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Silence et concentration au Café de l'Alliance française d'Antsiranana pour ce premier tournoi d'echecs
Silence et concentration au Café de l'Alliance française d'Antsiranana pour ce premier tournoi d'echecs

Le café de l’Alliance française de Diego Suarez était inhabituellement silencieux durant les après-midis des 27 et 28 août, un évènement de grande envergure s’y déroulait en effet : le tournoi d’échecs organisé par la ligue d’échecs de la DIANA en partenariat avec l’Alliance française de la ville

Le tournoi devait commencer à 15 h tapantes. Mais vers 14h30, plus d’un tiers des joueurs étaient déjà sur les lieux. Ces challengers venus en avance voulaient en premier lieu se concentrer et commencer à s’échauffer. Le côté intellectuel et réflexif de ce jeu exige en effet le plus grand silence ; chacun en était bien conscient. Si le café de l’Alliance française rassemblait plus d’une cinquantaine de personnes dont les 34 challengers, les arbitres et les spectateurs, le silence régnait dans la salle. A 15h, début du premier round. Ce sont les arbitres et organisateurs du tournoi, membres de la ligue d’échecs de la DIANA, qui ont fait le choix des adversaires pour chaque round. Selon les explications d’Edhino Sullerot, secrétaire général de la ligue d’échecs de la DIANA « ce tournoi se passe en Open, c’est-à-dire que tous les challengers vont jouer pendant six rounds en ayant à chaque fois un adversaire différent pendant les deux après-midis. Ce sont les points obtenus à la fin du tournoi qui vont décider des places de chacun dans le classement. Un challenger gagne un point s’il gagne une partie, zéro s’il est vaincu et 0,5 si c’est match nul. Les points seront comptabilisés à la fin et celui qui cumule le plus de point obtient la première place ». Ce tournoi a été organisé en vue de donner un divertissement en cette période de vacances d’été. En outre, en organisant ce tournoi, la ligue d’échecs de la DIANA voulait faire connaître ce sport (ou cet art – voir encadré ci-contre) à la population de Diego Suarez. C’est d’ailleurs pourquoi la participation à l’événement était gratuite. De plus, la vulgarisation de ce jeu pourrait contribuer à la diminution du taux d’oisiveté des jeunes selon le secrétaire général de la ligue d’échecs de la DIANA. A la fin de l’après-midi du 28 août, les résultats étaient proclamés. Miha Patrick a obtenu la première place du classement après avoir remporté tous les matches qu’il a joués, marquant six points, le score maximal possible. A la seconde place se trouve Antoine Prospère avec cinq points. A la troisième, Rabemanatsoa Jocelyn avec quatre points. Mouze Hilan, quant à lui, a été promu meilleur jeune challenger du haut de ses 10 ans. Tous les participants ont reçu un certificat de participation de l’Alliance française.

Rencontre avec le secrétaire général de la ligue d’échecs de la DIANA, Edhino Sullerot

