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Catégorie : Société
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« Si le client n’est pas satisfait de notre service » dit- il, « il n’a plus envie de revenir ». C’est pourquoi il travaille dur et avec rigueur, les seuls garant selon lui de la satisfaction de ses clients.
« Si le client n’est pas satisfait de notre service » dit- il, « il n’a plus envie de revenir ». C’est pourquoi il travaille dur et avec rigueur, les seuls garant selon lui de la satisfaction de ses clients.

Raherinirina Jean Raymond, 45 ans, a ouvert son atelier de créations en cuir en 2008, « La Nobel », à Tanambao Tsena tout près du « Tsena Kamisy », le grand marché du jeudi. Il y confectionne des chaussures, des ceintures, et répare les chaussures et les sacs. Tout le travail est fait à la main à l’exception de la finition de la fabrication qui exige l’utilisation d'une machine à coudre.

Avant de se lancer dans le travail du cuir, Jean Raymond travaillait dans un magasin de pièces automobile. Installé depuis peu, le succès n’a pas tardé à être au rendez vous : en 2009 il a été obligé de prendre une personne pour l'aider car il n’arrivait plus a assurer seul les demandes de ses clients. L’atelier a prospéré et il fabrique désormais des valises, des portefeuilles, des cartables, des chaussures pour tous les âges. Leurs prix varie en fonction de la qualité et de la complexité des produits fabriqués. Un minimum de 10 personnes par jour viennent porter des chaussures à réparer. Les prix de réparation varie entre 200 à 15 000 Ar. Le prix des chaussures fabriquées varie entre 8 000Ar pour les modèles enfant et de 25 000 à 35 000 Ar pour les modèles adulte. Il crée à partir de son imagination ou en s’inspirant de catalogues. Parfois, les clients qui viennent passer commande arrivent avec leur propre modèle qu’il exécute. Ses produits sont vendu sur place, environ une paire chaussures par jour. L’atelier est ouvert du lundi au samedi de 7 à 17 h. Ce sont surtout les Mahorais qui viennent et achètent en gros ses produits. C’est la création qui lui assure la meilleure part de ses revenus. Il a également des clients qui viennent de Sambava et de Nosy Be, qui achètent surtout lors des grandes vacances. La majorité de ses clients sont des gens du quartier. C’est à l’approche des fêtes qu’il reçoit le plus de clients. Ces jours ci, il se prépare pour le 26 juin. Cette période est propice à la vente de sacs pour dame, de portefeuilles, de ceintures, portes téléphones de nouveaux modèles.
Actuellement Jean Raymond a deux jeunes apprentis. Ils ne seront vraiment formés qu’après 3 ans de travail. Ce n'est qu'à ce moment qu'il pourra les laisser travailler seul à l’atelier. « Si le client n’est pas satisfait de notre service » dit- il, « il n’a plus envie de revenir ». C’est pourquoi il travaille dur et avec rigueur, les seuls garant selon lui de la satisfaction de ses clients. Il a ainsi formé 18 jeunes depuis 2008. Ces personnes travaillent actuellement dans différents quartiers de Diego Suarez. En ce moment il a deux stagiaires qui viennent de Sambava. Ils ont venus à Diego Suarez dans le seul but d’apprendre ce métier auprès de Jean Raymond. Lando Mar est l’un de ces stagiaires, qui se dit très satisfait de ce qu’il a déjà appris à l’atelier. Il reçoit une somme de 150 000 ariary par mois en plus de son apprentissage. « Rien n’est difficile dans ce que je apprends, mais tout est question de volonté » affirme t’il. « Mon avantage c’est d’être mon patron. Je ne reçois l’ordre de personne et je gagne bien ma vie en faisant ce métier. Je suis heureux avec mes trois enfants, en plus ma femme m’aide à coudre, elle travaille à domicile » dit Jean Raymond. Une des principales difficulté qu’il rencontre est l'approvisionnement en matières premières, qui viennent d’Antananarivo. Il doit débourser chaque mois environ 200 000 ariary pour se procurer semelles en caoutchouc, matériaux pour les talons, les boucles, et autres accessoires de fabrication de sacs. Du fils noir ou blanc est également nécessaire à la fabrication et la réparation. Son atelier est désormais trop petit, il ne lui permet plus de recevoir ses clients comme il faut. Il n’a même plus assez de place même pour poser ses affaires ! Jean Raymond paie une patente de 300 milles ariary par an et une somme de 10 milles ariary par mois à la commune pour la location du lieu où il travaille. Pour l’avenir, Il souhaite développer son activité vers l'international, que ses produits soient reconnus au niveau du marché, et enfin avoir son propre magasin. Il espère que le développement de ses activités lui permettra d’offrir du travail aux jeunes.
■ Angéline C.