Le site de traitement des déchets n’est pas fonctionnel à 100%. La collecte et le tri suivent leur cours, mais la transformation en compost et la fabrication d’autobloquants ne débutent pas
L’inauguration de la décharge d’Ambalamanga, Dzamandzar, qui est aussi le site où s’effectue la valorisation et la transformation des déchets s’est déroulée en juillet 2014. Ce site et la ville de Nosy Be allaient devenir l’exemple à suivre en matière de gestion des ordures urbaines dans le nord. Le site est aménagé et les infrastructures construites, mais aujourd’hui, les activités s’arrêtent à la collecte des déchets (d’Andilana à Palm beach, d’après le PDS de Nosy Be), à leur tri et stockage. Le site est maintenant géré par EGEDEN, l’Etablissement de Gestion des Déchets de Nosy-Be. Le conseil d’administration de l’EGEDEN est présidé par le Président de la Délégation Spéciale et ses membres composés d’opérateurs économiques et de la société civile. Avant la mise en place d’EGEDEN, Madacompost, société qui opère dans la valorisation et recyclage des déchets urbains était à Nosy Be depuis 2013 pour le compostage des ordures biodégradables. Elle a quitté le site au début de l’année 2014. Alors que les responsables d’EGEDEN soutiennent que Madacompost s’est retirée suite à un différend, Mihajasoa Andriamiadana, gérante de Madacompost assure qu’il n’existe aucun différend et explique que « l’accord s’arrêtait à l’essai, nous avons quitté le site après avoir obtenu les résultats du laboratoire sur l’analyse du compost ». Depuis le départ de Madacompost, aucune société ne s’est engagée pour la transformation des déchets. Un responsable au sein de la Commune s’inquiète « si le traitement tarde à commencer, les déchets vont s’entasser et la situation sera similaire à Ambonara ». A Ambonara se trouve la décharge de la Commune urbaine de Nosy Be.
L’engagement d’EGEDEN devait se limiter à la précollecte et collecte des déchets, mais suite à un investissement effectué par le projet PIC pour la gestion du site (engin roulant, brouettes…) EGEDEN a « dû prendre en main aussi le site avec ses charges » explique Rudi Baovola « alors qu’EGEDEN ne reçoit de subvention à titre de fonds de roulement ni du PIC ni de la Commune ni de l’Etat malgré nos demandes et efforts de maintenir ce système ». EGEDEN emploie sept personnes sur le site ainsi que quatre, des prestataires pour la collecte des déchets : conducteurs de cinq charrettes et d’un camion.
L’analyse réalisée suite à l’essai de Madacompost a révélé la présence de métaux lourds dans le compost (et donc dangereux pour la santé des consommateurs). Ce qui serait, selon le directeur technique d’EGEDEN, Rudi Baovola, dû à la nature volcanique du sol de Nosy Be. D’après lui, l’ONE (Office National de l’Environnement)a dès lors interdit la commercialisation du compost provenant de Nosy Be. Mihajasoa Andriamiadana quant à elle affirme que la présence de métaux lourds dans le compost ne constitue en aucune manière d’entrave à la collaboration avec EGEDEN car le compostage peut se poursuivre et le produit sera destiné au jardinage et reboisement au lieu de servir à la culture de produits alimentaires. Le directeur technique d’EGEDEN est quant à lui est à Fianarantsoa pour un partage d’expérience. « Le Relais de Betsileo gère un site de décharge bien structuré sur le processus de compostage et exploitation d’autres produits dérivés. Il est important de voir comment se réalise la collaboration entre la Commune et Le Relais de Betsileo parce que Le Relais collecte les ordures des bacs de la commune qui paye cet organisme à la tonne d’ordures collectée ». Reste à savoir si le même système pourra être appliqué à Nosy Be.
■ V.M