Plus de 800 millions de dollars sont destinés à l' amélioration de l’éducation nationale à Madagascar
La campagne nationale de scolarisation est lancée depuis quelques semaines. A Madagascar, plus de 1 180 000 enfants de 6 à 10 ans ne fréquentent pas l’école, ils sont 11 000 dans la région DIANA. Un Plan Intérimaire pour l’éducation 2013-2015 est mis en place
Depuis le début de la crise et d’année en année, le nombre d’enfants non instruits ne cesse d’augmenter. A Madagascar, ils sont 1 183 000 à insérer dans les classes primaires cette année. Dans la DIANA, ils étaient 9 000 en 2012 et 11 000 en 2013. Grâce aux actions d’ONG et d’organes des nations unies, 1 200 enfants sur les 9 000 ont été instruits l’année dernière.
Le directeur régional de l’éducation nationale pour la DIANA soutient la gravité d’une telle situation en rappelant les termes de ses ascendants pour parler de l’école « pour demander si nous n’allons pas en classe, ils disent « anarô moa tsy mandeha mijôro ? » aller en classe pour eux c’est recevoir une bénédiction ». Ainsi le DREN a expliqué dans son discours lors de la cérémonie de lancement de la campagne régionale de scolarisation que 11 000 enfants non instruits est une malédiction pour la région et pour le pays. Il a alors exhorté tout un chacun, même les plus jeunes à rapporter aux adultes, enseignants, éducateurs et administration les cas d’enfants non scolarisés. La possession ou non d’un acte de naissance n’est plus un obstacle car l’insertion de l’enfant au sein d’un établissement scolaire est primordiale. Si à ce propos, le maire a déclaré que la mairie d’Antsiranana contribue à faciliter la délivrance de leurs actes de naissance à ceux qui ne l’ont pas, le secrétaire général de la région a indiqué qu’il n’y aurait aucune place pour le désordre dans la région si chacun se concentrait sur ses responsabilités. « L’ignorance n’est pas une fatalité » a-t-il indiqué. Lors de la réunion entrant dans le cadre de l’organisation de ce lancement de campagne de scolarisation, l’archevêque d’Antsiranana Michel Malo a soutenu qu’une éducation à la vie et à l’amour (EVA) comme celle déjà appliquée dans les établissements scolaires catholiques devrait être inculquée aux jeunes afin d’éviter les circonstances (dont la grossesse précoce) pouvant entraver le déroulement de leur instruction. Bon nombre de parents délaissent aussi leurs enfants dès qu’ils entrent à l’école et se servent des établissements scolaires comme d’un "parking". L’archevêque a expliqué que ces parents ne font aucun suivi et ne collaborent pas avec les enseignants d’où les contradictions en matière d’éducation, sources de conflit.
Lors de cette cérémonie de lancement qui s’est tenue à la place Philibert Tsiranana, les élèves des EPP SCAMA et Mahatsinjo ainsi que ceux du collège Ste Thérèse ont participé à l’animation. Des scénettes relataient les différentes causes de l’abandon scolaire ou plus exactement celles qui poussent les parents à retirer leurs enfants de l’école : mariage, problème d’argent, etc.
Un Plan Intérimaire pour l’Education
Ce lancement officiel était aussi l’occasion pour la DREN d’informer le public de la mise en œuvre du PIE ou Plan Intérimaire pour l’Education de 2013-2015. Plus de 800 millions de dollars de l’UNICEF, de la Banque Mondiale, de la Norvège et de l’Etat malgache sont destinés à cette amélioration de l’éducation nationale en matière d’extension des capacités d’accueil et de la rétention scolaire (entre autres l’allègement des charges parentales), de qualité de l’enseignement et de renforcement institutionnel. Lors de la cérémonie de lancement de la campagne nationale de scolarisation, le ministère de l’Éducation nationale a lancé un appel pour que parents, communautés, organisations de la société civile… prennent conscience et agissent pour la scolarisation des enfants.
Dans la région DIANA, le taux net de scolarisation est actuellement de 74% et le redoublement est de 22,25%. Les Objectifs du Millénaire pour le Développement prévoient une scolarisation à 100% et un taux de redoublement de 5%. Avec ces centaines de millions de dollars investis pour la réalisation du PIE 2013-2015, les parents peuvent espérer et même le droit d’exiger une meilleure qualité d’enseignement pour leurs enfants et les enseignants de meilleures conditions de travail.
■ V.M