Le défilé lors de l'ouverture officielle de l'école de sport à Antsiranana

Dans le cadre du mois de l’enfance 2015, la journée du samedi 13 juin a été l’occasion de célébrer deux cérémonies, la première était l’ouverture officielle de l’école des sports et la deuxième pour le lancement du mois de l’enfance axé cette fois sur la lutte contre le mariage précoce

Pour débuter ces cérémonies, de nombreuses écoles ainsi que les clubs de rugby, de foot et d’athlétisme ont participé à la marche reliant l’hôtel de ville au stade municipal d’Antsiranana.

Ecole de sports

« Tsaiky mianatra, magnano sport, tongozon’ny amaray », les enfants instruits et qui font du sport sont des personnes sur lesquelles l’on peut s’appuyer dans l’avenir. Sur ce thème s’est focalisée la cérémonie d’ouverture officielle de l’école des sports à Diego Suarez ce samedi 13 juin au stade municipal.
Tombojery Eliane Weddy qui est la directrice régionale de la jeunesse et des sports explique le but de la mise en place des écoles de sports « faire que les enfants de 10 à 12 ans deviennent des athlètes et des sportifs de haut niveau pour qu’ils puissent mener haut la couleur de la région et même du pays. Il faut aussi assurer la relève ». Également, cela représente une opportunité pour ces enfants de se focaliser sur leur potentiel et non perdre du temps à vagabonder pendant leur temps libre.

Pour la ville de Diego Suarez, l’école des sports est mise en place au sein des écoles privées Saint Joseph et Notre Dame. Les élèves suivront des enseignements et entraînements de handball pour la première et d’athlétisme pour la deuxième. Cela suivant les infrastructures dont disposent les établissements. Les jeunes sportifs des écoles qui n’ont pas les infrastructures nécessaires sont regroupés au stade municipal. Elles ont donc à coordonner leurs emplois du temps pédagogiques et sportifs.
L’école des sports entre dans le cadre du projet gouvernemental « Rapid Results Initiatives » ou RRI. Le Ministère de la jeunesse et des sports est chargé de son exécution afin de mettre en place un nouveau concept de sport dans les écoles privées et publiques. Ce projet est en vigueur dans toutes les provinces de Madagascar. La mise en place de l’école des sports dans les écoles est la première étape. Les jeunes sportifs auront deux entraînements par semaine. S’en suivra la détection par les techniciens et les professeurs d’éducation physique et sportive des enfants potentiellement talentueux. Elle se fera durant les rencontres inter-établissements afin de les regrouper dans un centre où ils auront en même temps un enseignement et une éducation comme tout enfant du même âge, mais en plus ils pourront se focaliser dans la performance de leur discipline sportive. Ce centre en question n’est pas encore mis en place mais cela ne va pas tarder selon la directrice régionale de la jeunesse et des sports. Seuls les élèves sportifs entre 10 et 12 ans inscrits dans un établissement scolaire peuvent entrer dans l’école des sports, « Mais pour ceux qui sont vraiment talentueux, nous avons envisagé de leur donner outre une éducation, la chance de performer leurs talents sportifs ». ajoute Tombojery Eliane Weddy.

Lutte contre le mariage précoce

Le mois de l’enfance pour cette année 2015 est consacré à la lutte contre le mariage précoce. Les résultats d’enquêtes effectuées par l’Institut National de la Statistique en 2013 fait état de 28% des adolescentes malgaches entre 15 et 19 ans mariées et 6% divorcées. Quant aux garçons, 8% sont mariés et 1% divorcés. Mais ce taux est encore plus élevé dans la tranche d’âge de 20 à 24 ans, 41% des femmes se sont mariées avant leur majorité. Pour la ville de Diego Suarez, ce taux est compris entre 30 à 50%. Ces taux alarmants ont été évoqués par Rabenirainy Claude, directeur régional de la population, de la protection sociale et de la promotion de la femme dans le but de sensibiliser contre le mariage forcé. Le risque concerne surtout la santé des jeunes femmes car à Madagascar grossesse et accouchement suivent le mariage. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé « les complications de la grossesse et de l’accouchement sont la deuxième cause de décès chez les jeunes filles âgées de 15 à 19 ans dans le monde ». A plus forte raison, ces « enfants-parents » seront un frein pour le développement régional. Vu qu’ils n’ont pas pu rester longtemps à l’école, ils ne pourront pas avoir un travail stable et bien rémunéré alors qu’ils ont une famille à leur charge. La plupart ne sera pas en mesure de fournir une bonne éducation à leur progéniture puisqu’eux-mêmes n’en ont pas reçu. De ce fait, il est primordial de remédier à cette situation pour le bien de tout un chacun et de la société.
■ Raitra

Vous devez être connectés pour pouvoir écrire un commentaire