En 2016, comme durant les neuf autres précédentes années, Madagascar figure parmi les pays les plus fragiles au monde pour ce qui est de la paix. L’organisation internationale non gouvernementale, Search For Common Ground est convaincue que pour une paix soutenue, il faut former des agents de la paix, de constructeurs de paix, des « peacebuilders » comme les nommecette initiatrice du projet
Paix : Madagascar est un Etat fragile
La publication 2016 de The Fund for Peace sur l’indice des Etats fragiles place Madagascar au 56e rang sur 178 pays. Bien loin de la Finlande qui a une situation de paix bien soutenue et occupant le dernier rang avec 18.8 points. Plus le pays est avancé dans le classement et obtient des points et plus la situation de ce pays est critique. Sur la carte montrant le degré de fragilité des 178 pays sur lesquels les analyses ont été faites, Madagascar apparaît en orange. Ce qui signifie que l’alerte est élevée. Le pays se retrouve parmi les pays les plus fragiles au monde. Bien que le pays ne soit pas menacé par la guerre ou par des conflits frontaliers, ces menaces proviendraient de l’intérieur. Les risques de débordement en violences sont toujours présents. Sur douze critères et à partir de millions de rapports et compte-rendu reçus chaque année, l’organisation « Fonds pour la paix » établit le classement, elle attribue les points à partir d’un logiciel qui fait la synthèse des données obtenues suivant une logique. Ces douze critères sont sociaux, économiques et politiques. Ils concernent entre autres ; le combat humain, la pression démographique, la situation des réfugiés, le déclin économique, la légitimité de l’Etat, les services publics, les droits humains et l’état de droit…
Le projet Samy Gasy est donc lancé. Il est financé par l’ambassade des Etats-Unis. Search for Common Ground l’initie car « à cause de sa position géographique le pays reste assez isolé sur le plan international, et les acteurs locaux ne bénéficient pas régulièrement d’opportunités de formation et d’échange avec des experts internationaux. Ainsi, les capacités locales pour la prévention de conflit et la consolidation de la paix restent assez limitées à Madagascar ».
La formation
« Iraytanàna, iray vina, miara-dia ho an’nyfandriam-pahalemana » est la devise de Samy Gasy. Le projet Samy gasy organise deux volets de formation. La première est spécialisée. Elle est destinée à toute personne travaillant dans la consolidation de la paix et de la médiation. Donc les syndicalistes, les membres de la société civile, les médiateurs professionnels… peuvent y participer. Cette formation spécialisée a pour thème « analyse de conflit et approche commonground ». Pour le public, le second volet est une formation continue « Transformation de conflits et consolidation de la paix ». Quatre séances, chacune de trois jours, sont reparties sur douze mois. Vers la fin de la formation, des initiatives collectives sont préparées en groupe par les personnes formées et seront publiées et diffusées dans les médias. La meilleure initiative sera primée. Les agents de la paix à former sont issus des 22 régions et choisis sur présentation de leurs dossiers. Dans cette sélection, il n’y aura pas de distinction de fonction, d’âge, de genre, de religion, d’activités… Accroître l'accès des décideurs Malgaches, des acteurs de la société civile, des chercheurs, des forces de sécurité et des professionnels des médias, des représentants de syndicats, etc. … à l'expertise internationale sur les approches et les techniques de transformation des conflits et la consolidation de la paix. L’objectif de la formation est de susciter un esprit critique pour promouvoir une connaissance approfondie sur des thématiques relatives à la transformation des conflits et la consolidation de la paix pour que les participants deviennent des agents de changement positif au niveau de leur milieu d’exercice habituel. De promouvoir une communication simple et effective de la part du BIANCO, SAMIFIN et le Ministère de Finances afin que le processus de redevabilité soit une affaire de tous. Le dossier de candidature peut être transmis avant le 5 février aux organisations de la société civile et radio partenaires de Search for Common Ground telle que la radio Faniry pour Antsiranana, ou à envoyer directement à Search for Common Ground. Les formations seront prodiguées par des experts internationaux.
■ V.M
Renseignement : http : //www.samygasy.mg/