Le chef de bureau de l’OIM à Madagascar, Daniel Silva y Poveda et Audrey Ramel, coordonatrice de projet OIM ( Organisation Internationale pour les Migrations) ont rencontré le directeur de cabinet de la DIANA pour présenter aux autorités locales les actions pour la lutte contre la traite des personne
« De nombreuses personnes victimes de la traite le sont sans même le savoir » selon l’Organisation Internationale pour les Migrations qui était à Antsiranana pour présenter un programme de lutte contre ce fléau
La région DIANA est touchée par ce fléau. Le directeur de cabinet de la Région, Boba Antoine, souligne que la moitié des femmes parties travaillé au Liban et au Koweït proviennent du nord de Madagascar. Il indique que ce désir constant des Antsiranais de se rendre à l’étranger représente un danger puisque ces candidats à l’immigration ne savent pas forcément ce qui les attend là où ils se rendent. D’où une importante attente de la Région au projet de l’Organisation Internationale pour les Migrations. Le chef de bureau de l’OIM à Madagascar, Daniel Silva y Poveda et Audrey Ramel, coordonatrice de projet OIM ont rencontré le directeur de cabinet de la DIANA le 27 août. Ils étaient à Antsiranana pour présenter aux autorités locales les actions pour la lutte contre la traite des personnes. Via les médias, une campagne de trois semaines a débuté à la fin du mois de juillet pour faire connaitre au public les formes les plus récurrentes de traite de personne. Après un break de quelques jours, la campagne pédagogique se tiendra sur trois semaines. L’objectif dans cette campagne de choc est de sensibiliser les gens sur la manière d’intervenir pour mettre fin à la traite.
Des cas de personnes victimes de traite figurent dans la brochure distribuée par l’OIM pour l’information des citoyens. Des cas qui leur permettent d’identifier les cas pour qu’ils les dénoncent et pour que les victimes prennent conscience de leur situation. Une adolescente que sa mère fait prostituer pour « pouvoir aider la famille », un marin sous-équipé qui ne reçoit qu’un quart de son salaire prévu et ne sachant pas quand il pourra revoir sa famille, une femme « travailleuse domestique » au Liban, privée de ses papiers d’identité, interdite de sortie, de contacter sa famille, de se plaindre, de prendre des médicaments alors qu’elle est malade. L’OIM souligne « la traite des personnes affecte les victimes en les privant de leur dignité et en créant chez elles des traumatismes difficiles à éradiquer et pouvant avoir un impact sur leur vie sociale ». L’organisation explique que les facteurs structurels comme la pauvreté, le chômage, l’inégalité des sexes ou encore une mauvaise information sur les risques de la migration irrégulière accentuent la vulnérabilité, cause de la situation de la victime de la traite.
Selon l’UNICEF, les enfants sont particulièrement touchés par la traite des personnes à Madagascar. Le travail domestique en est le cas le plus représentatif. Plus de 300 000 enfants étaient victimes de traite en 2007. Le programme international pour l’abolition du travail des enfants précisait que « 14% des enfants de 15 à 17 ans exerçant un travail dommageable avaient été déplacés pour devenir domestique ou exercer une activité dans un ménage autre que leur famille d’origine ». En septembre 2004, Madagascar a ratifié la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant et son protocole concernant la vente d’enfant, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, la convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée (septembre 2005), le protocole additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes et plus particulièrement des femmes et des enfants (septembre 2005). Et en novembre 2013, la convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille. Pour coordination, Madagascar a adopté en 2007 la loi 2007-038 modifiant et complétant certaines dispositions du code pénal sur la lutte contre la traite des personnes et le tourisme sexuel. En 2015, une loi portant, précisément, sur la lutte contre la traite des êtres humains a été promulguée. Le pays s’est alors doté d’un plan national de lutte 2015-2019 qui vise la prévention de la traite des personnes, la protection des victimes, la poursuite et la répression des auteurs ainsi que la coopération. Ce plan national fait état des défis encore à relever. Il s’agit entre autres des efforts de sensibilisation qui doivent être réalisés, le mécanisme d’identification ainsi que les projets de retour et de réintégration des victimes de la traite qui doivent être développés, la lutte contre la corruption favorisant la traite doit être amplifiée.
La mise en œuvre du projet de l’OIM financé par l’USAID est donc la concrétisation de ces conventions ratifiées et les actions entreprises dans la lutte contre la traite des personnes.
■ V.M