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Avec Antoniela, deux autres enfants malvoyants et aveugles apprennent à lire, à écrire, à compter…
Avec Antoniela, deux autres enfants malvoyants et aveugles apprennent à lire, à écrire, à compter…

« Je suis bien ici, j’apprends ce que les autres enfants apprennent. J’aime surtout être avec les autres enfants, à nous amuser et à discuter. » Antoniela, douze ans, en classe adaptée pour enfants malvoyants et aveugles à l’EPP avenue Pasteur

A l’occasion de la journée mondiale du braille, la chef de la circonscription scolaire d’Antsiranana I et son équipe ont effectué une visite à la classe adaptée pour malvoyants et aveugles à l’EPP avenue Pasteur le 11 janvier. Une convention de partenariat a été signée entre l’ONG Maison de Sagesse et la CISCO pour l’ouverture d’une classe à l’EPP avenue Pasteur et une autre à la SCAMA pour que l’ONG y tienne toutes ses activités. L’ouverture de la classe adaptée pour malvoyants et aveugles à l’EPP avenue Pasteur a été initiée par cette ONG, incluant la mise en place d'activités d'éveil et de stimulations motrices et intellectuelles, d’un suivi médical et social des enfants au Centre Hospitalier Universitaire de la ville d’Antsiranana, l’accompagnement des familles en difficultés, la réfection des classes et la prise en charge des salaires des institutrices jusqu'à la titularisation par le ministère. Avec Antoniela, deux autres enfants malvoyants et aveugles apprennent à lire, à écrire, à compter… Cinq autres personnes, plus âgées, ayant des handicaps visuels suivent des formations professionnelles en pâtisserie, en transformation de produits laitiers, cuisine, conservation de fruits et en couture (pelote). Pour les enfants, la classe suit le programme scolaire national, néanmoins il faut deux années scolaires à la classe adaptée pour compléter le programme d’une année scolaire de l’éducation nationale. Le problème n’est pas lié au handicap des enfants, mais au manque de matériel et outils nécessaires pour l’apprentissage. Les enfants aveugles de l’EPP avenue Pasteur utilisent une machine à écrire le braille, apprennent la lecture tactile et à compter avec un boulier. La classe dispose à l’heure actuelle du strict nécessaire. D’après l’enseignante Octave Lydie Sabine, les enfants aveugles d’Antsiranana ne passent pas les examens officiels parce que les correcteurs ne sont pas formés à la lecture du braille. En 2011, un élève malvoyant, issu de la classe adaptée a passé l’examen et a obtenu le CEPE (Certificat d’Etudes Primaires Elémentaires), il étudie maintenant à Antananarivo.

Des structures adaptées pour moins de discrimination

Claire Pelloie, coordonatrice de projets de l’ONG Maison de Sagesse à Madagascar explique que « pour que les enfants malvoyants/aveugles puissent avoir un meilleur accès à l’éducation, il faudrait avoir plus de structures adaptées pour les accueillir au sein des EPP. Il faudrait aussi du personnel formé au handicap et une campagne de sensibilisation auprès de la population pour inciter les parents à scolariser leurs enfants, mais aussi à la société civile pour qu’elle n’exclut plus ces enfants ni les stigmatisent ». Aucune donnée à l’heure actuelle sur le nombre d’enfants aveugles en âge d’être scolarisés, mais Octave Lydie Sabine, connaissant la situation de bon nombre d’entre eux soulignent que les parents, alors qu’ils savent qu’une classe adaptée existe, n’y envoient pas leur enfant aveugle « parce qu’ils ne trouvent pas le temps de déposer l’enfant à l’école ». Elle déplore l’attitude des parents qui ne veulent pas faire des dépenses pour le transport de leur enfant aveugle « alors qu’ils en ont pour le déplacement de leurs enfants valides ». Claire Pelloie ajoute « d'après une enquête effectuée en 2011 par l'UNICEF, 93 % des enfants en situation de handicap sont victimes d'humiliation et de stigmatisation de la part des autres enfants. Le mauvais traitement subi par les enfants handicapés encore à l'école dont les moqueries et le traitement physique et psychologique, incite ces enfants à s'exclure et abandonner le système éducatif ». Des classes adaptées telles que celle de l’EPP de l’avenue Pasteur, ont besoin de plus d’attention et de soutien qu’elles n’en ont actuellement car elles garantissent l’indépendance (actuelle ou future) des enfants et des adultes ayant un handicap visuel. Comme le démontre les malvoyants et aveugles formés dans le cadre de ces activités dont Octave Lydie Sabine est chargée de mettre en œuvre, les efforts fournis ne sont pas vains. Certains d’entre eux ont leurs propres activités économiques génératrices de revenu, se sentant utiles, ils gagnent en confiance et ne représentent aucunement un fardeau pour leur entourage. Selon Claire Pelloie, « de nombreux centres de formation professionnelle existent, mais sont à Antananarivo, ils aident les personnes malvoyantes/aveugles entre autre à trouver un métier grâce à des formations spécialisées. Pareil pour la prise en charge à l'école, il existe de nombreux centres qui prennent en charge ses enfants afin de les accompagner le mieux possible. »
Depuis l’ouverture de la classe adaptée et de la formation pour les malvoyants et aveugles, quatorze personnes (enfants, adolescents et quelques adultes) ont été suivies par Octave Lydie Sabine. Elle a notamment bénéficié d’une formation en braille et à l’utilisation de la canne blanche qu’elle a pu transmettre aux enfants. En 2014, elle a participé à une formation professionnelle de transformation de fruits. La formation a été prodiguée par Handicap International et l’ONG MERCI à Antsirabe, à Antananarivo et à Antsiranana pour lui permettre de remplir sa mission. Cette ONG réalise le programme de réadaptation à base communautaire au service des personnes en situations de handicap à Madagascar.
■ V.M

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