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La ministre de la population, de la protection sociale et de la promotion de la femme Onitiana Realy lors de sa visite à Antsiranana le 24 août au Palais du Faritany de Diego Suarez
La ministre de la population, de la protection sociale et de la promotion de la femme Onitiana Realy lors de sa visite à Antsiranana le 24 août au Palais du Faritany de Diego Suarez

2 181 sur un total de plus de 13 000 naissances enregistrées, soit 15,7%, ont été données par des adolescentes de moins de 18 ans dans la région DIANA pour l’année 2014. Ces naissances précoces entraînes des conséquences désastreuses autant pour les mères que pour leurs enfants. La lutte contre ce fléau passe avant tout par une meilleure information de la jeunesse sur ces risques

Le taux des naissances précoces est en hausse et alarmant. Les adolescentes concernées subissent les conséquences de la grossesse et l’accouchement précoces : effets psychologiques, sur la santé, sur l’économie, sur l’avenir sont à prendre en considération. Dans la région Nord de Madagascar, des campagnes de sensibilisation continues et des structures de santé ont été mises en place pour protéger les jeunes des maladies sexuellement transmissibles et de la grossesse précoce, sans résultats probants à l’heure actuelle. De même, les avortements clandestins posent problème, même si le silence demeure autour de cette pratique courante, mais dangereuse.

Sensibilisations et stratégie de lutte contre ce fléau

Ce taux est alarmant. Pour le faire baisser et pour renforcer la lutte contre le mariage précoce et la grossesse précoce, le gouvernement avec l’aide des différentes entités concernées a lancé la campagne de lutte contre le mariage précoce et la grossesse précoce à Madagascar qui durera du mois de juin au mois de décembre. Cette initiative vient de l’engagement de la première dame Voahangy Rajaonarimampianina à l’occasion de l’assemblée générale de l’OUA (Organisation de l’Unité Africaine) à Addis Abeba le 30 janvier 2015 au cours de laquelle une charte à été signée entre les participants.Cette charte engage les signataires à mener dans leurs pays respectifs une lutte contre le mariage précoce et la grossesse précoce. Lors de sa visite à Antsiranana le 24 août au Palais du Faritany de Diego Suarez, la ministre de la population, de la protection sociale et de la promotion de la femme Onitiana Realy a mis l’accent sur les conséquences très graves du mariage précoce et de la grossesse précoce. Notamment, les jeunes filles de 13 à 17 ans engagées dans un mariage forcé sont souvent sujettes à des grossesses précoces. « L’enfance ainsi que l’adolescence sont les fondements de l’épanouissement personnel d’un futur adulte » a-t-elle dit. « Il faudrait laisser les enfants et les adolescents vivre pleinement sans les forcer à se marier trop tôt. Si les jeunes filles mineures se marient trop tôt, engendrant ainsi des enfants durant leur période de puberté, il est fort probable qu’elles soient sujettes à des complications avant, pendant et après l’accouchement. Non seulement elles mais aussi leur progéniture. De plus, le taux de mortalité mère-enfants est cinq fois plus important pour les grossesses précoces. Dans le cas des complications post-natales, les charges de la famille vis-à-vis de la mère et de l’enfant sont augmentées puisque tous deux auront besoin de soins hospitaliers et médicaux appropriés, ce qui représentent une somme considérable. Outre le fait que la mère mineure devienne une charge pour sa famille, elle le sera aussi pour la communauté et pour la nation. Elle ne pourra pas, en effet, travailler, vu son jeune âge. Ce qui fait qu’elle sera dépendante de sa famille. Sans travail et sans éducation adéquate dû au fait qu’elle a arrêté l’école, elle ne pourra pas prendre part au développement économique de la nation. D’autre part, par manque d’éducation scolaire, elle ne pourra pas donner une bonne éducation à ses enfants. » a souligné le ministre Onintiana Realy.

Autre conséquence de la grossesse précoce : l’avortement

En plus des conséquences néfastes de la grossesse précoce citées par le Docteur Randrianirina Harinivo Sandrine, l’avortement est devenu une pratique presque courante pour les adolescentes ayant eu des grossesses non-désirées selon le responsable d’une institution œuvrant pour la vulgarisation des méthodes de planification familiale à Diego Suarez.
Pour ce responsable, certains adolescents sexuellement actifs ne veulent pas utiliser les méthodes contraceptives qui existent. Cela par peur des rumeurs sur le fait que ces méthodes engendrent souvent des effets secondaires sur le corps, à savoir l’instabilité de la tension artérielle, la prise de poids excessive et le fait qu’elles soient cancérigènes et entraînent la stérilité. « Les personnes ayant eu des effets indésirables suite à l’utilisation de méthodes contraceptives sont ceux qui n’ont pas eu l’avis d’un médecin ou qui n’ont pas suivi ses prescriptions. Pour utiliser ces méthodes il faut impérativement demander l’avis d’un médecin et après diagnostic choisir ce qui est adéquat à la physiologie de la personne en suivant les conseils prodigués par le praticien. S’ils ne suivent pas ces conseils ils se retrouvent confrontés à une grossesse indésirable. Dans beaucoup de cas, les jeunes filles choisissent alors de provoquer un avortement par la prise excessive de Cytotec. Ce médicament est un misoprostol utilisé pour le traitement d’ulcère gastrique. A forte dose, il devient un béta-stimulant qui stimule la contraction utérine qui pousse l’embryon hors de l’utérus. Cela peut provoquer une hémorragie si les contractions ne s’arrêtent pas. Non seulement il stimule la contraction utérine mais il stimule aussi les contractions intestinales. Celles-ci peuvent provoquer des diarrhées. Ces deux conséquences sans intervention médicales amèneront probablement à une mort certaine suite à une anémie, une déshydratation et à des infections dues à une rupture utérine . »