La Tribune de Diego (LTdD) : Depuis quand la ligue d’échecs de la DIANA existe t’elle ?
Edhino Sullerot :
Depuis 2013, la ligue d’échecs de la DIANA a un statut réglementaire. Mais malgré toutes ces années, pour la ville de Diego Suarez, elle ne compte qu’une centaine de membres bien qu’il existe cinq clubs d’échecs actifs dans cette localité et une dizaine dans la région DIANA.
LTdD : Comment expliquez vous ce faible nombre d’adhérents ?
Edhino Sullerot :
La population de Diego Suarez, surtout les jeunes ne sont pas attirés par la pratique du jeu d’échecs, probablement parce que c’est un jeu qui demande du calme et que certainement ces gens sont habitués à faire du sport avec du bruit. L’entourage constitue également une des raisons de la non pratique de ce sport. Si dans l’entourage d’un jeune il n’y a personne pour l’initier ou l’inciter à pratiquer ce sport, il est normal qu’il ne trouve ni la nécessité ni la motivation pour le faire.
LTdD : Que peut faire la ligue pour inverser cette tendance ?
Edhino Sullerot :
Je pense que cette discipline doit être vulgarisée pour toucher le plus de gens possible. C’est d’ailleurs un des objectifs de la ligue d’échecs de la DIANA. Dans cette perspective, la ligue a déjà lancé une formation gratuite pour ceux qui veulent s’initier ou approfondir leurs connaissances de cette discipline. Ils doivent se munir d’un cahier et d’un stylo et non se contenter d’écouter : le jeu d’échec, c’est tout une discipline ! A part cela, nous pouvons aussi fournir des logiciels et des manuels pour les plus assidus. A l’Alliance française, nous avons organisé une initiation pour les jeunes tous les mardis, jeudis et vendredis en vue de préparer ce tournoi. Cette formation s’est terminée le 26 août.
LTdD : Quels sont les avantages de pratiquer ce sport ?
Edhino Sullerot :
Ceux qui pratiquent ce sport développent leurs facultés intellectuelles. En pratiquant les jeux d’échecs, nous pouvons apprendre à anticiper et réfléchir à l’avance à ce qui doit être fait pour arriver à un but donné. Cette capacité peut être utilisée avantageusement ensuite dans la vie quotidienne.
LTdD : Quels sont les projets de la ligue pour les mois à venir ?
Edhino Sullerot :
Notre plus grand projet est d’introduire dans le programme scolaire de quelques écoles de la ville la pratique du jeu d’échecs. Mais cela requiert d’abord une longue discussion et des plaidoyers auprès des responsables de chaque école. D’un autre côté, l’Alliance française veut également introduire les jeux d’échec dans son programme d’enseignement et veut travailler en partenariat avec la ligue d’échecs de la DIANA.
■ Raitra

Les échecs : un art, une science ou un sport ?

Un sport
C'est l'avis officiel du Comité International Olympique, qui a délivré son agrément à la FIDE en 1999. Les échecs furent d'ailleurs invités en tant que sport de démonstration lors des Olympiades de Sydney 2000. Qui dit sport, dit dépense physique. A ce titre, les échecs sont considérés comme un authentique sport de combat ! Les joueurs de haut niveau sont soumis à un stress intense. S'ils veulent maintenir leur niveau de jeu durant la totalité d'un tournoi, ils doivent avoir une condition physique irréprochable. Prenons l'exemple de la Coupe du Monde de Khanty Mansiysk, qui s'est déroulée durant près de trois semaines en Sibérie, du 26 novembre au 18 décembre 2005. L'Ukrainien Ruslan Ponomariov parvint jusqu'à la finale. Il avoua qu'il avait perdu près de 5 kilos durant ce seul tournoi.

Un art
Avant d'être consacrés comme un sport, de par cet aspect physique, les échecs n'étaient souvent vus que comme une récréation plus ou moins futile ou un jeu de « grosses têtes ». Mais les échecs n'ont jamais été qu'un simple passe-temps. Les plus grands champions de tous les temps en ont toujours eu une vision plus noble. Alexandre Alekhine (1892-1946) affirmait qu'ils ne sont « pas un jeu, mais un art », précisant ainsi sa pensée : « Un maître d'échecs remarquable et talentueux n'a pas seulement le droit, mais aussi le devoir de se considérer comme un artiste ».

Une science
Pour le Cubain José-Raul Capablanca, détenteur du titre mondial de 1921 à 1927, il ne faisait aucun doute que « les échecs atteignent une perfection qui n'a d'égale que celle d'une science ». Le métronome cubain fut le dernier géant de la lignée prestigieuse des théoriciens de l'Ecole Moderne. Pour ces dignes héritiers de Steinitz et de Tarrasch, la conduite de la partie devait obéir à des principes d'une rigueur extrême. Selon eux, il existait un parallèle criant entre la résolution du problème posé aux joueurs à l'ouverture de la partie, et celle d'un véritable problème mathématique : la victoire ne relevait que d'une question de bonne ou de mauvaise méthodologie !

Les échecs, c'est la vie !
Au-delà de toutes ces certitudes, il reste l'opinion la plus catégorique émise par le romancier espagnol Miguel de Cervantes (1547-1616). Au faîte de la Renaissance, le génial créateur de « Don Quichote » s'exclama : « Les échecs, c'est la vie ! »

Pions d'echecs
Source : http : //www.europe-echecs.com

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