Seul le district d’Andapa n’a pas de femmes candidates aux élections législatives. La plupart des candidates titulaires et suppléantes des régions SAVA et DIANA, soit une vingtaine de femmes, ont participé à l’atelier de renforcement des capacités des femmes candidates aux élections législatives sur le cadre juridique et les média.
Cet atelier qui s’est tenu à l’hôtel de La Poste Antsiranana s’est déroulé simultanément avec ceux organisés à Mahajanga, Toamasina et Toliara. Les femmes candidates d’Antananarivo et de Fianarantsoa se sont penchées sur les mêmes thématiques du 25 au 27 novembre.
Parmi ces thématiques : l’élection des députés de la 4ème République de Madagascar, le traitement du contentieux électoral à Madagascar, les aspects juridiques sur le financement de la campagne électorale, la couverture médiatique de la campagne électorale, les motivations des femmes candidates aux élections législatives et projet de société… Cet atelier est une suite et un renforcement des formations prodiguées par EISA (Institut pour la Démocratie Durable en Afrique) et le Conseil National des Femmes. Des renforcements des capacités financés par le PNUD à travers le Projet d’Appui au Cycle Electoral 2012-2014 à Madagascar (PACEM).
Cet atelier du 20 au 23 novembre a été organisé par la Commission Electorale Nationale Indépendante pour la Transition (CENI-T) en collaboration avec la Plateforme des Femmes en Politique de l’Océan Indien (FPOI). Trois formateurs ont assuré le renforcement des connaissances techniques des femmes : Fidéline Talbot, Noro Rakoto Joseph de la FPOI et le président de l’ordre des journalistes et directeur du centre de presse ANTA Rufin Rakotomaharo. Notons que cinq femmes journalistes de la presse écrite et de l’audiovisuel ont participé à cet atelier, ce qui a permis aux candidates aux élections de mettre en pratique les techniques d’interview et l’expression en public. La censure de genre dans les mass-médias a été discutée lors de cet atelier. Lors de la cérémonie d’ouverture de l’atelier, le caractère discriminatoire de la couverture médiatique lors de la campagne électorale ainsi que l’utilisation des stéréotypes de genre qui renforcent une image ancrée dans les rôles traditionnels des femmes a été soulevé par la Représentante Résidente du PNUD, Fatma Samoura. Sa recommandation aux futures parlementaires est « l’établissement d’un réseau solide avec les femmes journalistes pour donner corps à vos projets de société ». Le représentant de la Commission Electorale Régionale (CER) de la Région Diana a souligné la nécessité d'augmenter le nombre de femmes parlementaires afin de concrétiser le développement durable à Madagascar : « le vote constitue toujours un droit fondamental inhérent à la personne humaine dont la finalité est la promotion de la démocratie qui est indissociable du respect de la parité.» a- t- il soutenu. Fatma Samoura, dans son allocution a souligné l’impérieuse nécessité d’associer les femmes dans la prise de décisions « Il serait illusoire de parler de développement durable si les femmes qui sont des artisanes de ce développement ne font pas partie de celles qui votent les lois, élaborent des stratégies de développement et veillent à leur exécution ». Fatma Samoura. « En plus de son rôle de médiatrice pour lequel elle est parfaitement taillée, la femme est un être capable de mener une société » a conclu le directeur de l’Administration Générale du Territoire le la région DIANA, Bemananjara Boniface.
Malgré le fait que quelques candidates n’ont pas pu être mises au courant de la tenue de cet atelier à cause d’une lacune au niveau de la communication, les formateurs ont exprimé leur satisfaction, les candidates ont participé activement et avec assiduité aux activités théoriques et pratiques. L’évolution des participantes a été constatée autant dans les expressions que dans les idées lors des exercices pratiques. L’adjointe au maire, Irène Landephine a avancé que même si le défi est énorme, il n’est pas insurmontable et l’accès aux sièges parlementaires ne sera que le couronnement des efforts de ces femmes qui osent entrer dans l’arène politique.
■V.M