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Catégorie : Société
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DVD pirates à Diego Suarez

Les trottoirs sont envahis par les marchands ambulants, les vendeurs de CD et DVD pirates sont de plus en plus nombreux, ignorant ou se moquant complètement des lois qui interdisent leur activité.

Quand on leur demande s’ils ont une autorisation, ils disent qu’ils payent une taxe de 30 000 ariary par mois à l’Office Malgache des Droits d’Auteurs (OMDA). 

Quand nous avons posé la question à l’agent de perception de l’OMDA à Antsiranana, il a expliqué que ce droit ne concerne pas du tout la vente. L’OMDA n’accorde aux gens qu’un contrat de location, contrat de location que les vendeurs exploitent pour leurs commerces. 
Il arrive aussi que l’on néglige les œuvres étrangères, les gens ont tendance à penser que la copie des films ou chansons étrangers peut être tolérée et pourtant ceux-ci sont protégés par des conventions internationales dont l’OMDA est chargée de l’application. En réalité, la lutte contre le piratage ne relève pas la seule responsabilité de l’OMDA. Mais puisque toutes les institutions ne sont pas encore mises en place, comme la brigade anti contrefaçon, il a dû assumer ce rôle en collaborant avec la police judiciaire et la gendarmerie nationale.
Pour l’OMDA Antsiranana qui couvre les Régions DIANA et SAVA, les mesures prises (saisie des matériels et des copies) ont généré bien de conflits, mettant cette société d’auteurs dans de positions délicates. La procédure étant la principale source de discorde. Mais quoi qu’il en soit, l’OMDA a le droit de représenter les auteurs et de porter plainte lorsque leurs droits ont été violés. A Madagascar, la peine encourue pour toute reproduction, représentation ou diffusion illégales d’une œuvre est de trois mois à deux ans d’emprisonnement.
Cela fait bien longtemps que les artistes malgaches ont cherché à endiguer le piratage. En 2007, lors de la sortie de l’album Iza gny sipanio de Dadah de Fort-Dauphin. La maison de disque Tolimana a mis en place le Digital Rights Management, un logiciel antipiratage qui était censé bloquer complètement les PC auxquels on introduit le CD original. Mais on arrivait encore à faire des copies, on dirait même que c’était un défi que les copieurs devaient relever.
Actuellement, l’OMDA est dans la phase sensibilisation pour la mise en place du système d’hologramme. Cette puce électronique apposée sur les CD et les DVD permet de distinguer les originaux des copies. D’ici un mois donc, son utilisation pourra être effective.
A Antsiranana, comme dans d’autres Régions de Madagascar, il est difficile de faire respecter les droits des auteurs puisque tout dépend du pouvoir d’achat des consommateurs. Pour les personnes auxquelles nous avons demandé l’avis, elles ont dit qu’elles n’ont pas le moyen d’acheter un CD original de 15 000 ariary, sachant qu’une copie coûte 3 000 ariary au plus. En plus, certains formats favorisent l’achat des copies, comme le DIVX. Les Malgaches préfèrent acheter plusieurs films contenus dans un disque que 10 CD contenant 5 films.
Nous avons rencontré un fervent acheteur d’œuvres originales qui a tenu à répondre à ceux qui veulent absolument emprisonner les copieurs et les vendeurs: « Si les policiers saisissaient tous les produits de contrefaçon et mettaient en prison tous les copieurs et vendeurs, leurs bureaux seraient remplis de copies et les cellules bondées de délinquants » « ce qu’il faut c’est que les consommateurs changent absolument d’attitude, il vaut mieux ne pas en avoir que d’acheter une copie. C’est une question de dignité » a-t-il ajouté
JANDRY et V.M