Bon nombre des maires réunis au Grand Hôtel Antsiranana pour le lancement du projet de développement communal inclusif et de décentralisation s’attendaient à un financement direct de leurs projets de développement, or l’appui de 4 millions d’euros de la coopération allemande est destiné au renforcement des capacités
Les bénéficiaires de ce projet sont les collectivités territoriales décentralisées, CTD, (principalement les communes), les organismes publics de coopération intercommunale et les organisations de la société civile et du secteur privé des régions Analamanga et DIANA. Dans le cadre de la mise en œuvre du projet, l’appui est apporté auprès des ressources humaines de ces CTD qu’ils soient élus ou salariés et les membres des ces organismes et organisations de la société civile et secteur privé. Le projet de développement communal inclusif et de décentralisation (ProDéCID) soutiendra ainsi la mise en place de systèmes pour améliorer les ressources propres des communes. Avec l’Institut National de Décentralisation et Développement Local (INDDL), le projet contribue au développement d’un système de formation cohérent et répondant aux demandes des cibles. Des activités visant à mettre en réseau et à favoriser la coopération intercommunale, la collaboration entre les communes et les services techniques de l’État sont aussi exécutés par le projet. Le Programme de Développement des Pôles Urbains (PDPU) et PIC 2 (projet de Pôles Intégrés de Croissance) opèrent déjà dans certains de ces champs d’intervention du ProDéCID. Florian Garcia qui est le directeur général du ProDéCID a expliqué que le projet est présent « pour compléter les efforts de ces projets et sur d’autres sujets ». Ce dernier qui dans son discours pour le lancement du ProDéCID a rappelé que l’Allemagne a retiré son appui à la Grande Île à la suite de la crise politique en 2009, la leçon qu’en a tiré les deux pays en terme de coopération est de ne pas se limiter à un niveau des institutions et donc de répondre à une certaine flexibilité d’où cet appui pour l’effectivité de la décentralisation et le renforcement au niveau des communes. Le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Mahafaly Olivier affirme que ce projet est une voie pour le développement des communes par la décentralisation, dans la mesure où ces dernières sauront comment obtenir du financement, comment améliorer le système de fiscalité et trouver des ressources. « Le développement des collectivités territoriales décentralisées n’est pas possible tant qu’elles sont dans l’attente de financement du ministère » dit-il. Et au problème que représenterait la dépendance des collectivités locales à l’aide internationale, le partage et le transfert de compétences s’imposent et l’implication du personnel permanent des communes est nécessaire. Les membres du personnel des services techniques (secrétaires et comptables des communes) sont bénéficiaires de ce soutien. Ainsi, l’alternance au pouvoir ne mettra pas fin à la capacité des communes de créer des ressources car les techniciens restent et donc la compétence subsiste. Florian Garcia ajoute que les institutions en place (INDDL et ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation) ont leur rôle à jouer dans ce transfert de compétences. Des échanges se font par ailleurs au sein des organisations intercommunales. La mise en œuvre du ProDéCID s’étale sur deux ans. Le lancement officiel pour la DIANA s’est déroulé le 8 février à Antsiranana.
■ V.M