Les autorités civiles et militaires de la région ont assisté à la cérémonie de dépôt de gerbes et au culte œcuménique
La commémoration du 29 mars 1947 à Antsiranana a été marquée par le dépôt de gerbes à la stèle de la Place Kabary, puis par un culte œcuménique à la cathédrale Sacré-Cœur.
Les autorités civiles et militaires de la région ont assisté à la cérémonie de dépôt de gerbes et au culte œcuménique. Pour ce 67ème anniversaire de l’événement de 1947, le chef de Région, le Colonel Maevalaza a appuyé dans son allocution que la lutte à cette époque n’était pas une lutte dictée par la haine contre un pays, mais une lutte pour l’égalité, d’un Etat souverain qui veut se libérer de la colonisation.
Il est convaincu que cette page marquante de l’histoire malgache ne s’oubliera pas et se transmettra de génération en génération. Il a en outre posé la question quant à la suite de cette lutte nationaliste : qu’a-t-on réalisé depuis ? qu’entend-on entreprendre pour demain ? Le message du Chef de Région était que tout un chacun soit jaloux et protecteur de la Patrie. Ce 29 mars 1947, près de 20 000 individus, membres du MDRM (Mouvement Démocratique de la Rénovation Malgache), de sociétés secrètes, des paysans, armés de sagaie, de hache, de couteau… attaquent les colons et les malgaches non-indépendantistes et ceux travaillant pour l’administration coloniale. C’était à Moramanga et à Manakara que la lutte était la plus virulente. La répression française n’a pas tardé et l’insurrection est contenue en mai 1947. Même si les autorités coloniales et les analystes ne sont pas d’accord sur le nombre de morts du côté des insurgés, entre 11 000 et 200 000, la lutte du 29 mars 1947 reste la plus sanglante et la plus importante de l’histoire de Madagascar et est considérée comme un signe avant-coureur de la décolonisation.
C’est depuis 1967 que le 29 mars (jour férié) est commémoré. Les principales cérémonies se tiennent à Moramanga et à Antananarivo, mais chaque district a sa propre organisation.
■ V.M