La peur de grossir ou de devenir stériles sont les raisons les plus évoquées quant au refus des femmes et des jeunes femmes d’avoir recours aux méthodes contraceptives
Dix adolescentes viennent chaque mois pour demander conseil auprès du dispensaire FISA de la ville puisqu’elles sont tombées enceintes. Toutes ont eu des rapports sexuels non protégés. Les plus jeunes d’entre elles ont 12-13 ans. Sur les 300 patients mensuels du dispensaire, 15 % soit 45 jeunes de moins de 24 ans et un adolescent se décident d’opter pour l’utilisation d’une méthode contraceptive.
Le dispensaire FIanakaviana SAmbatra (FISA) est responsable de la distribution et de la sensibilisation aux méthodes contraceptives et le planning familial. La coordonnatrice du programme FISA dans la région DIANA, le docteur Jaondalana Mboty Tina Fabricia déclare que les jeunes de la ville de Diego Suarez ne s’intéressent pas aux méthodes contraceptives. D’ailleurs, pour les hommes, à part, les préservatifs, la seule méthode contraceptive est la vasectomie. Cette méthode est irréversible et les jeunes hommes ne sont pas tentés de la choisir. Mais chez les femmes, les rumeurs ont encore une force de dissuasion pour ce qui est des contraceptions. Le Dr Jaondalana Mboty Tina Fabricia explique que ce sont les premières et principales raisons. Et ces rumeurs sont dues à l’ignorance et au refus de demander conseil à un médecin. « La plupart du temps, les jeunes filles veulent utiliser les méthodes contraceptives sans demander l’avis d’un médecin. Elles vont juste à la pharmacie et achètent des pilules contraceptives. Ce qu’elles ne savent pas c’est que les pilules qu’elles achètent sans conseils peuvent ne pas être adaptées à leur métabolisme et à leur corps. Elles vont grossir et subir les effets secondaires indésirables. Ces filles vont ensuite raconter à leurs amies que les méthodes contraceptives sont mauvaises pour la santé et le physique ». C’est de cette manière que les rumeurs enflent et n’encouragent pas les autres femmes. Une autre rumeur concerne le fait que les méthodes contraceptives peuvent rendre stériles, qu’en les utilisant les règles ne vont pas cesser durant plusieurs mois, que les pilules rendent malades… « Les méthodes contraceptives, ne rendent pas une femme stérile. Si une femme a décidé d’opter pour une contraception, le jour où elle voudra un enfant, elle peut arrêter la contraception et avoir un enfant au moment voulu » a expliqué le Dr Jaondalana Mboty Tina Fabricia. Pour les jeunes filles et les femmes, la meilleure chose à faire en cas de doute est de demander l’avis du médecin. Selon les explications de la coordonnatrice du programme, si une jeune fille ou une femme consulte un médecin celui-ci va lui expliquer d’abord les différentes méthodes contraceptives disponibles. Ensuite, le médecin l’éclairera sur les bienfaits et les inconvénients de chaque méthode. Il laissera à la patiente le choix. S’en suit une visite médicale pour savoir si la méthode de contraception choisie est en rapport avec le métabolisme de la patiente. Dans le cas contraire, le médecin l’orientera vers de méthode plus adéquate. Pour éviter les grossesses précoces et les grossesses non désirées, le programme FISA fait chaque mois des sensibilisations porte-à-porte auprès des jeunes de chaque fokontany de la ville. Mais sur les 37 jeunes sensibilisés par mois, au plus, cinq d’entre eux vont venir au centre pour de la contraception. Le chemin est encore long. Mais même si les jeunes ne veulent pas utiliser des méthodes de contraception orales ou injectables, certains sont conscients du danger des rapports sexuels non protégés et optent pour le condom.
■ Raitra