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Catégorie : Société
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Cinquante pourcent des jeunes filles de 19 ans sont mères à Madagascar
Cinquante pourcent des jeunes filles de 19 ans sont mères à Madagascar

La journée mondiale de la Population est célébrée chaque année le 11 juillet. Si aucune manifestation n'a eu lieu dans la région DIANA, au niveau national, les deux jours de célébration se sont tenus dans la région Melaky, à Maintirano

Le choix de la région Melaky pour la célébration s'est basé sur la situation critique de cette partie ouest de la Grande île. 29,2% des jeunes filles de cette région ont eu des rapports sexuels avant leurs 15 ans. 30,4% des filles de 15 à 19 ans ont eu une naissance vivante. Les pratiques traditionnelles préjudiciables aux jeunes adolescentes dont les grossesses précoces et la violence faite aux femmes persistent.

« Prévenir les grossesses précoces » tel était le thème choisi par le PNUD cette année. L’occasion pour tous les acteurs potentiels en santé de la reproduction des adolescents de renforcer les efforts fournis, de s’assurer du développement durable et de la pérennisation de l’état de bien être dans la globalité. L’enquête démographique et de santé de l’INSTAT fait état de 39% des filles malgaches mariées avant l’âge de 18 ans, 50,2% des jeunes filles de 19 ans sont mères dont 49% chez les filles non instruites.
L’accouchement peut être fatal à la jeune mère, l’enfant peut aussi ne pas survivre. Selon le FNUAP, Fonds des Nations Unies pour la Population, dix femmes décèdent de complications liées à la grossesse ou à l'accouchement chaque jour à Madagascar, et trois de ces femmes ont moins de 18 ans.
Une assistante sociale explique « dans de nombreux cas, l’adolescente ne se rend compte de son état, ou n’admet pas son état qu’une fois que son ventre s’arrondit. Des parents attentifs s’en seraient aperçus bien auparavant, ce qui leur permettrait de prendre une décision ensemble», il est cependant triste de constater qu’il n’est pas rare que les collégiennes ou lycéennes envoyées étudier en ville et qui ne vivent donc pas auprès de leurs parents tombent enceinte. Ces derniers ne sont donc au courant que tardivement de la situation. Dans la plupart du temps, les parents poussent leurs filles à épouser le père de l’enfant, allant jusqu’à porter plainte contre celui-ci pour détournement de mineure dans le cas où il refuse. Dans d’autres cas, la jeune fille est conseillée par des amies, tentant ainsi les méthodes que celles-ci proposent pour mettre fin à la grossesse, mettant ainsi sa vie en danger. L’avortement est interdit à Madagascar, le risque pour les jeunes filles réside alors dans le fait que l’opération se fait clandestinement, sans aucune préparation psychologique et dans la plupart du temps, sans suivi.
Se marier et mettre au monde l’enfant, avorter clandestinement ou donner naissance sans le père, trois alternatives s’offrent à l’adolescente, mais peuvent aussi avoir des conséquences néfastes. Il n’y a donc que les mesures de prévention qu’il faut appuyer pour éviter à d’autres adolescentes d’avoir à abandonner leurs études et leur permettre d’avoir des enfants au moment où elles le désirent.  

■ V.M