Les travaux de réhabilitation du bâtiment pour l'installation du quartier des mineurs à Antsiranana ont débuté début avril et sont prévus s’achever le 25 mai
L’installation du quartier des mineurs dans un bâtiment resté longtemps inoccupé et en cours de réhabilitation au sein de la maison carcérale d’Antsiranana sera effective dans quelques semaines à l’initiative de l’association « Grandir dignement »
Ce quartier des mineurs pourra accueillir 30 à 40 personnes « dans des conditions plus décentes » comme l’indique Loïc Charpentier, assistant responsable de l’association Grandir dignement à Diego Suarez. Le bâtiment est constitué de deux dortoirs, d’une salle polyvalente, pour les activités, deux toilettes et quatre douches. Une extension comporte une cuisine et des bureaux pour l’assistante sociale et les gardes pénitentiaires. La cour est également aménagée pour accueillir les jeunes, même si l’accès y est limité. Elle comprendra un terrain de football, un jardin potager et un espace pour la pépinière. La construction de la clôture de 4m (3 m en dur, 1 m de fil barbelé) fait partie du chantier. Le financement à hauteur de 12 000 euros est de la fondation Air France, du fonds « 1% pour le développement » et de l’Ambassade de France à Madagascar. Des détenus adultes volontaires participent à la réhabilitation avec les ouvriers de l’entreprise chargée des travaux. Pour les mineurs, eux aussi volontaires, il s’agit d’une expérience formatrice, un chantier école. « Les jeunes peuvent apprendre en participant à la construction de leur quartier » souligne Hélène Muller qui est directrice de Grandir dignement à Madagascar. Les travaux ont commencé au début du mois d’avril et sont prévus s’achever le 25 mai. Des conditions mutuelles établies dans un contrat entre le ministère de la Justice (donc de la direction régionale de l’administration pénitentiaire DIANA) et l’association Grandir dignement régissent le fonctionnement de ce quartier des mineurs. Elles concernent notamment la garde, la sécurisation du quartier des mineurs et le maintien de cette séparation des mineurs des adultes. L’existence de ce quartier indépendant implique la garde par des agents pénitentiaires fixes, un personnel éducatif et de l’assistance sociale. Les deux derniers provenant de l’association Grandir dignement.
Hélène Muller explique que la construction ou réhabilitation de quartier de détenus n’est pas l’objectif de l’association Grandir dignement, la mission qu’elle s’est donnée est axée sur l’éducation des jeunes détenus pour leur réinsertion. Toutefois « un réel problème au niveau des infrastructures et en rapport avec l’éducation » selon Hélène Muller nécessite leurs améliorations. De plus, « les mineurs doivent être séparés pour qu’ils suivent un programme de réinsertion spécialisé » indique Loïc Charpentier. A la maison carcérale d’Antsiranana, les près de 30 détenus mineurs se partagent un dortoir où chacun dispose de moins de 1m2. La séparation avec les adultes n’est pas effective. Le jour, ils subissent l’influence des adultes. A Madagascar, d’après l’association Grandir dignement, 17 sur 38 maisons carcérales disposent de quartiers des mineurs. Un mineur sur cinq est mélangé jour et nuit avec les détenus adultes, et un mineur sur trois est mélangé aux adultes le jour.
■ V.M