Cela fait trois ans que Haja, 18 ans, originaire de Fianarantsoa pousse son petitchariot à glace à travers la ville de Diego Suarez, à la grande joie des enfants. De la glace en cornet à seulement 100 Ariary le simple et 200 Ariary le double.
Les couleurs vives : rose et blanche ravissent les petits et même si la composition de la glace est toute simple, les enfants se lèchent les doigts une fois le petit cornet englouti. La glace que Haja vend est faite avec de l’eau, de la farine, des colorants et du parfum alimentaires.
Les petits clients de Haja ne voient pas tellement la différence avec la glace cinq fois plus grosse que ce qu’ils viennent de consommer, achetée à 1 500 voire 2 000 Ariary chez les célèbres glaciers de Diego Suarez. Et pour satisfaire les écoliers de Lazaret sud, Haja effectue chaque jour plus de 5km. Tôt le matin, il quitte son domicile qui est aussi son lieu de travail à Bazarikely et rejoint le Lazaret karany du lundi au vendredi. Il se poste devant deux bâtiments à étage en bord de la rue.
Là c’est le passage des élèves d’au moins trois établissements scolaires. C’est entre 15 et 17 heures que la glace de 5l et 150 cornets sont épuisés. Il retourne alors chez lui et effectue le versement quotidien à son employeur. C’est ainsi que se déroulent ses journées, durant les jours d’école et quand il fait beau. Il en va de même pour ses onze collègues. Ils se sont convenus des lieux à fréquenter durant la semaine et où ils font leurs commerces. Aucun ne s’avise d’empiéter sur le territoire de l’autre. Ce n’est qu’en vacances que les glaciers ambulants sont libres de circuler là où ils veulent ainsi que les week-end. Habituellement, ils s’arrêtent aux environs de la gare routière, à la SCAMA. Le samedi, ils vont jusqu’à Antanamitarana pour le marché.
Les activités des glaciers ambulants ne sont pas à l’abri d’incidents. Le 26 décembre, un individu a dérobé toute la recette de Haja. De plus, ces dernières semaines, le temps ne favorise pas le commerce. « Dès que le temps se gâte, il faut se hâter de rentrer parce qu’il ne faut pas mouiller les cornets » dit-il. Ces cornets sont en effet envoyés d’Antananarivo sur commande. Les 150 cornets sont déposés les uns sur les autres au dessus du chariot. Le toit est mis en place seulement pour maintenir la fraicheur à l’intérieur du tricycle. Le seau de 5l contenant la glace est encastré à l’intérieur du chariot entre des blocs de glace et du polystyrène. Donc même si le chariot est facilement maniable, son poids n’est pas négligeable.
Comme la plupart de ses collègues, Haja est envoyé à Antsiranana uniquement pour vendre de la glace. Ils sont cinq à être hébergés par son employeur. Le salaire avoisine les 40 000 Ariary plus des bonus lors des fêtes de fin d’année et la fête nationale.
Pendant ces trois années à Antsiranana, Haja n’a pas encore eu l’occasion de retourner voir sa famille à Fianarantsoa. Il assure qu’il connait bien la capitale du nord maintenant et est bien habitué à son travail.
■V.M
Commentaires
votre journalisme au coeur de la cité et de ses habitants est un exemple que vos autres confrères devraient suivre....
Bonne continuation... ..
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