La plupart des participants à l’atelier d’élaboration du plan d’actions en vue de lutter contre l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales (ESEC) et le tourisme sexuel impliquant des enfants (TSIE) ne cachaient pas leur perplexité quant à l’efficacité de telles réunions dans la lutte.
Puisque l’office régional du tourisme de Diego Suarez a signé en mai 2015 le code de conduite national des acteurs du tourisme, il est maintenant question de remplir les engagements et les exécuter selon la situation dans la Région DIANA
La plupart des participants à l’atelier d’élaboration du plan d’actions en vue de lutter contre l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales (ESEC) et le tourisme sexuel impliquant des enfants (TSIE) ont des activités touristiques (opérateurs économiques, gérants et membres du personnel) et ne cachaient pas leur perplexité quant à l’efficacité de telles réunions dans la lutte. Pour l’association des opérateurs touristiques d’Ambilobe, la place des acteurs du domaine de l’informel est à prendre sérieusement en considération parce qu’ils sont ignorés par les contrôles alors qu’ils sont souvent installés au milieu de la population, donc auprès des plus vulnérables dont les enfants. Les mœurs dans cette partie nord de la Grande Île compliquent la lutte « ici, toute relation sexuelle est traditionnellement payante. Une femme qui accepte d’avoir des rapports sexuels et sans rien recevoir en retour (de matériel) est une imbécile qu’elle vive dans le confort ou dans la pauvreté » explique une participante pour dire qu’il faut une stratégie bien réfléchie pour ôter de la mentalité cet échange malsain qui souvent implique des mineurs. Et bien que les représentants des forces de l’ordre à cet atelier aient soutenu avec ardeur que des contrôles sont réalisés ponctuellement pour réprimer ces actes destructeurs de la jeunesse, nombreux sont les représentants d’associations et de services déconcentrés de l’État qui trouvent insuffisante, voire inexistante, la répression et l’application de sanctions. L’absence de signalement, situation confirmée par le juge des enfants, et le silence des gens qui sont pourtant en présence des actes que subissent les enfants constituent également un obstacle majeur à l’effectivité de la lutte. De part ces différentes constatations, comment faire alors pour que cesse l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales ? Comment faire pour mettre fin au tourisme sexuel impliquant des enfants dans la région DIANA ? A ces deux questions, les participants à l’atelier devaient trouver eux-mêmes des réponses en deux jours et dresser un plan d’actions avec les financements envisagés et suivant les six engagements du code de conduite. Trente quatre entités et opérateurs touristiques ont signé aux côtés de la Région DIANA, de la Préfecture d’Antsiranana et de la Commune Urbaine de Diego Suarez, le code de conduite propre à la région DIANA avec ses modalités de mise en œuvre, cela afin de marquer leur ferme engagement à lutter contre l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales (ESEC) et à mettre en œuvre les actions convenues lors de cet atelier. Comment opérer alors pour que la signature se transforme en action ? La Région est le leader dans la réalisation du plan d’actions. Il lui appartient donc d’adopter des textes spécifiques visant à l’effectivité de l’application des mesures préventives et des sanctions prévues en matière de lutte contre l'ESEC et le TSIE au niveau de la Région. Un comité est aussi à mettre en place pour suivre la mise en œuvre du plan et suivre la situation en matière de signalements, où en est la poursuite et l’application des sanctions. Tout cela, pour un tourisme durable et respectueux des droits humains.
Cet atelier du 26 et 27 janvier au Grand hôtel a été organisé par l’office du tourisme (national et régional), le ministère du tourisme, des transports et de la météorologie avec le partenariat du Bureau International du Travail et du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF).
■ V.M