Dans la région DIANA, 28,2% des jeunes filles de 15 à 19 ans ont déjà eu un enfant selon l’enquête démographique de santé 2012-2013. A Madagascar, 41 % des adolescentes sont victimes de mariage précoce

De trop nombreuses jeunes femmes voient leur existence considérablement impactée par une grossesse précoce. PSI Madagascar et le ministère de la Jeunesse et des Sports ont officialisé leur engagement dans la lutte contre ce phénomène avec la signature d’une convention le 17 février

Dans la région DIANA, 28,2% des jeunes filles de 15 à 19 ans ont déjà eu un enfant selon l’enquête démographique de santé 2012-2013. A Madagascar, 41 % des adolescentes sont victimes de mariage précoce. Ce fait est généralement accompagné de l’abandon de la scolarité. Il peut également en résulter une ou plusieurs grossesses précoces qui peuvent causer des séquelles non réversibles chez la jeune mère mais aussi chez l’enfant. Pour lutter contre ces phénomènes, une convention a été signée entre PSI Madagascar et le ministère de la jeunesse et des sports ce vendredi 17 février dans la ville de Diego Suarez

Population malagasy : jeune mais vulnérable

Plus de la moitié de la population malagasy sont âgés de moins de 17 ans et un malagasy sur cinq a entre 15 et 24 ans. Pour promouvoir un développement dans ce pays, il est primordial de se pencher vers les ressources humaines existantes. Et cette forte capacité en jeunes représente une opportunité à saisir. Une des actions à entreprendre pour prendre soin de ces jeunes est de s’occuper de leur santé et surtout de leur santé reproductive. Si un jeune, ou plutôt une jeune fille se marie trop tôt, elle pourra être victime d’une grossesse précoce. Elle abandonnera sa scolarité et ne sera pas en mesure, par la suite, de subvenir aux besoins de sa famille vu son manque d’éducation scolaire. Elle ne pourra pas non plus participer à l’essor économique du pays et sera une charge pour sa famille, pour la société et pour la nation. Physiquement, elle pourrait rencontrer des complications liées à la grossesse et à l’accouchement qui est l’une des causes des décès dans le monde chez les adolescentes de 15 à 19 ans. L’appareil reproductif de ces adolescentes n’étant pas encore conçu pour recevoir une grossesse, elles peuvent avoir des séquelles invalidantes telles les fistules obstétrico-vésicales et voire même la stérilité. Suivant l’enquête nationale pour le suivi des objectifs millénaires pour le développement (ENSOMD), le taux de natalité infantile des adolescentes de 15 à 19 ans était de 148 pour 1000. En 2013, ce taux a augmenté de 163 pour 1000. Un effort reste donc à faire si on veut réduire ce taux. C’est dans cette optique que PSI Madagascar et le ministère de la jeunesse et des sports ont décidé de travailler ensemble.

Une deuxième convention pour plus de résultats

La première convention de collaboration a été signée entre PSI Madagascar et le ministère de la jeunesse et des sports le 9 septembre 2015. Elle a été mise au point afin d’améliorer la santé des jeunes malagasy. A la fin de cette convention, plus de 320 000 jeunes ont été sensibilisés. 23% d’entre eux ont visité les centres de santé Top Réseau qui ont été formés en service ami des jeunes pour prodiguer des conseils et service sur les méthodes de planning familial. D’autres ont encore visité les services sanitaires publics. La deuxième convention qui a été signée entre les deux mêmes entités a pour but de renforcer cette collaboration pour l’amélioration de la santé des populations vulnérables dans lesquelles les jeunes en font partie. Cette collaboration vise à mettre au point un accompagnement pour l’adoption d’habitudes saines chez les jeunes pour que ceux-ci deviennent des adultes en bonne santé. Pour le ministère de la jeunesse et des sports, cette convention se concrétisera par la sensibilisation, la responsabilisation et les pilotages des jeunes dans leur attitude et habitude sanitaire. Les actions à entreprendre par cette entité publique se focalisera sur l’amélioration des accès à l’information sur la santé de la reproduction, sur l’amélioration de l’accès aux plannings familiaux à long terme ainsi que sur l’amélioration de l’accès aux services de santé à travers les pairs éducateurs et les centres de santé Top Réseau. Pour cette année, PSI Madagascar interviendra dans deux évènements majeurs du ministère dont la journée internationale de la jeunesse qui aura lieu le 12 août et la journée internationale des jeunes filles le 11 octobre. Durant l’après-midi de cette journée de vendredi, le premier évènement relatif à cette convention s’est tenu dans la gymnase couvert de la ville. Cet évènement porte le nom d’Urban dance Diego. Sept lycées et deux CEG avec plus de 5000 élèves ont participé à l’évènement. Des concours de danse urbaine, de slam et d’élection de miss et mister urban dance ont eu lieu. Le message a véhiculé durant toutes les prestations est simple, « Non à la grossesse et au mariage précoces »
■ Raitra

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