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Catégorie : Société
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Bodo Razafindrazaka (Bodo) est candidate du parti politique TIM à l’élection législative, dans le troisième arrondissement d’Antananarivo
Bodo Razafindrazaka (Bodo) est candidate du parti politique TIM à l’élection législative dans le troisième arrondissement d’Antananarivo

La lutte contre la corruption, les libertés fondamentales… ce sont ces sujets que les électeurs aimeraient voir pris en considération par la future représentation nationale qui sera issue des prochaines élections. La Tribune de Diego est allée à la rencontre de quelques uns des candidats à travers le pays pour prendre la température sur ces questions

Rencontre avec Bodo Razafindrazaka (Bodo), candidate du parti politique TIM à l’élection législative dans le troisième arrondissement d’Antananarivo.

LTD : Quelle serait votre position par rapport au projet de loi sur le recouvrement et l’affectation des avoirs illicites qui n’a pas pu être adopté durant le précédent mandat ? La société civile a récemment interpellé le Président de la République à légiférer par voie d’ordonnance puisque sa mise en vigueur est des plus urgentes. Si le Président ne légifère pas par voie d’ordonnance avant le début du mandat des députés, ce projet de loi ne manquera pas de figurer à l’ordre du jour de la prochaine session.

Ce qu’il faut savoir en premier lieu, c’est que durant le précédent mandat, l’étude de ce projet de loi figurait en effet à l’ordre du jour des sessions de l’Assemblée Nationale. D’après les informations que j’ai obtenues, c’était le gouvernement qui demandait à chaque fois que le vote soit reporté. Les députés du Tiako I Madagasikara (TIM), même s’ils luttaient pour qu’il soit adopté, étaient minoritaires à l’Assemblée Nationale et donc n’ont obtenu satisfaction à leur demande.

Nous, qui sommes, candidats issus du TIM, nous poursuivrions la lutte pour que cette loi soit adoptée puisque nous faisons de la lutte contre la corruption une cause commune. La justice étant à l’origine même de la création du parti. Nous nous battrons pour tout ce qui concerne la bonne gouvernance, le droit et l’équité. Il est de l’intérêt de la population que cette loi soit adoptée. Il est temps de mettre fin à la manipulation de la population, de l’appauvrir pour en profiter à chaque campagne électorale. Moi-même, je ne suis pas corruptible et ne serai pas corruptible.

LTD : Qu’est-ce qui constituerait une garantie de votre incorruptibilité puisque nous pouvons imaginer que chaque député pouvait avoir cette intention de refuser la corruption lors de leur prise de fonction ? Qu’est-ce qui ferait la différence dans votre cas ?

Au sein du parti TIM, nous avons une discipline et des leaders. Le parti nous encadre, donc nous ne sommes pas des maillons libres. Lorsqu’un projet de loi est présenté à l’étude, nous nous concerterions, ensemble pour que tous les députés du TIM soient au diapason. Nous saurions l’effectif des membres de l’Assemblée Nationale qui feraient partie de notre groupe parlementaire et saurions donc au moment du vote (de loi) qui irait à l’encontre de ce qui a été convenu. En fait, tout est structuré pour que la discipline s’applique en toute effectivité.
De plus, depuis le début de la campagne, et même durant les primaires, nous avons été formés en éthique politique et la valeur de l’honnêteté nous a été réinculquée. Nous avons le devoir de redresser l’image de l’Assemblée Nationale puisque ses membres portent la parole de la population. Comme l’art est l’expression de la culture, l’Assemblée Nationale est le reflet de la société, de tout un peuple.

LTD : Le ministère de la communication et de la culture a manifesté son intention de réformer le code de la communication. Ce code a été contesté pour son contenu qualifié de liberticide. Pour vous, est-ce utile ? Pourquoi ?

Ce qui est important, d'après moi en premier lieu est la mise en place d’une structure ou une organisation qui discipline les patrons de presse. Il faut séparer le business de l’information et donc que les businessmen n’interviennent pas sur le contenu de la rédaction. Les patrons de presse devraient faire l’objet d’une enquête de moralité, les journalistes aussi d’ailleurs.

En second lieu, la presse présidentielle ne devrait plus exister. Depuis toujours, lorsqu’un Président de la République fait des déplacements, les journalistes qui l’accompagnent se doivent de toujours caresser les informations dans le sens du poil. Je ne vise pas de Présidents en particulier puisqu’au fil du temps, des leçons ont été apprises. Les journalistes ne sont pas libres de critiquer et la population se retrouve dénuée de toute capacité d’analyse. Les citoyens ont besoin de points de vue diversifiés et pas d’une information uniforme. Il faut arrêter de considérer les auteurs de critiques d’ennemis de la Nation et d’antinationalistes.

LTD: Avez-vous des causes particulières à défendre durant votre mandat, si vous êtes élue ?

Je me battrais pour les plus vulnérables : les enfants et les femmes ; les mères notamment. Je ferais du droit à l’éducation une priorité. Les questions financières ne doivent plus constituer d’entraves à l’instruction des enfants et à l’éducation. Je considère que si la gratuité de l’enseignement a été appliquée auparavant c’est qu’il est possible de le faire. Je crois que c’est la volonté politique qui fait défaut. Le changement doit aussi provenir des fokontany. Il faut donner de l’importance aux chefs de quartiers puisqu’ils sont les plus à même de connaître la réalité des contraintes et des besoins des circonscriptions dont ils ont la charge. Donc, pour moi, l’élection est le seul moyen de faire asseoir leur autorité. Par ailleurs, il faut réinstaurer le sentiment d’appartenance des collectivités par rapport au territoire (au quartier notamment), qu’elles occupent. Que les activités qui s’y pratiquent profitent à la population et que celle-ci se sente responsable de leur environnement.

■ Propos recueillis par V.M