Des inaugurations et des lancements officiels de projets ont marqué les quatre jours de tournée du président de la République dans le nord de Madagascar
Les rapports qu’entretiennent les trois pouvoirs de la République restent tendus. Le déplacement du Président Hery Rajaonarimampianina à Antsiranana a été l’occasion de rassurer la population, autant par les projets à mettre en route que par son discours à la place de l’Indépendance
Des inaugurations et des lancements officiels de projets ont marqué les quatre jours de tournée du président de la République dans le nord de Madagascar. Lancement du projet TNT, télévision numérique terrestre à Nosy Be, PIC 2 à Antsiranana, inaugurations à Ambilobe et à Ambanja. Face à la population et à la presse, le président a fait aussi des déclarations sur la situation politique nationale et l’issue à la crise institutionnelle qui prévaut actuellement.
Pacte de responsabilité ?
Après le rejet par la Haute Cour Constitutionnelle de la requête de déchéance du président de la République, les députés partisans de cette déchéance comptent désormais traduire les membres de la HCC devant la Cour Suprême pour déni de justice. Le président quant à lui appelle au rétablissement de l’ordre, et « à se donner la main pour le développement du pays ». La HCC dans l’article 5 de son arrêt décide que « les institutions de la République œuvrent en faveur d’un pacte de responsabilité, garant du bon fonctionnement de l’Etat, dans le cadre de la Constitution en vigueur ». Quelques heures avant que la HCC ne publie sa décision sur la motion de déchéance, une « proposition pour une stabilité pérenne des institutions de la République » apparaissait sur les pages de réseaux sociaux de la présidence. Publication niée par la présidence qui explique que le site a été piraté. Néanmoins, le doute s’est installé à cause de la cohérence entre cette proposition de stabilité et le pacte de responsabilité prôné par la HCC. Les députés et les partisans de la déchéance de Hery Rajaonarimampianina soutiennent dès lors que la première est influencée (voire corrompue) par l’exécutif. Lors de la conférence de presse qui s’est tenue au Grand Hôtel, le président a confirmé que la proposition n’émane pas de la présidence. Hery Rajaonarimampianina annonce qu’il tend la main, que des députés répondent aux appels et dialoguent avec l’exécutif. A l’heure actuelle, aucune des parties concernées n’explique ce que stipulera le pacte de responsabilité.
Le président de la République se veut rassurant
Le président Hery Rajaonarimampianina était à Antsiranana accompagné d’une forte délégation dont Rivo Rakotovao, le ministre d’Etat en charge des projets présidentiels, de l’aménagement du territoire et de l’équipement qui est aussi président du comité de pilotage du projet, PIC2 ou Pôle Intégré de Croissance. Les deux hommes dans leurs discours ont insisté sur le redressement, en bonne voie, de la Nation. Rivo Rakotovao soutient que les actes de déstabilisation sont la preuve que le président de la République est sur la bonne voie. En tout cas « la présence des bailleurs de fonds prouve leur confiance en nous et au président » d’après toujours le ministre Rivo Rakotovao. Après la requête de déchéance déposée par les députés, rejetée par la Haute Cour Constitutionnelle, le président de la République entend renforcer sa position et déploie les moyens à sa disposition pour rassurer le peuple. Sur la place de l’indépendance, Hery Rajaonarimampianina a promis aux Antsiranais une amélioration des infrastructures et de l’hygiène grâce aux financements des bailleurs de fonds internationaux. Par ailleurs, la maison des jeunes a été inaugurée lors de ce passage du président de la République à Antsiranana. Bâtiment dont la construction a débuté en 2010 durant la Transition, le dernier coup de peinture a été effectué le 17 juin.
Le début des travaux annoncés, notamment de construction et réhabilitations des infrastructures routières, se fait attendre. Hery Rajaonarimampianina, le 18 juin, en répondant aux questions des journalistes avance que les négociations avec ces bailleurs de fonds ne se concluent pas en un jour ou en un mois. « La procédure est longue et l’espoir est de voir ces travaux commencer en début de l’année prochaine ». Quant à la question sur les financements internationaux qui sont bloqués, Hery Rajaonarimampianina soutient que le lancement officiel du PIC 2 prouve le contraire. «Il n’y a pas que la banque mondiale qui finance le PIC 2. Le domaine d’intervention se développe grâce à une collaboration des partenaires ».
■ V.M