Rasoanandrasana et Andrianina Sitraka Haingo sont élèves officiers à l’académie militaire d’Antsirabe
Rasoanandrasana et Andrianina Sitraka Haingo sont élèves officiers à l’académie militaire d’Antsirabe. Elles étaient en stage à Antsiranana et participaient aux rudes épreuves de leur formation.
Rasoanandrasana a un caractère bien trempé alors qu’Andrianina Sitraka Haingo est plus réservée. L’une comme l’autre ne considèrent leur choix de carrière comme quelque chose d’extraordinaire alors qu’il est rare à Madagascar que des petites filles rêvent de devenir un jour militaire. Toutes les deux construisent leur carrière militaire, elles n’ont pas l’intention de se contenter d’occuper un poste, mais entendent bien aller le plus loin possible. Elles estiment que les femmes ont leur place dans l’armée. Aucune contrainte physique, psychologique ou biologique ne leur permet d’être traitées autrement. Le Colonel Joseph Daniel Randrianimady, chef de service des études et formation de l’ACMIL affirme qu’enseignants et formateurs traitent les élèves officiers (hommes et femmes) de manière égale. Rasoanandrasana souligne « nous avons passé une visite médicale avant le concours. Nous avons été acceptées parce que nous avons été jugées aptes à suivre les exercices physiques ». Joseph Daniel Randrianimady souligne que depuis l’ouverture de l’académie aux candidatures féminines, aucune élève officier n’a abandonné en cours de formation. Bendome est Gabonaise, elle suit sa formation militaire à l’ACMIL et est de la même promotion que Rasoanandrasana et Andrianina Sitraka. Lors de la démonstration à Cap Diego, elle a admis que le stage était rude « on se raccroche. C’est un défi pour moi en tant que fille… je fais même mieux que certains hommes » précise-t-elle avec le sourire. Et l’exercice de fin de formation au centre d’instruction et de débarquement commando de Cap Diego était loin d’être facile : tir de combat, descente de falaise, 2 km de natation, tyrolienne… Le stage était de dix heures d’exercice physique chaque jour pendant deux semaines.
Rasoanandrasana raconte avoir été impressionnée par les soldats qu’elle a vu, petite, dans les films. C’était de là que lui est venue son choix de travailler dans l’armée. Elle soutient que « la volonté et la force morale comptent pour parvenir jusqu’à ses objectifs dans le monde militaire». Andrianina Sitraka Haingo était gendarme stagiaire lorsqu’elle a décidé de passer le concours d’entrée à l’ACMIL. Etre officier de la gendarmerie s’est toujours posée comme une évidence pour cette fille de gendarme. Son père ne l’a pourtant pas influencé dans sa décision.
L’académie militaire a été créée en 1961, ce n’est que depuis trois ans qu’elle a admise la formation de femmes officiers. L’effectif est limitée à six femmes par promotion et plus de 50 hommes. L’armée malagasy compte actuellement une quarantaine de femmes officiers dont la plupart sont médecins.
■ V.M
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