes de la santé bucco-dentaire provenant des quatre coins de la Grande île. Outre l’assemblée générale des membres de l’ordre, des informations professionnelles, des communications scientifiques, de l’exposition avec présentation de produits et des ateliers pratiques étaient au programme. Des conférences sur le code de santé, la bone mapping en implantologie, les innovations en traitements parodontaux ont vu les interventions respectives du Dr Isabelle Rabenanahary, le Dr Alain Razakatiana et le Pr Simon Alson Rakoto.
Le congrès national permet aux odonto-stomatologistes de discuter des conditions d’exercice de leur profession (éthique, salaire, innovation technologique…), mais interpelle aussi sur la situation bucco-dentaire à Madagascar. Du retard est constaté en matière de qualité des soins et de recours à la technologie. En implantologie, il n’existe que cinq spécialistes à Madagascar et les opérations ne se tiennent que deux fois par an. L’ONOS s’est résolu à tenir des formations de qualité pour tous les membres. Le renforcement du lien et de la solidarité entre les membres est également de mise.
Le thème choisi pour le congrès national 2015 était « Ensemble, rehaussons notre profession ». Un juriste et un magistrat étaient présents à cette rencontre des odonto-stomatologistes afin de discuter de la répression et de la poursuite à engager contre les gens qui se prétendent dentistes alors qu’ils n’ont pas été formés pour cela. Les participants au congrès ont par ailleurs discuté de l’amélioration à apporter aux textes réglementaires. Il a été décidé que le salaire minimum d’embauche d’un dentiste (dans le secteur privé) sera de 800 000 ariary par mois. Il appartiendra au conseil national de transmettre les résolutions prises durant ce congrès à l’exécutif.
Piètre santé bucco-dentaire de la population
Les 960 odonto-stomatologistes inscrits au tableau de l’ordre sont concentrés en villes. Les nouveaux diplômés ont du mal à se fournir le matériel et équipement nécessaire pour l’ouverture d’un cabinet dentaire. Même chose pour l’Etat qui n’investit pas pour la mise en place de services de soins dentaires dans les campagnes. « Ce n’est pas que la santé bucco-dentaire ne soit pas la priorité, mais Un système appelé de « concessionnaire » a été mis en place, mais les jeunes ne tiennent pas jusqu’à la deuxième année de l’accord, au bout de laquelle ils sont recrutés comme fonctionnaires de l’Etat. Les nouveaux diplômés sont embauchés par les Communes, mais le salaire ne suffit pas et les concessionnaires abandonnent. Outre la non-accessibilité de la majorité de la population au service de santé bucco-dentaire, les coûts des soins représentent aussi un obstacle de taille. Les patients ne consultent que lorsque la douleur est insupportable et que l’infection est bien avancée. Le Dr Isabelle Rabenanahary, présidente de l’ONOS avance qu’au moins six dents de beaucoup d’enfants malagasy de deux ans sont touchées par une carie. Bon nombre des individus de plus de 40 ans ont perdus dix sur 28 dents. Or, de la santé bucco-dentaire dépend d’autres organes tels que l’estomac et le cœur. Les coûts des soins dentaires sont si élevés car les produits sont importés. La précarité financière des foyers ne leur permet pas d’engager ces dépenses. Pour faciliter l’accès aux produits, les spécialistes de la santé bucco-dentaire ont envisagé lors de leur congrès national la mise en place à Madagascar d’un centre d’achat de produits dentaires.
■ V.M