L’eau est problème majeur dans la ville d’Ambilobe. Non seulement l’eau potable, mais aussi et surtout l’eau pour l’irrigation des rizières et des terrains de plantation de cannes à sucre. Le projet Mesures d’Accompagnement du Protocole Sucre (MAPS) dans le district d’Ambilobe a apporté une solution à ce problème
La mise en place d’une vanne, mais aussi d’un dessableur, l’obtention d’une drague suceuse, la construction et la réhabilitation d’infrastructures indispensables pour l’irrigation des rizières et des terrains de plantation de cannes à sucre, mais également la mise en place d’une structure commune de gestion, telles sont les résultats palpables du projet MAPS depuis son lancement, il y a trois ans de cela. Selon le chef de mission du Bas-Rhône Languedoc (BRL) dans le district d’Ambilobe, Mahefa Andriamanantsoavina, « 100 % des objectifs posés en ce qui concerne les travaux de réhabilitations ont été atteints ». Suivant ces mêmes explications, avant les travaux de réhabilitation, seulement 34,6 % de la superficie totale des terrains de plantation étaient irrigués, après les travaux, ce chiffre a été porté à 52,86 %. « Mais cela pourrait augmenter une fois que tous les problèmes seront résolus » a affirmé le chef de mission du BRL. Toutes les récoltes des paysans et de la société SUCOMA reposent sur l’obtention d’eau en quantité suffisante et à temps. Mais un problème s’est posé cette année. Il y a eu un retard de deux mois dans la construction de l’épi de sable d’Andavakantsantsa. Or cet épi de sable, s'il n’est pas mis en place bloque l’arrivé de l’eau dans les rizières et les plantations de cannes à sucre. Cette tâche devait être effectuée par le gouvernement malagasy. Mais selon les explications, il y a eu un retard de procédure auprès des différentes institutions concernées, l’argent octroyé à cette tâche, d’une somme de 120 millions d’Ariary, a donc eu un retard et les travaux de restauration de cet épi de sable n’ont été réalisés qu’au mois d’août, alors que la contre saison pour les plantations commence au mois de juin. Un problème également, réside dans la présence de sable dans les siphons. Le sable freine l’eau et réduit le débit qui doit arroser les plantations. Le projet MAPS a mis en place plusieurs structures en vue d’améliorer la situation de distribution d’eau dans cette localité. Cette solution commence par la mise en place de la vanne au niveau du barrage d’Andavakantsantsa. Cette vanne servira à régulariser l’eau. Quelques mètres après, un dessableur a été mis en place. Ce dessableur aura pour rôle de stocker le sable qui provient de la rivière Mahavavy avant que celui-ci n’aille vers les canaux d‘irrigation et ne les bouchent. C’est là qu’intervient la drague suceuse. Elle enlèvera le sable entassé dans les fonds pour le déverser ensuite ailleurs. Mais cette drague n’a pas encore de conducteur qualifié. Arrivé près des terrains de plantations, plusieurs vannes ont aussi été mises en place avec la réhabilitation des canaux secondaires et tertiaires. L’Association des Usagers de l’Eau (AUE) se charge de la gestion de la propreté de canaux d’irrigation ainsi que la prévention des vols de ces vannes. Néanmoins, huit vannes ont été volées. Les malfaiteurs n’ayant pas été retrouvés, c’est l’AUE qui a remplacé cinq de ces vannes par le biais de la cotisation des membres. Une vanne coûtant 100 000 Ariary l’unité. Toujours en ce qui concerne la gestion de l’eau, une structure commune de gestion a été mise en place en octobre 2015. Cette structure a pour rôle de gérer la distribution de l’eau et tout ce qui est relatif à ce domaine, mais aussi les travaux de nettoyage des canaux. Mais vu que cette structure est encore récente, elle ne pourrait probablement pas assumer avec efficacité ces rôles s’il advient que le Bureau de Recherche et de Liaison (BRL), chef d’ouvrage du projet MAPS venait à se retirer. Les responsables de BRL veulent encore pérenniser leur action d’assistance technique auprès de cette structure afin qu’elle puisse être capable de se gérer elle-même. Ceci a été appuyé par le chef de section du développement rural, sécurité alimentaire, environnement et aide d’urgence au sein de l’Union Européenne, Tom Leemans. Selon lui, « si tout le monde se retire, je ne crois pas que le système va marcher. Il faut encore du temps ». Mais il a ajouté que « nous pouvons constater le dynamisme positif des membres de cette structure de gestion vu que tout le monde s’y met et qu’avec leurs moyens, ils ont pu construire un bâtiment pour servir de bureau. Ce qui est un exemple de gestion d’un bien commun à Madagascar ». A noter que le MAPS est un projet soutenu par l’Union Européenne et exécuté par le BRL.
■ Raitra