L’anarchie gagne de plus en plus de terrain et les usagers ne se sentent plus en confiance sur la route face aux comportements irresponsables des conducteurs et de l’insuffisance flagrante de répression et de prise de responsabilité
Les accidents… des faits que la plupart aime connaître dans tous leurs détails, voire les plus sordides. Mais aujourd’hui, derrière ce que l’on considère comme de simples faits divers existe presque toujours de l’injustice
Injustice car les conséquences de l’accident sur les victimes ne peuvent jamais être réparées malgré le fait qu’il y ait des règles juridiques et techniques permettant d’estimer ces pertes. L’anarchie gagne de plus en plus de terrain et les usagers ne se sentent plus en confiance sur la route face aux comportements irresponsables des conducteurs et de l’insuffisance flagrante de répression et de prise de responsabilité.
Le nombre de licences de taxi délivrées dépassent les mille, les autorités admettent qu’il existe de nombreuses violations aux textes régissant le transport et la circulation. Cela va de la violation du code de la route (sens unique), au délit de fuite et à la non-assistance à personne en danger… Il en est même arrivé à un point où il n’est pas recommandé de prendre le taxi-moto le soir au risque de se faire détrousser par des conducteurs-malfaiteurs.
Sont concernés directement par la circulation et le transport urbain, la Commune Urbaine d’Antsiranana, les forces de l’ordre (le commissariat central de police notamment), la direction régionale des transports, le service de la sécurité routière, l’agence des transports terrestres (ATT)… Cette dernière délivre le permis de conduire, la carte grise, la licence d’exploitation de véhicules de transports routiers de voyageurs et de marchandises.
La police municipale contrôle ces papiers et les autres documents qu’elle a elle-même délivré au transporteur qui sont l’autorisation et le cahier de charge. Elle contrôle le véhicule avant qu’il n’opère dans le transport urbain. Les policiers, rattachés au commissariat central contrôlent les papiers (attestation d’assurances, licence, carte grise, permis de conduire…) et répriment suivant les infractions commises tout en assurant la police administrative. Le service de la sécurité routière quant à lui contrôle et vérifie l’état des véhicules.
Les règles sont établies et la mission de chaque entité est précise, mais l’organisation ne fait pas le poids face au laxisme dont font preuve presque tous les acteurs. Un laisser-aller qui touche les usagers, les transporteurs, les autorités policières, communales, les autorités des transports et même l’association pour la défense des consommateurs qui théoriquement existe, mais ne fait ni de plaidoyer ni d’interpellation pour la protection des usagers. A cet état létal des acteurs, une mesure a été prise récemment pour la mise en place d’une commission de retrait de permis de conduire et de licence. La mise en place de cette commission a été discutée depuis l’année dernière et le préfet a annoncé, lors d’une réunion le 18 août qu’elle sera mise en place dans les quinze jours, soit avant le 2 septembre. Les policiers du commissariat central et les gendarmes de la brigade de la police routière, en cas d’infractions retirent les papiers (licence, permis de conduire...). Pourquoi est-il donc nécessaire de mettre en place une commission spéciale pour sanctionner les délinquants de la route ? La mise en place de cette commission ne remet-elle pas en cause la crédibilité de ces autorités ? En fin de troisième trimestre de l’année 2014, des sensibilisations ont été organisées pour « remettre chacun face à ses responsabilités pour la prévention des accidents… une étape pour la Région et les autorités chargées de la circulation et du transport à Diego Suarez d’un retour à l’ordre ». Jusqu’à aujourd’hui, nul n’avancera que l’ordre est rétabli, mais les autorités actuellement en place, dont le Préfet d’Antsiranana Banoma Arsène, le PDS Jafimanjo, M.Amido directeur régional des transports, se montrent déterminées à changer les choses.
■ V.M