Totozandry Marcellin, directeur régional du Ministère de la Population, dément l’idée reçue comme quoi la traite d’humain ne concerne que les femmes
Un communiqué de presse suivi d’une séance d’information a eu lieu dans les locaux de la direction régionale de la Population et de la condition Féminine et de l’enfance de Diego Suarez ce 4 septembre. La séance était axée sur le projet de lancement officiel d'une campagne de lutte contre la traite des personnes, dans la région DIANA
Cette initiative s'inscrit dans le cadres de la politique gouvernementale Malagasy, suite à sa ratification de la convention des Nations unies et de son adhésion à l’OIM, l'Organisation internationale de la Migration, L’OIM, créée en 1951, opère à Madagascar depuis 2004. Madagascar quant à lui, après avoir ratifié la convention en 2005, a renforcé en 2015 son arsenal juridique en matière de lutte contre la traite des personnes. Ainsi, le gouvernement de Madagascar a promulgué le 20 Janvier 2015, la loi N°2014-040, relative à la traite des êtres humains. Cette loi autonome et inclusive regroupe toutes les dispositions relatives à la traite. La loi 2014-040 prévoit entre autre des peines allant de 6 mois à 10 ans d’emprisonnement pour les auteurs et complices de la traite d’êtres humains, ainsi que des amendes allant de 500000 d’Ariary à 20 millions d’Ariary. Le directeur régional du Ministère de la Population, Totozandry Marcellin, a récapitulé, lors de cette séance, le rôle de son ministère, et a expliqué brièvement les différences entre maltraitance, trafic illicite de migrants et la traite d’êtres humains proprement dite. Il a évoqué également la possibilité dans l’immédiat de dénonçer des cas ou des soupçons de cas pour que les autorités compétentes prennent les dispositions nécessaires pour enquêter, et si nécessaire intervenir.
« Traite de personnes : tolérance Zéro ! »
Voilà le leitmotiv de la politique nationale concernant ce fléau, et des brochures et autres moyens de conscientisation seront mis en circulation, en complément de ceux qui circulent déjà. Totozandry Marcellin dément l’idée reçue comme quoi la traite d’humain ne concerne que les femmes. En effet, il a rappelé que si les femmes sont les victimes les plus fréquentes, les hommes et les enfants n’échappent pas à ce fléau eux aussi. La traite d’êtres humains est un fléau mondial qui touche tout aussi bien l’occident que l’orient, et Madagascar n’est pas en reste quant au réel risque de son expansion.
Les facteurs structurels comme la pauvreté, le chômage, les inégalités liées sexe ou encore une mauvaise connaissance des risques entraînés par les migrations irrégulières accentuent la vulnérabilité, et l’ignorance ou le manque d’information aidant, de nombreuses personnes victimes de traite le sont, sans même le savoir, croyant que vivre une situation difficile, mais normale.
A Madagascar, la traite concerne l’exploitation pour le travail domestique, l'exploitation sexuelle ou encore la servitude pour dette civil. Les auteurs de traites de personne quant à eux ont différents profils, allant de l’individu isolé, mais avec un réseau de distribution, à une bande bien organisée et structurée. Parfois, les auteurs sont des membres de la famille, des connaissances, des propriétaires d’établissements, voire des politiciens et des hauts fonctionnaires corrompus qu'il est difficile de mettre en cause.
La séance d’informations de ce jour est une première étape dans une croisade qui s’annonce rude pour les citoyens et les institutions. En attendant, ceux qui ont des cas à déclarer peuvent appeler le numéro de l’OIM, au 032 91 197 17, ou se rendre directement à la direction régionale du ministère de la population qui promet la discrétion aux sources.
■ Luis K.