L’avis du docteur Randrianirina Harinivo Sandrine, responsable de la santé de la reproduction de la région DIANA

Pouvez-vous nous dire ce qu’est au juste une grossesse précoce ?
Docteur Randrianirina Harinivo Sandrine :
Le terme grossesse précoce désigne en premier lieu une grossesse survenant avant le moment opportun. En de plus simple terme, c’est une grossesse qui survient avant 18 ans. En dessous de de 18 ans, ni le corps ni l’état d’esprit d’une jeune fille ne sont prêts à donner naissance. Ses organes génitaux ne sont pas encore matures et ne sont pas complètement formés. Dans le cas d’une grossesse survenant au moment de la puberté, c’est-à-dire au moment où le corps se transforme pour prendre son apparence adulte et où les organes génitaux se développent pour procréer, le corps doit impérativement faire deux choses en même temps, d’une part se former complètement, et d’autre part prendre en compte le développement de l’embryon qui se développe en lui.

Quelles sont les conséquences d’une grossesse précoce ?
Docteur Randrianirina Harinivo Sandrine :
Pour une grossesse précoce le risque de complication lors de l’accouchement n’est pas à négliger. Il se peut que l’accouchement nécessite une opération césarienne dans le cas où le fœtus est en position transversale. Cette méthode est aussi utilisée si la mère n’a pas assez de forces pour pousser le fœtus hors de l’utérus. En outre, des complications peuvent se présenter aussi pour le bébé. Il se peut qu’il ait un retard de croissance ou soit mort né, ce qui est pire. Après l’accouchement, la mère peut être sujette à une maladie connue sous le nom de fistule obstétricale. Cette maladie se caractérise par le fait de ne pas pouvoir retenir l’urine. Le traitement de celle-ci est compliqué et nécessite un long processus ainsi que des sommes d’argent considérables. Si la mère n’a pas les moyens de se faire soigner, elle sera rejetée par la communauté, par sa famille et même par son mari. D’autre part, vu que la mère est encore adolescente, elle n’est pas mature et ne peut donc pas assumer seule la charge de son enfant. Elle ne peut non plus lui fournir une éducation adéquate. Celui-ci deviendra, comme c’est souvent le cas, une charge pour ses grands parents.

Mais quelles sont les causes des grossesses précoces ?
Docteur Randrianirina Harinivo Sandrine :
Les causes sont nombreuses. Nous pouvons citer en premier lieu le comportement typique des adolescents : être impulsif et attiré par de nouvelles expériences. Incités par leur amis et leur aînés, ils commencent à avoir des rapports sexuels sans protections et finissent dans la plupart des cas géniteurs d’enfants trop tôt. Par ailleurs, la majorité de ces adolescents n’ont pas reçu une éducation sexuelle de leurs parents ni de leurs établissements scolaires. Par conséquent, ils écoutent les conseils inappropriés de leurs amis et se mettent dans la pratique sexuelle sans les avertissements préalables. De plus, ces adolescents n’ont pas forcément accès aux informations concernant les risques des pratiques sexuelles sans protections. Ce manque peut conduire à une totale méconnaissance des risques encouru suite à un rapport sexuels non-protégé.

Que peuvent-ils faire alors pour éviter ces méfaits ?
Docteur Randrianirina Harinivo Sandrine :
Il existe des actes de préventions qui s’avèrent être plus ou moins efficace selon la personne qui les pratiques. La méthode la plus efficace est l’abstinence avant le mariage. C’est-à-dire ne pas avoir de rapport sexuel avant le mariage. Toutefois, si l’adolescent est sexuellement actif, il est préférable qu’il utilise des préservatifs. Cette pratique est la méthode contraceptive la plus simple qui ne nécessite aucune consultation médicale. Mais si les adolescents refusent d’employer des préservatifs, ils peuvent toujours utiliser les méthodes contraceptives injectables ou orales. Dans le cas de ces méthodes dites « de planification familiale », la consultation médicale préalable est nécessaire. Il faut d’abord se rendre dans un centre de santé pour faire un diagnostic afin de trouver quelle méthode est appropriée à la morphologie de l’adolescente. Les critères de choix d’une méthode contraceptive varient selon l’âge, le poids, la taille, la tension nerveuse et les antécédents médicaux de chacune. Si ces critères sont respectés et que l’adolescente suit à la lettre les prescriptions du médecin, l’utilisation des méthodes de planification familiale sera efficace sans entraîner de d’effets secondaires. Seulement, il existe des préférences pour ces méthodes. L’utilisation du DIU (dispositif intra-utérin) et les contraceptifs sont préférable à long terme pour celles qui ont déjà donné naissance à un ou plusieurs enfants. Par contre, les pilules, les préservatifs et les implants intraveineux sont préférables pour les adolescentes n’ayant pas encore eu d’enfants.

■ Raitra

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