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Catégorie : Société
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Ernestine intervient aussi auprès des entreprises pour rechercher les offres d’emploi, de stages et développent des partenariats avec le monde économique
Ernestine intervient aussi auprès des entreprises pour rechercher les offres d’emploi, de stages et développent des partenariats avec le monde économique

Depuis 2008, Ernestine travaille pour l’ONG Maison de Sagesse sur le projet « Mission Pour l’Emploi », elle est une des deux conseillère d’insertion professionnelle qui intervient régulièrement auprès des jeunes

La défaillance du marché du travail n’épargne pas les jeunes de la région DIANA : sous-emploi, problème de première insertion, instabilité, chômage. C’est pourquoi la Mission Pour l’Emploi œuvre en faveur de l’insertion économique et sociale des jeunes de Diego Suarez entre 15 et 30 ans qualifiés ou non. De formation Bac+2 en Gestion, Ernestine et sa collègue Joséa ont suivi une formation spécialisée auprès de formateurs français pour se familiariser à ce nouveau métier encore inconnu à Madagascar.

Problèmes d’orientation, de choix professionnel, manque de qualification… Les jeunes de 15 à 30 ans peuvent rencontrer une conseillère d’insertion professionnelle afin d’établir un bilan complet lors d’un premier entretien (niveau de formation, expérience professionnelle, centres d’intérêts…). « Nous consacrons une grande partie de notre temps aux entretiens individuels afin d’établir un premier bilan avec les jeunes et de pouvoir les orienter selon leurs profils. » Chaque jeune est unique. Seule l’écoute active permet de lui donner une réponse adaptée « parfois sur plusieurs années » concède Ernestine. Au fil des ans, une relation de confiance s’installe mais les conseillères d’insertion professionnelle de la Mission Pour l’Emploi marquent parfois des limites. Selon elles, il faut être « réactif, disponible, compréhensif et patient mais jamais complaisant », les conseillères sont surtout là pour encourager la personne à se sortir d’une situation précaire, aider les jeunes à devenir autonome et acteurs de leurs parcours.

Le métier de conseillère d’insertion professionnelle : un accompagnement global

Si les conseillères d’insertion professionnelle consacrent une grande partie de leur temps aux entretiens individuels, elles animent régulièrement des séances d’information auprès des jeunes de la ville de Diego Suarez mais également des ateliers collectifs (techniques de recherche d’emploi, simulations d’entretiens, conception de CV et lettre de motivation…) répartis sur trois jours chaque mois. « Les jeunes viennent aux ateliers car ils se rendent compte qu’ils ne savent pas comment chercher un emploi en ville, se présenter ou comment valoriser leur travail lors d’un entretien (…) Il y une certaine forme et un certain style à respecter lorsque l’on souhaite postuler à une offre d’emploi ! ».
Ernestine et Joséa les deux conseillères interviennent aussi auprès des entreprises pour rechercher les offres d’emploi, de stages et développent des partenariats avec le monde économique. Le problème que rencontrent les jeunes de Diego Suarez commence dès la recherche d’emploi « les offres sont dispersées à travers la ville, il existe peu ou pas de lieu connu de tous pour afficher celles-ci, la recherche devient très compliquée et beaucoup de jeunes abandonnent… ». Le principe de la Mission Pour l’Emploi est de rechercher ces offres d’emploi afin de les centraliser à leur bureau sur un panneau d’affichage, les jeunes passent alors régulièrement au bureau consulter les offres. L’avantage est qu’ils peuvent demander conseil directement auprès des conseillères ou consulter sur place des livres sur la rédaction des CV et lettre de motivation. Ernestine raconte « qu’au fil des ans, une relation de confiance s’est créée entre la Mission Pour l’Emploi et les entreprises, certaines nous appellent directement lorsqu’ils recherchent quelqu’un ou viennent déposer les offres d’emploi au bureau ».
Selon la coordinatrice de projets de l’association, la Mission Pour l’Emploi ne fonctionnerait pas aussi bien sans les deux conseillères d’insertion professionnelle : « elles sont le pilier du projet, pour ce métier il faut beaucoup de dynamisme, de maturité pour répondre à des situations difficiles sans s’impliquer personnellement. Elles cherchent l’information, prennent des initiatives et développent des partenariats ». Elles ont acquis une bonne connaissance du marché de l’emploi, du fonctionnement des institutions et des nouveaux dispositifs et mesures d’aide à l’emploi et à l’insertion. Depuis 2008, les deux conseillères d’insertion professionnelle ont rencontré près de 8 000 jeunes dont près de 2 000 rien que pour l’année 2014.