Alors que la population désespérait de voir cette tranche de la route nationale 6 réhabilitée, la signature du financement a finalement été faite le 29 novembre à Abidjan, Côte d’Ivoire, en marge du sommet Europe-Afrique
Les promesses allaient bon train depuis la campagne électorale de Rajaonarimampianina jusqu’à aujourd’hui. Le gouvernement cultivait l’espoir annonçant depuis mai 2014 l’existence de financements, déclarant que les financeurs des projets d’infrastructures routières seraient l’Union Européenne, la Banque Mondiale, la Banque Arabe de Développement en Afrique, la Banque Africaine pour le Développement. La population n’a jamais été informée du déroulement et du stade des discussions et attend d’année en année que les travaux débutent alors que les désagréments sur les routes nationales se multiplient. Les déclarations sur la réhabilitation de la RN6 et de la RN5A allaient toujours en parallèle. Les travaux ont commencé le 2 mai pour la RN5A tandis que les informations concernant la RN6 se faisaient attendre. Roland Ratsiraka, alors ministre des Travaux Publics déclarait en juin 2015 que les travaux débuteraient vers la moitié de l’année 2016, mais cela ne s’est pas fait, le financement n’était pas débloqué. Henry Rabary-Njaka, ministre des Affaires Etrangères affirme que les discussions étaient longues, les procédures en sont à l’origine. Suite à la signature du 29 novembre, il déclare à Abidjan que les travaux vont débuter de suite puisque les conditions pour la transparence, exigées par l’Union Européenne sont remplies. La signature du financement a donc été faite le 29 novembre à Abidjan, entre l’Union Européenne, la Banque Européenne d’Investissement et l’Etat malagasy. Le montant est de 235 millions d’euros et est destiné à la rénovation de la RN6 et de la construction de la RN13 (Ihosy-Taolagnaro). Il s’agit d’une aide financière et d’un prêt (avec application de taux concessionnel qui permet aux pays à faible revenu d’obtenir des facilités de crédit-NDLR). Pour la RN6 et suivant les différentes explications, le gouvernement table sur un budget de 120 millions d’euros. Pour ce qui est de la transparence dans la gestion du financement, l’Union Européenne a ses exigences. Roland Ratsiraka, lors de son dernier passage à Antsiranana en tant que ministre des Travaux Publics avait détaillé la procédure à suivre avant le déblocage du fonds. La mise en place d’un ordre constitutionnel ne suffit pas, « il faut l’établissement d’un budget national ainsi que du document de stratégie de Madagascar et du programme indicatif national chiffré (PIN), une fiche d’identification et une fiche d’action qui sont soumises au contrôle des services techniques de Bruxelles. Par la suite, une convention de financement de programme est mise en place. C’est à la fin de toutes ces étapes que les fonds seront débloqués ». L’Union Européenne a sa méthode, il incombe désormais au gouvernement malagasy de faire preuve de transparence et de redevabilité à l’endroit de la population de ce qu’il advient de ces financements, et à la population, notamment par l’intermédiaire de la société civile, de ses élus, des différentes institutions étatiques (normalement neutres, et des médias, d’être aussi exigeante dans la concrétisation des engagements du gouvernement et du contrôle de la gestion du fonds.
■ V.M