23 personnes ont été arrêtées lors des échauffourées de ce 17 février, puis relâchées. Photo: Gendarmerie nationale
Ambilobe est en effervescence depuis la nuit du 16 février. Le meurtre d’une femme enceinte en est à l’origine.
Le corps méconnaissable de la femme a été retrouvé le 16 février à Marivorahona, après que celle-ci ait disparu depuis deux semaines, d’après un habitant de cette Commune rurale du district d’Ambilobe. Bien qu’elle ait été enceinte, le corps a été découvert sans le fœtus ainsi que d’autres organes ainsi que ses bras. Un suspect a été arrêté et emmené au commissariat d’Ambilobe. Ayant eu connaissance de cette arrestation, un groupe de personnes en colère s’est rendu au commissariat d’Ambilobe, et ont manifesté pour que le présumé tueur leur soit remis. Les altercations ont fait un blessé du côté des policiers. Un autre a été blessé dans cette matinée du 17 février. Des éléments des forces de l’ordre d’Antsiranana ont prêté main forte à ceux d’Ambilobe.
Alors que le corps a été emmené à Andrafialava, dans les environs de Betsiaka pour l’enterrement, quelques personnes ont cherché à se renseigner auprès du commissariat d’Ambilobe. Les choses ont ensuite dégénéré et les échauffourées ont repris vers 10 heures. Les manifestants ont mis le feu à trois voitures dont une appartient au District d’Ambilobe et une moto. Les forces de l’ordre ont effectué des tirs en l’air pour dissuader la foule. 23 personnes ont été arrêtées durant la journée. Le calme n’est revenu que vers 13 heures 45 minutes. Le commandant de groupement de la gendarmerie nationale de la région DIANA, le préfet d’Antsiranana, le directeur régional de la sécurité publique sont à Ambilobe.
Après s’être rendus auprès de la famille de la défunte à Andrafialava, le ministre de la sécurité publique et le secrétaire d’Etat à la gendarmerie sont arrivés à Ambilobe en fin d’après-midi du 17 février. La discussion avec la population a permis d’éviter d’autres événements malheureux. Il a été décidé que les 23 personnes arrêtées durant les affrontements sont à relâcher. Les personnes impliquées dans le meurtre, seront incarcérées à Tsiafahy (établissement pénitentiaire à Antananarivo) et des enquêteurs de la Capitale mèneront les investigations concernant cette affaire. Il est clair, en effet, que la confiance entre la population et les forces de l’ordre locales est ébranlée.
■ VM