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Douze canons ont été remis officiellement aux autorités malgaches lors d’une cérémonie organisée à bord du  BaTral La Grandière à Diego Suarez
Douze canons ont été remis officiellement aux autorités malgaches lors d’une cérémonie organisée à bord du BaTral La Grandière à Diego Suarez

C’est un véritable trésor archéologique qui a été remis aux autorités malgaches lors de la dernière escale du BaTral La Grandière à Diego Suarez. Après des années de procédures, ce sont douze canons en bronze récupérés illégalement dans les eaux territoriales malgaches qui ont été restitués

La Batral La Grandière est un bâtiment français bien connu des habitants de Diego Suarez pour ses nombreuses escales effectuées au cours de ces dernières années. L’escale du 5 au 9 octobre revêtait une importance toute particulière. Outre le fait qu’il s’agissait de la dernière mission du navire dans l’Océan Indien avant son désarmement après près de trente années de service, il a rapporté à son bord une douzaine de canons en bronze datés du 16ème siècle.

Des canons datés du 16ème siècle

C’est lors d’une cérémonie organisée à bord du navire dans la soirée du lundi 5 octobre, en présence du Procureur général, du Préfet d’Anstiranana, des attachés de défense et de sécurité intérieure de l’Ambassade de France, du Consul de France à Diego Suarez ainsi que de nombreuses autorités civiles et militaires de la région que la remise officielle des douze canons a été effectuée. Dans leurs allocutions, l’attaché de sécurité intérieure près l’Ambassade de France, le Colonel Robin Joubert, tout comme le Procureur général d’Antsiranana, Yvon Christiano Ravoahangy, représentant le Ministère de la Justice se sont félicités de la fin heureuse de cette procédure et de la collaboration fructueuse entre les services judiciaires français et malgache pour arriver à cette finalité qui est la restitution.

Une histoire épique

En 2004, M. L’Hour, directeur du DRASMM (Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines) est appelé par les douanes françaises de Mayotte qui signalaient une déclaration de ce qu’on appelait «des tubes métalliques de peu de valeur». Le directeur constate que les déclarants avaient déjà été arrêtés pour des pillages d’épaves. Il fait tout bloquer. Il s’avère que c’était des canons portugais. A la vue des images saisies à l’équipe des pilleurs, les archéologues concluent que cette épave témoigne de la conquête de l’Océan Indien au début du 16ème siècle. Pour le directeur du Drassm, ce site vierge est fondamental pour comprendre cette page d’histoire. Il contacte le plus grand spécialiste portugais de l’archéologie navale, Francisco Alvès, qui l’accueille à Lisbonne. On les ramène en France pour les restaurer et les préserver.
Jean-Christophe Peyre est un homme d’affaires passionné d’Histoire maritime. Il a repéré une épave semblable à celle découverte par les contrebandiers. M. L’Hour soupçonne que les deux épaves ne font qu’une et demande des précisions. C’est une équipe de bénévoles menée par Jean-Christophe Peyre qui en est le mécène. Ces opérations ne génèrent aucun profit. Il travaille avec l’administration malgache et a été autorisé depuis 2004 à faire des travaux d’inventaire. Il s’est dirigé vers les écueils qui représentaient de gros pièges pour les bateaux. Le récif de l’Étoile en fait partie. Il y a découvert une épave portugaise dont le site était extraordinaire parce que tout était en place. Il a nettoyé un des plus gros canons sous l’eau. C’était un bateau portugais, de par la sphère armillaire et de par les armoiries de Manuel ler. Le directeur du DRASMM compare ses photos à celle des canons saisis par la douane : il s’agit de la même épave. Cette épave est de la même période que celle de la «Santiago» qu’il espère trouver bientôt à Bassas. Les archéologues amateurs ont trouvé quelques monnaies d’argent, mais très corrodées. A partir de ce moment-là, les archéologues ont pu avoir une idée de la date du naufrage du bateau, selon les dates frappées sur ces monnaies. C’est le «Sao Ildefonso» qui a coulé en 1527. L’équipe de Jean-Christophe Peyre continue de plonger sur le site jusqu’en 2010 où elle ne peut que constater que malgré les précautions prises tout ce qui restait au fond de l’eau a été progressivement sorti illégalement par des plongeurs non identifiés.

