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Catégorie : Santé
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D’après le Dr Manitra Rakotoarivony, chef du service de santé du district, 65 cas sur ces 91 ont été détectés à Antsiranana
D’après le Dr Manitra Rakotoarivony, chef du service de santé du district, 65 cas sur ces 91 ont été détectés à Antsiranana I

Le relâchement dans la sensibilisation pour la lutte contre le VIH/SIDA est la raison, selon les médecins, de cette hausse inquiétante de porteurs de la maladie qui touchent surtout les jeunes d’entre 17 et 35 ans dans la région DIANA

En 2014, sur 17 004 individus dépistés, 65 ont été dépistés séropositifs. Pour le premier semestre de cette année, 91 sont séropositifs sur les 7 949 dépistés. D’après le Dr Manitra Rakotoarivony, chef du service de santé du district, 65 cas sur ces 91 ont été détectés à Antsiranana I.

Comme les communications et sensibilisations sur le SIDA se sont faits rares, l’attention de la population s’est relâchée. Telle est l’explication des médecins et des autorités régionales. La rumeur quant à l’inexistence même de la maladie s’est même établie dans les esprits. Cette hausse subite de l’effectif des porteurs du virus ainsi que l’existence de malades perdus de vue attirent l’attention sur la situation. « Les personnes de toutes les classes et structures sociales sont touchées. Tout un chacun doit être vigilant et il est important de connaître son état en se faisant dépister » rappelle le docteur Manitra Rakotoarivony qui dénonce aussi certaines pratiques mettant en danger la vie de la mère et de son enfant « lorsque la femme est enceinte, il y a comme un accord tacite autorisant le conjoint à avoir des rapports sexuels avec d’autres femmes. Ce qui est dangereux car l’homme va ainsi contracter la maladie et la transmettre à sa femme enceinte ». Sur les 28 personnes détectées positives de janvier à mars, six sont des femmes enceintes, quatre sont enregistrées durant le deuxième trimestre et trois au mois d’octobre et novembre. Le plus grave, d’après la responsable de la lutte contre les IST/SIDA pour la DRSP (Direction Régionale de la Santé Publique) DIANA, le Dr Volazandry Priscylla c’est que bon nombre des séropositifs ne reçoivent pas les soins et traitements. Des malades appelés par le service de santé « perdus de vue ». Ils refusent leur état ou ont peur d’être rejetés par l’entourage, continuant ainsi de transmettre la maladie.
Durant le premier semestre 2015, 16 décès causés par le VIH/SIDA ont été enregistrés dans la région DIANA. 134 malades sont actuellement sous traitement ARV (antiretroviraux). A l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la lutte contre le SIDA, le service de lutte contre les IST/SIDA, la Région DIANA et le service de santé d’Antsiranana 1 entendent encourager la population à se faire dépister, à sensibiliser pour éviter que ne soient rejetés ou discriminés les séropositifs et de faire savoir que le SIDA est certes incurable, mais que le séropositif n’est pas condamné à mourir. Le directeur régional de développement, Jaonosy Juslin explique que la célébration fait suite à la concertation internationale qui s’est tenue aux Seychelles au mois d’octobre pour la lutte contre le SIDA. Dans le monde entier, la journée mondiale est célébrée le 1er décembre. Pour la Grande île, cette année, les manifestations étaient organisées le 5 décembre.
■ V.M