Responsabiliser les jeunes pour qu’ils ne replongent plus dans la délinquance est désormais l’objectif après la réalisation des études sur le phénomène qui a fait la triste célébrité de Diego Suarez
Puisqu’un document permettant la compréhension du phénomène « foroches » et d’appuyer les propositions de solutions est disponible, il est maintenant possible d’avancer des projets suivants les priorités et objectifs à court et à long terme. La réhabilitation du centre de rééducation de Joffreville est urgente et former les jeunes qui sortent des établissements de détention et de correction est des plus importants pour leur permettre de reprendre leur place et rôle dans la société.
La Région DIANA, les services déconcentrés de l’État, la société civile, le secteur privé, les ONG et associations avec l’appui du bureau de pays de l’OIT pour Madagascar, les Seychelles, Maurice et les Comores s’organisent pour la formation professionnelle des anciens détenus mineurs d’Antsiranana. « L’objectif de ces formations est de permettre à ces jeunes d’entrer dans le milieu professionnel. Soit ils travailleront dans une entreprise soit ils utiliseront les acquis de la formation pour travailler pour leur propre compte » explique Fanja Rakotondrainibe, coordinateur national de projet au BIT Antananarivo. Ntsay Christian, directeur du BIT pour Madagascar, les Seychelles, Maurice et les Comores a souligné que seuls les résultats vont compter, que s’ils ne sont pas satisfaisants, l’appui donc le projet sera retiré. Une réunion d’information sur ce projet d’insertion professionnelle des jeunes s’est tenu mardi 16 février avec les autorités locales à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Diego Suarez.
Treize quartiers avec leurs bandes de jeunes délinquants respectives sont touchés par ce projet. Cent jeunes seront sélectionnés par les Fokontany suivant des critères préétablis qui sont l’âge (entre 15 et 18 ans), leur appartenance à une famille monoparentale, leur niveau scolaire (secondaire ou moins), ils ou elles appartiennent à un des treize groupes recensés, ont un revenu faible et ont déjà été condamné(e)s ou détenu(e)s. Pour la mise en œuvre et la pérennité du projet, trois comités sont constitués. Le premier travaille sur les mesures préventives à adopter, le second pour les actions pour la réhabilitation, la réinsertion sociale, culturelle et économique des enfants et des jeunes et le dernier pour la mise en place d’un cadre institutionnel et juridique contre ce phénomène. Les membres de ces comités sont les différents acteurs du domaine public (forces de l’ordre, Justice, Population, etc), du secteur privé (sociétés, entreprises, centres de formation…) et de la société civile. Leur réunion d’organisation pour les prochaines étapes dans la mise en œuvre du projet a eu lieu le 23 février à la Région.
■ V.M