Le Sao Ildefonso : des pirates piratés

Le Sao Ildefonso est un navire léger chargé de porter le message de nomination de Pero Mascarenhas comme gouverneur des établissements espagnols en Inde, à Goa, en 1527. Son capitaine, un français, Pêro Aenes Francês, profite de son passage près des côtes de Madagascar pour s’arrêter dans l’objectif d’effectuer des pillages sur la côte sud-ouest, allant ainsi à l’encontre des ordres du roi. Malheureusement pour lui, alors qu’il est à l’ancre, un terrible cyclone coule le navire. Les ordres qu’il portait n’arriveront jamais à leur destinataire. Quelques uns des survivants du naufrage trouvent refuge à St Luce où ils restent. Les 76 autres atteignent Ranofotsy. La population locale les accueille et organise une grande fête pendant laquelle on explique aux naufragés qu’il faut remercier les dieux de les avoir épargnés en présentant tous les objets qu’ils ont réussi à sauver du naufrage. Ceux ci s’exécutent et sont aussitôt pour la plupart massacrés et la population qu’ils avaient voulu piller s’empare des objets présentés. En 1531, les cinq survivants seront rapatriés par le Sao Dinis.

Le navire BaTral La Grandière en dernière escale à Antsiranana
Le navire BaTral La Grandière en dernière escale à Antsiranana
Bye, bye, La Grandière

Le La Grandière, nommé d’après le vice-amiral Pierre-Paul de La Grandière (qui se distingua en 1866 parmi tous les amiraux gouverneurs qui se succédèrent en Indochine française), est un bâtiment de transport léger (BATRAL) français de la Marine nationale, dernier né d’une série de cinq bâtiments et construit par les Ateliers français de l’Ouest. Mis sur cale le 27 août 1984, lancé le 11 décembre 1985, il est admis au service actif le 21 janvier 1987. Basé au port de la Pointe des Galets, le principal port de La Réunion, il porte le numéro de coque L 9034 et est parrainé par la ville de Saint-Paul depuis le 12 mai 1990. Affecté pendant l’essentiel de sa carrière dans la zone sud de l’océan Indien, à l’exception d’un intermède à Toulon de décembre 1994 à juillet 1996, il a effectué de fréquentes tournées de ravitaillement dans les îles Éparses et à Mayotte des militaires et scientifiques français. Il a participé au secours en mer, à la surveillance des pêches, et a apporté son soutien à des opérations humanitaires, comme au Mozambique en janvier 1990, où à Madagascar après le passage du cyclone Hudah (avril 2000). Il était présent lors des exercices interarmées qui se sont déroulés dans la Grande Île, de 2000 à 2008, tels que Géranium 2000, Diana 07 et, récemment, Diana 15.

Les Batral remplacés par des B2M

Les deux derniers bâtiments de transport légers de la Marine nationale, les Dumont d’Urville et La Grandière seront progressivement remplacés par des bâtiments multi-missions. Les BMM sont des navires de type supply, c’est-à-dire des bateaux de soutien et de ravitaillement, à l’image de ceux exploités dans le secteur offshore. Longs de 65 mètres pour une largeur de 14 mètres et un déplacement de 2300 tonnes en charge, les B2M pourront atteindre la vitesse de 15 nœuds. Armées par un équipage de 20 marins, ces unités destinées à naviguer dans les vastes espaces maritimes ultramarins sont conçues comme des plateformes robustes et endurantes, avec une autonomie très importante. Les bâtiments pourront, ainsi, réaliser 30 jours d’opérations sans ravitaillement. Pour surveiller et protéger la zone économique exclusive (ZEE) française, les B2M auront de solides moyens de communication, notamment satellitaires, seront dotés de deux mitrailleuses de 12.7mm et pourront mettre en œuvre des embarcations rapides pour les interceptions et contrôles.

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