596 cas de maltraitance et de travail d’enfants enregistrés dans la région DIANA en 2013 dont 246 cas de violences sexuelles envers des enfants de 0 à 17 ans

Chaque année, la Grande Île consacre le mois de juin à l’enfance. A Diego Suarez, de nombreuses activités sont au programme pour attirer l’attention de tous les acteurs : public et autorités sur la protection des enfants et de leurs droits.

C’est durant ce mois de juin aussi que sont célébrées la journée mondiale de la lutte contre le travail des enfants (12 juin) et le 16 juin la journée mondiale de l’enfant africain. Le thème de la journée mondiale de l’enfant africain cette année est « éducation et protection sociale garant de l’épanouissement de l’enfant. »

La qualité de l’éducation laisse à désirer

Malgré les quelques paresses passagères, aller à l’école est pour la plupart des enfants un moment de bonheur. Pour apprendre certes, mais il y a aussi les contacts avec les autres et surtout les jeux et les moments d’amusement. Malheureusement, plus d’un million d’enfants malgaches en âge scolaire était privé d’éducation primaire l’année dernière. Le taux net de scolarisation ne cesse de diminuer ces huit dernières années. Plus de 96% en 2006, 73,4% en 2010 et 69,4% en 2012. Une campagne de scolarisation est effectuée depuis 2013, mais force est de constater que cette exclusion des enfants du système scolaire est liée à la pauvreté alors que le budget affecté à l’éducation nationale a été réduit au minimum. Il était de 164,8 milliards d’ariary en 2008 et 28,9 milliards en 2010.
Le nouveau gouvernement lance le défi de scolariser au moins 500 000 enfants exclus. Cependant, les insérer dans le système scolaire ne suffit pas. La qualité de l’accueil des élèves (infrastructures, outils et matériels) et de l’éducation laisse à désirer. A l’école primaire publique de Bazarikely, communément appelée « EPP Boudhabhay », il n’y a que quatre enseignants pour plus de 200 élèves. Les matériels d’éducation manquent à la classe maternelle qui est ouverte depuis 2013. Un peu plus loin de la ville, il y a des infrastructures scolaires qui ne sont pas faites pour durer, les élèves n’ont ni tables ni bancs pour études. De plus, les parents parviennent (s’ils y arrivent d’ailleurs) difficilement à s’acquitter de tous les frais relatifs à la scolarisation de l’enfant. L’Institut National de la Statistique fait état d’une dépense de 66 000 Ariary en moyenne par ménage et par enfant. Ces dépenses sont particulièrement importantes dans les régions Analamanga et DIANA.
L’Union Européenne a déboursé 15 millions d’euro l’année dernière pour pourvoir quatre millions d’enfants de kits scolaires (fournitures scolaires) et financer des cantines scolaires : plus de 7 millions de repas gratuits pour les élèves du sud de l’île. Le paiement de quatre mois d’indemnités des enseignants est aussi prévu pour l’année scolaire 2014-2015.

Des centaines de cas de maltraitance dans la région DIANA

596 des cas de maltraitance et de travail d’enfants sont enregistrés dans la région DIANA durant l’année 2013 dont 246 violences sexuelles envers des enfants de 0 à 17 ans. Les données recueillies par le réseau pour la protection de l’enfant (RPE) et la direction régionale de la population et des affaires sociales démontrent la gravité de la situation. Durant le premier trimestre 2014, les cas de violences psychologiques et les coups et blessures volontaires sont nombreux. La plupart des cas sont enregistrés à Antsiranana I et II. Les négligences, par contre, caractérisent le district d’Ambanja, 43 cas y sont enregistrés alors qu’à Ambilobe 28 enfants ont été victimes d’abandon.

Le mois de l’enfance à Antsiranana

« Ce n’est pas seulement durant le mois de juin que nous luttons pour le respect des droits de l’enfant » clame le directeur régional de la population et des affaires sociales « ce mois de juin est l’occasion de faire le bilan sur ce qui est fait et le moment de définir les efforts encore à fournir. » A Madagascar, le mois de juin est consacré à l’enfance. De nombreuses manifestations sont organisées pour marquer ces 30 jours. A Antsiranana, c’est le Ciné quartier qui a officiellement ouvert la célébration. La première projection se tenait au terrain de pétanque « Valéry Players » Tanambao nord le 6 juin de 18h à 21h. Le directeur régional de la population explique « c’est un quartier chaud, mais il faut nous habituer à organiser des actions dans ces lieux et ne pas avoir peur des délinquants. » Le ciné mobile se tient tous les quinze jours, la prochaine projection aura lieu à Lazaret CUR le 21 juin.

Programme des manifestations

11 juin, dans l’après-midi : Carnaval pour les enfants

Parcours : Hôtel de ville – Bazary kely – Alliance française

12 juin : Journée mondiale de la lutte contre le travail des enfants

14 juin à 15h – Alliance française: Conférence débat sur la délinquance juvénile organisée par l’association « Grandir dignement », l’école Ste Thérèse et l’Alliance française, spectacle de théâtre et exposition photographique autour des enfants malgaches incarcérés. La conférence débat sera animée par les mineurs la maison centrale et les élèves de l’école Ste Thérèse. Matinées de sensibilisations sur l’éducation et les droits des enfants au niveau des écoles :

7 juin : CEG « Référence »

10 et 14 juin : Collège St Joseph

12 et 21 juin : Collège Dahlia

■ V.M