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Catégorie : Société
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« je suis avantagé dit-il car parmi les 60 étudiants du centre de formation de Tananarive peu on pu réaliser leur objectif de se mettre à leur compte. Beaucoup de jeunes issus des écoles de couturiers n’arrivent pas à travailler seuls car ils manquent pratique »
« je suis avantagé dit-il car parmi les 60 étudiants du centre de formation de Tananarive peu on pu réaliser leur objectif de se mettre à leur compte. Beaucoup de jeunes issus des écoles de couturiers n’arrivent pas à travailler seuls car ils manquent pratique »

Seth Eric, tailleur de son état, est âgé de 40 ans. C’est auprès de son père qu’il a appris ce métier dès son plus jeune âge. Dès 5 ans il manipulait les ciseaux et les aiguilles, et à 8 ans il commençait à coudre, puis à l’âge de 14 ans il commencé à aider son père à l’atelier familial avant de partir à Tana suivre une formation et s’installer par la suite à son compte.

Son atelier dans le quartier de Tanambao 4, non loin de la pharmacie Henitsoa. Il y travaille tous les jours, du lundi au samedi, tant qu’il y a des clients à satisfaire. Comme son père ne confectionnait que des vêtements pour homme, il a décidé de suivre une formation à Tananarive pour être performant et apprendre à réaliser des vêtements pour femmes. Après cette formation d’un an il est retourné à Diego pour ouvrir une gargote et à ce moment il n’avait plus l’intention de devenir couturier. Mais après le décès de son père en 1992 il a repris l’atelier de son père. Il n’est pas le seul dans sa famille à avoir hérité de ce don. Ses frères et sœurs sont également doués mais seul Eric était intéressé pour reprendre l’atelier de son père. Depuis ce jour il travaille du lundi aprés midi au samedi sauf en cas de commande exceptionnelle. Ses clients sont issus de toutes les classes sociales aussi bien des femmes que des hommes.
Il n’aime pas trop réaliser des collections pour des enfants, car il n’a pas l’habitude et les pièces de tissus sont plus petites. Le tarif pratiqué est variable en fonction du modèle demandé et des souhaits des clients, mais en général ses prix sont entre 16 mille et 30 mille Ariary. Il utilise pour son travail des machines à coudre électriques, des machines à coudre à pédales pour la réalisation des boutonnières, des ciseaux et toutes sortes d’épingles et un mètre à ruban ainsi qu’une surjeteuse pour la réalisation des liaisons des différentes pièces. Il utilise aussi des consommables tel que craie pour ses opérations de traçage ainsi que des règles et bien entendu toute une collection de bobines de fil coloré qu’il fait venir de Tananarive. Lorsque son travail est achevé il le parachève avec son fer à repasser. Les interminables coupures de la Jirama ne sont pas sans incidences sur son travail, notamment quand il doit livrer 3 à 4 commandes par jour. Un autre problème que doit affronter Eric actuellement est l’espace disponible dans son atelier qui est restreint, ce qui le gène dans son travail et surtout pour accueillir ses clients et leur permettre d’essayer les habits avant de les emporter. Il a aussi des soucis avec ses matériels qui ne lui permettent pas de réaliser toujours de bonnes finitions comme il le souhaiterait. Aussi à l’avenir envisage t-il de changer de machine pour une plus moderne, plus professionnelle qui lui donnera entière satisfaction. Mais actuellement il n’a pas suffisamment de moyens pour s’offrir ce genre de machine.
Les moments où il reçoit le plus de clients ce sont les jours qui précèdent les grandes fêtes et les jours spéciaux comme Aid, Noël, Nouvel An et fête Nationale. Ce qui plait à Eric dans ce métier est qu’il est son propre patron, « je suis avantagé dit-il car parmi les 60 étudiants du centre de formation de Tananarive peu on pu réaliser leur objectif de se mettre à leur compte. Beaucoup de jeunes issus des écoles de couturiers n’arrivent pas à travailler seuls car ils manquent pratique », il leur conseille donc de travailler un temps avec un patron. Il a également l’opportunité de partager ses expériences car actuellement il a dans son atelier une stagiaire qui l’aide à accomplir quelques tâches comme l’assemblage. Un autre stagiaire est prévu venir travailler avec lui à l’issu de sa formation. Il est fier de son travail car même d’anciens clients qui ne sont plus sur Diego lui passent toujours commande car ils savent que son travail est soigné. Son travail lui permet de vivre lui et sa famille et voir l’avenir sereinement.
■ Angéline C.