Chacun de son côté, le conseil œcuménique des églises chrétiennes (FFKM) d’une part et le conseil de réconciliation (FFM) d’autre part, ont réuni les acteurs politiques et représentants de la société civile d’Antsiranana. L’objectif était de faire sortir les idées pour la conduite de la réconciliation nationale
Réconciliation par le FFM ou le FFKM ?
Jusqu’à aujourd’hui, le processus est encore sombre : qui réconcilier et quel organe est chargé de conduire la réconciliation ? La question se pose aussi sur le processus à suivre : celui du conseil œcuménique des églises chrétiennes ou du conseil de réconciliation malagasy.
Le FFM (Filan-kevitry ny Fampihavanana Malagasy), par sa vice-présidente pour la province d’Antsiranana, Jaonosy Jocelyne avance que l’institution qu’elle représente est créée pour conduire la réconciliation, elle coordonne les actions y afférentes. « Cela ne signifie pas pour autant qu’il est interdit aux associations et autres structures de travailler là-dessus » précise-t-elle. « Il n’y a aucun conflit entre le FFM et le FFKM, nous n’avons pas encore collaboré pour que l’on parle de discordance ou de désaccords » ajoute la vice-présidente. C’était le 5 mars à la salle de réunion de la région qu’elle a conduit la réunion, un préliminaire dans « le long processus de réconciliation ». A l’issue des consultations effectuées par le FFM à tous les niveaux de l’administration territoriale (districts et collectivités territoriales décentralisées), les points de vue seront collectés et des résolutions en émergeront.
Des résolutions pour mettre fin aux conflits politiques répétitifs
Dans le cadre de la réconciliation conduite par le FFKM, les politiciens et membres de la société civile d’Antsiranana se sont réunis les 5, 6 et 7 mars au Palais du Faritany pour discuter du processus de réconciliation nationale. Ils avaient à répondre à une dizaine de questions relatives aux mesures à prendre pour qu’il n’y ait pas d’impunité des gouvernants, pour l’installation d’un État de droit, pour la bonne gouvernance, la stratégie à adopter pour le redressement du pays.
Les participants en travail de commission donnaient aussi leurs avis sur comment procéder pour la réconciliation nationale. Il a été proposé la réparation des préjudices matériels et moraux des diverses manifestations et ce depuis 1972, l’organisation de rites traditionnels selon les régions concernées, le processus devrait débuter par la réconciliation des politiciens au niveau régional.
Il a été martelé lors de cet atelier de consultation du FFKM l’exploitation « injuste » par le pouvoir central des ressources provenant des régions. L’absence de transparence dans la gestion des biens et fonds publics est source de désaccords. La solution pour que cesse la méfiance du peuple envers les tenants du pouvoir serait la décentralisation effective, une répartition équilibrée du budget entre les régions, l’autonomie des provinces. Ce qui nécessite une nouvelle élection constitutionnelle.
Jocelyne Maxime Rahelihanta s’insurge contre la consultation régionale
Pour la députée Jocelyne Maxime Rahelihanta, vice-présidente de la plateforme MAPAR (Miaraka amin’ny Prezidà Andry Rajoelina) cette consultation régionale n’a pas lieu d’être. « Andry Rajoelina et Zafy Albert se sont retirés du processus de réconciliation et ils ont leurs raisons. Ils méritent d’être entendus » avance Jocelyne Rahelihanta. Pour ce qui est d’Andry Rajoelina, elle précise que les cinq chefs d’État (passés et actuel) ont des problèmes entre eux qu’il faut résoudre. La dissolution du bureau de l’Assemblée Nationale présidée par Christine Razanamahasoa ainsi que la « nomination anticonstitutionnelle du Premier Ministre Jean Ravelonarivo » demeurent des obstacles à la réconciliation. Jocelyne Rahelihanta souligne par ailleurs que « les députés ne sont même pas au courant de l’existence de ces consultations régionales du FFKM et du FFM. Je crains que les résolutions prises n’émanent pas du peuple, principal concerné ». La députée d’Antsiranana I ainsi que des membres de la plateforme MAPAR ont fait leur déclaration lors d’un point de presse le 5 mars.
■ V.M