L’objectif dans la mise en place de tels types de gestion est une conservation locale basée sur la conscience des villageois.
La gestion des ressources naturelles et des forêts par les communautés riveraines prend de plus en plus d’importance dans la région Nord de Madagascar. Tel est le cas des communes rurales d’Andranovondronina, Mangaoka, Ankarongana et Anivorano nord
L’inefficacité des mesures répressives en matière de protection de l’environnement a poussé l’Etat à mettre en place la gestion des ressources basée sur la responsabilisation des communautés locales. Elle prend plusieurs formes selon les structures, les besoins et les organisations.
Pour cela, les comités locaux de parc (CLP) sont mis en place ainsi que des Communautés locales de base (COBA) et des Comités de Soutien aux Aires Protégées (COSAP). Les communautés sont sensibilisées et appuyées par les ONG, suivies et contrôlées par les services techniques déconcentrés concernés de la Région DIANA.
Protection de dugong et espèces menacées
Le 1er août, s’est tenu au CRINFP d’Antsiranana la réunion de lancement du projet de l’ONG C3. Le projet est intitulé « Dugongs for life : engaging malagasy communities in marine ecosystem stewardship ». L’objectif est d’engager les communautés dans la préservation du dugong , une espèce en voie de disparition. C’était l’occasion pour l’ONG de consulter les parties prenantes sur la mise en œuvre de ce projet pour la coordination et la synergie des actions sur le terrain. C’est-à-dire dans le parc marin de Nosy Hara et les régions environnantes. Ont participé à cette réunion les représentants de la Région DIANA, de Madagascar National Parks Nosy Hara, des ONG œuvrant pour la protection de l’environnement.
De mai 2014 à avril 2016, l’ONG C3 (Conservation Centrée sur la Communauté) impliquera les communautés dans la co-gestion du parc marin avec Madagascar National Parks. La conservation de trois espèces est particulièrement mise en avant : les dugongs, les tortues de mer et les requins. Cette participation des communautés se manifeste par la sensibilisation et la surveillance que les juniors ecogardes et les ambassadeurs de conservation effectueront. Le développement et la diversification des moyens de subsistance sont également au programme. Il s’agit notamment d’un appui à l’éducation, aux services de santé et à l’écotourisme. Le projet inclut le suivi des sites et les habitats critiques, l’évaluation des espèces en voie de disparition.
Jusqu’à maintenant, il n’y a pas de textes régissant uniquement l’exploitation de ces espèces. Le décret de création du parc national de Nosy Hara du 6 septembre 2011 concerne toute la zone et ne spécifie pas les mesures touchant les espèces menacées. Les ONG qui ont des actions dans cette zone soutiennent que l’absence de sanctions (pêche illicite, surexploitation ) handicape les comités locaux. Les conventions sociales, dina ne sont pas appliqués à cause du fihavanana. Les communautés touchées par ce projet de C3 sont Andranovondronina et Mangaoka, les communes situées à proximité du Nosy Hara.
Renouvellement des contrats de gestion à Antsiranana II
Des communautés de base de la Commune rurale d’Ankarongana et d’Anivorano nord obtiennent le renouvellement des contrats de gestion des ressources naturelles et des forêts
Pour Irodo, commune rurale d’Ankarongana, la gestion a été confiée pendant trois ans au Vondron’Olona Ifotony (communauté de base). Le service de l’environnement et des forêts ayant constaté l’efficacité de cette administration locale a renouvelé le contrat pour dix ans. Il s’agit d’une gestion locale sécurisée ou GELOSE. Le renouvellement du contrat s’est officiellement tenu le 20 juillet. Dans la même commune, le VOI de Menagisy bénéficie d’une gestion contractualisée des forêts de l’Etat tout comme le VOI d’Ambery, commune rurale d’Anivorano nord. Les transferts de gestion ont été effectués respectivement les 18 et 19 juillet 2014.
L’objectif dans la mise en place de tels types de gestion est une conservation locale basée sur la conscience des villageois. Le comité coordonne l’action et contrôle l’accès aux ressources forestières, il émet également des interdictions relatives à l’exploitation des ressources.
■ V.M